16/04/08 (B443) Le Monde avec AFP : Appel au Conseil de sécurité de l’ONU à envoyer une force en Somalie

Le ministre somalien des Affaires étrangères, Ali Ahmed Jama, a appelé mardi à New York le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement dans son pays d’une opération de l’ONU pour remplacer la force de paix de l’Union africaine (Amisom).

« Nous demandons au Conseil de sécurité de prendre en charge la sécurité (en Somalie), d’amener une force multinationale pour remplacer l’Amisom », a-t-il dit dans une conférence de presse, à la veille d’une réunion de haut niveau au Conseil pour discuter d’un renforcement de la coopération entre l’ONU et l’UA en matière de sécurité.

Interrogé sur les perspectives d’un retrait des troupes éthiopiennes qui soutiennent le gouvernement de transition somalien depuis fin 2006, M. Jama a répondu: « Les Ethiopiens veulent quitter la Somalie. Ils sont venus à notre invitation et ils partiront à notre invitation quand nous le leur demanderons ».

« Nous demandons aux Nations unies de remplir le vide sécuritaire qui est actuellement comblé par les forces de sécurité somaliennes, l’Amisom et les forces éthiopiennes », a-t-il dit.

Il a affirmé que les questions de sécurité en Somalie avaient « de graves implications » pour la Corne de l’Afrique et pour le monde.

« Nous vivons dans un monde globalisé (…) de nombreuses tactiques (d’insurrection) que nous voyons utiliser en Somalie ont été importées d’Irak », a-t-il dit. « Nous devons y faire face de manière coordonnée et collective ».

Le Conseil de sécurité a commencé en mars à discuter d’un retour graduel de l’ONU en Somalie, qui pourrait aboutir à terme, sous certaines conditions, au déploiement d’une opération de maintien de la paix de 28.500 hommes.

Le Conseil a réfléchi à plusieurs options possibles proposées par le secrétaire général, Ban Ki-moon.

Parmi celles-ci, figuraient l’installation à Mogadiscio des personnels de l’ONU qui traitent de la Somalie, actuellement basés à Nairobi, le développement de la présence onusienne à Mogadiscio et dans le sud et le centre de la Somalie, ainsi que le déploiement d’une force de 28.500 soldats et policiers, à condition qu’existent en Somalie « un processus politique viable et non exclusif et un accord de cessation des hostilités ».

Mogadiscio est le théâtre d’attaques meurtrières constantes depuis la débâcle en décembre 2006-janvier 2007 des milices islamiques, qui ont perdu les régions sous leur contrôle dans le sud et le centre du pays au cours d’une offensive des troupes éthiopiennes venues soutenir le gouvernement de transition somalien.

L’Amisom est déployée depuis mars 2007 à Mogadiscio mais est en sous-effectif et sous-financée.

M. Jama a indiqué que son président, Abdullahi Yusuf Ahmed, participerait mercredi à la réunion ONU-UA au Conseil de sécurité, qui sera présidée par le chef de l’Etat sud-africain, Thabo Mbeki.