28/04/08 (B445) Communiqué du MLN (publié sur le site du GED) Une partie de notre sol est occupée par l’Armée érythréenne. Face à la communication lénifiante et hésitante d’Ismaël Omar Guelleh, il est du devoir du Mouvement de libération nationale (MLN), d’informer l’opinion publique sur la situation exacte à Ras Doumeira, sur les carences des hauts responsables de l’AND et sur les risques pour l’avenir.

L’affaire de l’intrusion de l’Erythrée sur le sol national djiboutien est grave ! On ne peut pas la prendre avec légèreté !

L’Erythrée a commencé à construire des ouvrages de défense sur notre sol. Ensuite, l’Armée érythréenne a remplacé les bâtisseurs et maintenant, elle occupe militairement les installations. Ces faits sont confirmés par les services secrets de plusieurs pays voisins.

Pour quelles raisons, Ismaël Omar Guelleh cache-t-il la vérité au Peuple djiboutien ?

La communication officielle se veut rassurante : « il ne s’agissait que d’engins de travaux publics, qui se sont retirés aussitôt que nous avons eu connaissance de l’empiètement de l’Erythrée sur notre territoire – Les deux Présidents ont eu des entretiens téléphoniques et ils se concertent pour régler pacifiquement la situation », etc…

En fait la situation est différente.

D’abord, cela fait plusieurs mois que les Erythréens travaillent à construire des installations fortifiées. Nos forces chargées de protéger le territoire n’en auraient-elles pris conscience que depuis deux semaines ?

Impossible, même si nos militaires sont défaillants, les forces françaises chargées d’assurer la sécurité du territoire contre toute intervention extérieure, ne peuvent pas l’avoir ignoré.

On peut donc pratiquement affirmer que le régime d’Ismaël Omar Guelleh a fermé volontairement les yeux et on peut même supposer qu’il ait donné un accord à son homologue érythréen.

Pour quelles raisons ? Adossé à quelle contrepartie ?

Ensuite, cela met en valeur, l’incapacité de nos hauts responsables militaires à répliquer et à garantir l’intégrité de notre sol. Pourtant bénéficiaires d’un budget très important et de différents soutiens et assistance de la part de pays donateurs (formation, matériel, subventions, etc…), dont la France en premier, nos Armées devraient être en mesure d’assurer la protection du territoire.

Manifestement elles ne le sont pas, car les budgets sont détournés en grande partie.

Nous avons vu les images diffusées par la RTD. Ismaël Omar Guelleh, le Premier ministre et les hauts gradés de l’Etat-Major se tenaient à une distance respectable du rocher de Ras Doumeira.

Autour d’eux, il n’y avait aucune formation militaire pour protéger le pays

Nous ne prônons pas la guerre contre notre voisin, mais nous ne pouvons pas admettre que la souveraineté nationale, sur laquelle Ismaël Omar Guelleh ne s’appuie que quand il a besoin de protéger deux hauts responsables condamnés, à juste titre, par un tribunal français, soit bafouée ouvertement, et sans aucune véritable réaction officielle à la hauteur des faits.

Par ailleurs, il est de fait qu’une partie des soldats de l’Armée n’obéissent plus qu’avec certaine réticence aux ordres donnés. Le motif est certainement à rechercher dans un désaccord au sujet des salaires et indemnités et d’une disparité de rémunération entre les différentes armes … Beaucoup de soldats de l’Armée nationale régulière refusent « de risquer leur vie » pour un régime qui ne les respecte sur aucun plan : paye, considération et reconnaissance.

Pour quelles raisons, le régime n’a-t-il pas encore porté officiellement l’affaire devant les organisations et juridictions internationales ?

Si nous sommes incapables de régler ce problème, soit par la dissuasion, soit par la force, nous devrions faire appel aux organisations et aux juridictions internationales et aux Français avec lesquels nous avons signé un traité de protection.

Selon les informations dont nous disposons aujourd’hui, rien n’a été entrepris par le régime. Cela donne l’impression d’une réaction molle et d’une acceptation tacite de la situation.

Pour toutes ces raisons, il est important d’informer les Djiboutiens avec précision sur la gravité de la situation, sur les carences de la hiérarchie militaire, qui aurait déjà été remplacée dans un pays respectueux de sa souveraineté et des répliques confuses, peu crédibles et parfois contradictoires du pouvoir politique.

D’autant plus que la situation peut cacher une manœuvre érythréenne pour surprendre les Ethiopiens en traversant Djibouti. Ce qui provoquerait immédiatement une réaction éthiopienne et des risques incalculables pour la Paix et la Sécurité sur notre territoire.

Ali Abdillahi Iftin
Président du Mouvement de libération nationale
MLN