19/05/08 (B448) Radio – Trottoir – Labacanle IOG fidmad iyo burburid Somaliyeed ayuu wada. IOG, qui mange à deux râteliers, a pour objectif de semer la pagaille et de détruire la Somalie. Récit tragique d’une jeune femme originaire de Somalie, racontée par une de nos enquêtrices sur place.

Tôt ce matin, l’une des « enquêtrices fouineuses » de Radio-Trottoir prenait
tranquillement son café à deux pas du Ministère de la Justice. Sans ne l’avoir sollicité, elle s’est fait
abordé spontanément par une jeune fille qui s’est présentée comme une étudiante universitaire en deuxième cylce.

Complètement bouleversée, le regard glacé, elle semblait prêt à tuer.

Heureusement notre enquêtrice est rompue aux difficultés quotidiennes de Djibouti et elle est « vaccinée » face à de telles situations.

Pour la mettre à l’aise, notre enquêtrice lui a déclaré sur le ton de la boutade, le bobard suivant :

« S’il te plait, laisse-moi tranquille. Hier soir mon fiancé m’a tabassé parce qu’il venait d’être licencié par l’Armée américaine au motif qu’il vivait avec une journaliste indépendante. Les services américains venaient parait-il de s’en apercevoir. »

Le regard de la jeune inconnue s’est adouci..

Après avoir dégusté en silence leur café, les deux femmes ont décidé, de continuer à discuter autour d’un petit-déjeuner

Notre enquêtrice nous a retransmis fidèlement les propos de son interlocutrice en ne modifiant que certains mots qu’une jeune femme ne saurait écrire, sans nuire à sa réputation.

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Déclaration faite à Timiro Guedi Geedka (enquêtrice – fouineuse pour Radio-Trottoir) par une étudiante de l’Université de Djibouti.

Ce matin, une femme pleurait en priant dans un coin sombre
juste derrière une Mosquée de Djibouti.

Pour des raisons évidentes de sécurité, je ne mentionnerai pas le nom de cette Mosquée.

Durant les prières du Subax (les mâtines en Somali) et de surcroît, hors de la
Mosquée, il n’y avait rien de plus émouvant que d’entendre des prières entrecoupées par
des sanglots.

J’ai pensé immédiatement :  »
Que Dieu entende ses prières ! »

Profondément émues, avec une autre étudiante qui s’était approchée pour les mêmes raisons que moi, nous avons attendu la fin de
ses prières avant de nous approcher d’elle pour lui témoigner
notre compassion face à sa souffrance.

Je me suis présentée directement à elle, lui garantissant la confidentialité de notre entretien. Je me suis bien gardé de lui demander son nom pour ne pas l’inquiéter.

La femme nous a fait le récit suivant :

Je suis née à Dusa Marayb. Quelques jours après
les bombardements par les avions américains, j’ai pu m’en échapper.

Ces bombardements non seulement tuent quand les bombes explosent, mais en plus, ces pilotes criminels larguent des produits toxiques qui provoquent des maux de ventre
absolument insupportables.

Vous l’avez certainement appris en écoutant la BBC. Cette chaîne
anglaise, n’est pas soumise aux US, à la différence de VOA (Voix de l’Amérique) qui est aussi
diffusée en Somalie. (Certaines formes propagandes pourraient faire tristement penser aux méthodes utilisées jadis par le régime nazi, sous la direction de Goebbels).

J’ai eu de la chance, car un chauffeur de la tribu de ma mère se rendait à
Zeila. Il a accepté de me prendre à bord de son camion, avec mon fils de quinze ans.

Nous étions les deux seuls rescapés d’une famille nombreuse et heureuse.

Arrivés à Zeila, nous avons payé un guide qui nous a conduit jusqu’à la
frontière. Il nous a conseillé d’attendre la nuit, avant de poursuivre la piste.

Il nous a raconté qu’il était porté déserteur par l’Armée djiboutienne et qu’il ne pouvait
pas nous accompagner. Très recherché par les autorités militaires djiboutiennes, il préférait mourir plutôt que de retomber dans leurs pattes.

Il a évoqué le cas d’un Adjudant du nom de Waxarta qui aurait été assassiné à Borama. Il a dit aussi que le G énéral
Zakaria et le bouffon au pouvoir connu sous le nom d’IOG savaient beaucoup de choses sur des meurtres d’opposants.

Dès la tombée de la nuit, nous avons franchi, toujours avec mon fils, la frontière franchie. Après voir marché pendant un quart d’heure, au détour de la piste, nous sommes tombés nez à nez face à des
véhicules militaires. Par réflexe, j’ai juste eu le temps de jeter mon sac contenant mes
maigres économies..

On a compris très vite que ces militaires étaient des américains. I speak this language.

Leur chef a ordonné à ses subalternes d’embarquer mon fils. Puis
il m’a entraîné à l’abri, un peu plus loin, pour abuser de moi par la force. Ils sont repartis, me laissant à moitié morte sur le terrain.

Je suis restée seule pendant des heures à pleurer. Au lever du jour, j’ai repris ma route, après avoir récupéré mon sac, sans savoir où j’allais.

Battue, ensanglantée, marchant en titubant, j’ai heureusement rencontré deux jeunes bergères qui m’ont tout de suite amenée dans leur hameau. Sans elles,
je serais certainement morte d’épuisement.

Si je pleure aujourd’hui c’est parce que mon dernier fils vivant a certainement été
remis par les américains, aux autorités d’Addis-Abeba. Son père, originaire de l’Ogaden, était professeur en
théologie. C’est certainement les deux raisons pour lesquels, il avait été égorgé à Mogadiscio, quelques jours avant le bombardement américain.

Je demande à tous les Somalis de ne plus faire confiance à ce pays (Djibouti – NDLR) où
l’armée américaine assure la Police, d’autant plus qu’aucun
djiboutien, ni même son président n’a plus la liberté de s’exprimer sur le sujet.

Les Djiboutiens sont pris en otage par « Labacanle IOG ».