17/04/08 (B443) ADI / Guelleh reçoit le Ministre français de la défense. Les relations bi-latérales se portent bien – On s’envoie des piques atténuées, mais on rassure sur la présence française. Des deux, qui ment le plus ? le Ministre français ou le MAE djiboutien ou les deux ! (Info lecteur)

ADI – Le Président de la République reçoit le ministre français de la défense

Le chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh, a reçu mercredi le ministre français de la défense, M. Hervé Morin, en présence du chef de la diplomatie djiboutienne, du ministre de la défense, M Ougouré Kifleh Ahmed, du chef de la sécurité nationale et de l’ambassadeur de France à Djibouti, M. Dominique Decherf.

Venu à Djibouti pour féliciter les éléments de la FFDJ pour leur intervention à l’opération « Thalatine », laquelle s’est notamment soldée par la libération dimanche dernier du voilier français Le Ponant, M. Morin a transmis au dirigeant djiboutien « un message d’amitié » de son homologue français, M. Nicolas Sarzoky.

La question de la présence des forces françaises stationnées à Djibouti a été au centre des discussions entre le Président Ismail Omar Guelleh et le ministre français de la défense.

Ce dernier a, en effet, réitéré la volonté de la France de continuer à coopérer avec la République de Djibouti dans les différents domaines de coopération et plus particulièrement dans le domaine de la défense.

« J’ai rappelé au Président de la République de Djibouti à quel point les relations d’amitié et de confiance qui unissent Djibouti à la France demeure extrêmement importantes pour Paris », a déclaré à l’ADI M. Morin à l’issue de son entrevue avec le Président Guelleh.

« L’histoire du voilier français Le Ponant démontre que notre présence ici, dans cet endroit stratégique, est indispensable pour continuer à œuvrer dans la stabilisation de cette région », a-t-il précisé.

« Compte tenu de l’endroit stratégique que représente Djibouti, sur la carte de la planète, on ne peut raisonnablement penser que les forces françaises sont là pour longtemps », a ajouté le ministre français de la défense.

A la question de savoir si les récents mandats lancés par la justice djiboutiennes contre des ressortissants français, tout comme ceux émis par la justice françaises à l’encontre de deux hauts responsables djiboutiens, n’étaient pas susceptibles de nuire aux relations bilatérales, M. Morin a estimé qu’il s’agit là de « deux choses absolument différentes ».

« Ne mélangeons pas les relations politiques d’Etat à Etat qui sont des relations de confiance et d’amitié et les affaires judiciaires qui, elles, sont indépendantes », a-t-il mentionné.

Le chef de la diplomatie djiboutienne a, pour sa part, affirmé que les affaires qui perturbent de temps en temps le cheminement des relations entre les deux pays « doivent être réglé dans un esprit de respect ».

« La justice française n’est aucunement habilitée à juger des personnes qui, primo, ne sont pas des ressortissants français et, secundo, pour des affaires qui n’ont jamais eu lieu sur le territoire français (*) « , a-t-il dit.

« Ce genre de comportement déplacé reflète beaucoup de mépris par rapport aux autres », a martelé M. Mahmoud Ali Youssouf avant d’ajouter que « Djibouti ne l’acceptera pas ».

Revenant à la position géostratégique de Djibouti, le ministre djiboutien des Affaires Etrangères a déclaré que « la France est présente à Djibouti pour préserver avant tout ses propres intérêts »

« Djibouti n’est pas seulement un point stratégiquement important pour les intérêts de la France mais c’est aussi un pays en pleine mutation qui sera appelé à jouer un jour un rôle prépondérant dans l’intégration économique de la région », a-t-il poursuivi.

« Djibouti n’est pas courtisé pour ses beaux yeux mais plutôt pour son évidence stratégique économique et commerciale », selon le chef de la diplomatie.

« C’est un pays qui a un hinterland très important aussi bien dans l’espace de l’Igad que celui du Comesa et nous sommes surtout situés à proximité des plus grandes réserves mondiales de pétrole », a-t-il conclu.

(*) Note de l’ARDHD – La Cour de Versailles a reconnu qu’au moins un des actes de subornation avait eu lieu en France …