04/07/08 (B454) Point de bascule / Somalie – Un insurgé islamiste canadien aurait été abattu

Un Canadien qui a tenu une position clé dans un groupe de rebelles somaliens aurait été tué lors d’un affrontement avec les forces africaines de maintien de la paix.

Abdullah Ali Afrah, qui était également connu sous le nom de Aspro ou Asparo, opérait une entreprise de transfert de fonds à Toronto avant de retourner dans sa patrie et de se joindre à ce qui est une version africaine des Talibans. […]

Les autorités canadiennes ont tenté de confirmer son décès, mais Ottawa n’a pas de présence officielle en Somalie. Les tentatives de contacter le téléphone portable de M. Afrah ont été vaines. M. Afrah, un citoyen canadien, était un conseiller principal auprès de l’Union des tribunaux islamiques, qui est parfois comparée aux Taliban en raison de ses liens avec Osama bin Laden et de ses campagnes armées en vue de transformer la Somalie en état fondamentaliste.

Après que le National Post ait révélé le rôle du Canada dans l’insurrection en Somalie en 2006, M. Afrah a dit au journal dans une intrevue téléphonique que si les gais et les lesbiennes peuvent faire ce qu’ils veulent à Toronto, les musulmans devraient être libres de vivre comme ils l’entendent en Somalie.

Il a également appelé le chef du groupe terroriste somalien hors-la-loi Al-Ittihad Al-Islam « un bon musulman » et déclaré que les Talibans en Afghanistan ne cherchaient qu’à « bénéficier de l’islam et des principes islamiques ». […]

Le Canada a la plus grande population ethnique somalienne en dehors de l’Afrique, et alors que la plupart évitent l’extrémisme, quelques-uns ont quitté Toronto et Ottawa pour se battre pour l’Union des tribunaux islamiques.

Les autorités somaliennes et éthiopiennes affirment avoir tué plusieurs combattants islamistes munis de documents tels que passeports, permis de conduire et même des passes de bus qui les identifiaient comme des Canadiens.

M. Afrah est né à Mogadishu et s’est établi au Canada dans les années 1980, où il s’est apparemment mérité le surnom Aspro en vendant de l’aspirine. Il a exploité un dépanneur et travaillé comme charpentier avant d’ouvrir la succursale canadienne de Al-Barakaat, une entreprise de transfert de fonds dont les bureaux somaliens ont été mis sur une liste noire pour cause de financement du terrorisme.

« Comme tout le monde, j’ai travaillé et essayé de faire une bonne vie. J’ai fait de mon mieux et lorsque mon projet de rester ici est arrivé à terme, je suis simplement retourné en Somalie », a-t-il dit dans l’entrevue.

Bien qu’il n’était pas connu comme un homme religieux à Toronto, après son retour à Mogadishu à la fin des années 1990, il est devenu le deuxième vice-président du Conseil de la Shura de l’Union des tribunaux islamiques dont le chef, le cheikh Hassan Dahir Aways, est sur la liste des terroristes du Canada et de l’ONU.

Un ancien rebelle somalien a déclaré au Post l’an dernier qu’il avait vu Aspro à un camp d’entraînement à Mogadishu tirant avec un fusil AK-47. Le témoin a déclaré que l’épouse de Aspro était avec lui.

La participation des Canadiens aux combats a été notée dans des rapports d’intelligence rédigés par Ottawa. Les autorités craignent que les insurgés vétérans reviennent au Canada, ce qui causerait des problèmes de sécurité semblables à ceux posés par les combattants volontaires formés en Afghanistan.