15/05/08 (B447-B) Affaire de gros « mic-mac » chez les « macs » – Par Bouh Warsama

Mark Twain écrivit en son temps « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques » En fait, il en oubliait deux autres qui sont le « mensonge politicard » et « le mensonge politique ».

Je sais combien ce terme de « politicard » peut parfois déranger certaines bonnes consciences et pourtant lorsque l’on observe les péripéties de l’affaire de violation de la frontière nord de Djibouti par les forces militaires de l’Erythrée nul ne peut contester que cet embrouillamini est pour le moins bizarre et que de ce fait là nous pourrions bien nous situer, non pas dans le mensonge politique, mais dans une mascarade « politicarde ». Mascarade, il est vrai qu’avec Ismaïl Bobard il faut s’attendre à tout !

Une question vient à l’esprit : « Que se cache t-il derrière tout cela ? » On peut avancer une hypothèse à partir de simultanéités pour le moins surprenantes.

Est-ce le fait du hasard si ce ..providentiel conflit de limite territoriale entre Djibouti et l’Erythrée coïncide quasi parfaitement avec de très fortes discordes et contestations ouvertes que rencontrent, tant Ismaïl Omar qu’Isaïas Afewerki, au sein de leurs armées, dans leur palais et jusqu’à la porte de leur …chambre à coucher ?.

Certes, l’un et l’autre n’ont quasiment pas de problèmes particuliers avec leur haut Etat Major qui bénéficie de largesses…et de multiples arrangements qui sont réactualisés au moindre murmure… mais la grogne est bien plus profonde que cela ; elle touche surtout les officiers subalternes, les sous officiers et …la troupe.

« lassitude», «irritation», «fortes anxiétés», «profond écœurement», «ressentiment croissant»…

En l’absence d’un membre de la Police politique…nombreux sont les militaires qui n’hésitent plus aujourd’hui à s’exprimer avec virulence sur le sujet du « pourquoi de la grogne grandissante au sein des armées djiboutiennes ? ».

Il est indéniable que le malaise social les frappe, maintenant et de plein fouet. Les coups de gueule sans précédent.. se multiplient jusque dans les bureaux du haut …Etat Major alors que les généraux (devinez lesquels…) s’y montrent de moins en moins souvent et parlent des « grandes préoccupations du personnel… qui sont très proches de celles du reste de la population djiboutienne» ; déclaration quelque peu passe partout, sans trop se mouiller et déplaire au « Chef »…qui a des oreilles partout.

N’attendez pas de ces…deux généraux là qu’ils décident d’agir, un jour ne serait-ce qu’un seul, en responsables et « d’aller au front » pour y crever définitivement l’abcès et apporter des réponses, si possible des solutions aux problèmes de leurs subordonnés (es) dans les Armées.

On a le sentiment que ces chefs militaires là laissent pourrir et banalisent cette dangereuse situation plutôt que d’affronter la réalité ; alors qu’ils ne s’étonnent pas si un jour proche « la grande muette leur pète au visage ».

Ce qui est déshonorant pour Ismaïl Bobard 1er ce n’est point de mentir pour une sincère et authentique « raison d’Etat », ce qui est dégradant c’est de se faire prendre – comme il le fait si souvent et avec une telle maladresse – en flagrant délit de mensonge mal manigancé et de lancer ses militaires sur le terrain.

Est-il le seul dans son cas ?

Certes pas, il pourrait même former un « club » avec son « Ami » Isaïas Afewerki…et se lancer, l’un envers l’autre, en permanence des défis du plus gros mensonge….

En l’état actuel de nos connaissances et de ce que l’on en a compris, l’offensive militaire de l’Erythrée de ces derniers jours apparaît donc comme le point d’orgue d’un processus de tromperie qui aurait pu être mis en place « d’un commun accord » par les deux présidents afin de focaliser l’attention sur un autre point que les dissensions internes au sein des Palais d’Asmara, de l’Escale et des Armées suivant la méthode éprouvé du « offrez un ennemi au peuple et à vos armées, vous gagnerez alors en tranquillité ! »

Si ce conflit paraît inévitable, reste à savoir ce que pourrait être l’attitude des unités des armées djiboutiennes face aux Forces de l’Erythrée ?

Promesses sans lendemain, engagements qui s’écroulent comme des châteaux de cartes. Au sein des FAD le moral est en baisse.

Officier, sous officiers et hommes de troupe s’interrogent légitimement sur la crédibilité de leur action.

Abnégation et réalisme…ont leur limite.

Comme l’humanité toute entière, les Djiboutiennes et les Djiboutiens ont besoin de vérité. Nous n’avons nullement le besoin des artifices et autres mensonges qui nous flattent, nous consolent de nos malheurs et nous donnent de fausses et d’infinies espérances.