04/05/08 (B446) Votre analyse « géostratégique » de la situation à la frontière djiboutienne est intéressante et justifiée, mais permettez-moi, si vous l’acceptez, de l’enrichir avec d’autres éléments. (Lecteur)

L’Erythrée est « rompue » à la contestation de ses frontières. C’est permanent avec l’Ethiopie. Cela fait trois fois que cela arrive avec Djibouti. Et c’est arrivé dans le passé avec le Yémen …

L’Erythrée, toujours en quête d’un agrandissement de son terrain, avait occupé des îles qui appartenaient au Yémen. Très responsables, les autorités yéménites avaient porté le litige devant la CIJ. Certes cela a pris du temps, car la Cour internationale de Justice de La Haye ne rend pas rapidement ses jugements et arbitrages.

Mais la patience a récompensé le Yémen qui a récupéré la souveraineté, reconnue maintenant par la communauté internationale, sur ses îles.

En portant l’affaire sans stratégie, devant tout le monde : la Ligue arabe qui doit se prononcer ce dimanche, l’UA, l’ONU, etc.. Guelleh se trompe de cible ! Encore de la poudre aux yeux des crédules !

Guelleh rêve, car il ne sortira rien de concret de ces démarches. Au pire une résolution non contraignante, demandant poliment à l’Erythrée de ne pas embêter ce pauvre Guelleh qui doit déjà affronter tant de difficultés internes.

N’oublions pas non plus que Ras Doumeira contrôle le Bab El Mendeb.

C’est l’entrée de la mer rouge et le point de passage obligé du pétrole ! Celui qui tient le Bab El Mendeb peut faire pression sur le monde occidental, en intervenant contre la fluïdité du trafic …. Il n’y a pas, comme vous le disiez fort justement, que l’intérêt de prendre position au point d’ancrâge du futur pont, s’il se fait et lorsqu’il se fera ….

Pour moi, Guelleh n’a que deux voies possibles :
– porter l’affaire à La Haye et prendre son mal en patience,
– se faire appuyer par la France ou les USA qui ont la capacité
d’effrayer les Erythréens.

Pour le moment, la France se tait, montrant ainsi qu’elle n’a peut-être plus envie de soutenir Guelleh et son régime agonisant.

Mais attention, un train peut en cacher d’autres :


le Yémen aurait très envie de s’emparer des îles des sept frères
… Si Guelleh dévoile sa faibless et son incurie dans l’affaire Ras Doumeira, avec une armée incapable de tenir le rocher, les Yéménites pourraient donner libre cours à leur envie de s’adjoindre ces îlots stratégiques.

– L’Ethiopie a toujours considéré que Djibouti était une de ses provinces traditionnelles : l’ancien empereur n’avait-il pas sa résidence d’été à l’emplacement de la ville actuelle de Djibouti et même de l’Ambassade moderne d’Ethiopie. Zenaoui aurait bien envie de l’annexer. Il pourrait même arguer d’une certaine légitimité historique. Son pays a un besoin quasi « vital » de controller totalement l’accès à un port équipé et relié par une voie de chemin de fer …

Pour commencer, elle pourrait faire semblant de monnayer son assistance contre les Erythréens au prix d’un rapprochement … qui deviendrait rapidement une annexion de fait.

Sans la présence française, tout est possible et ce n’est pas l’Etat-Major incompétent de l’AND qui pourra nous défendre … !

A cause de ses erreurs, de ses mensonges et de ses procédés de voyou, arrogant sans en avoir les moyens, Guelleh a accumulé les nuages menaçants sur la tête de la population et l’avenir s’annonce sombre. Paulette et lui s’en moquent, car leur avion est prêt à décoller, 7/7, 24/24, pour les emmener à Dubaï ou en Afrique du Sud ..

Mais c’est la population qui paiera encore une fois l’addition. Cela commence à faire un montant élevé : perte des activités pourvoyeuses d’emploi, dégradation de l’économie et inflation record, chômage endémique, caisses vides, administration désorganisée, armée inopérente, …. 

Les justifications d’un licenciement pour faute grave semblent réunies !