29/07/08 (B458) Mouvement de Libération Nationale (MLN) Communiqué de presse.

Communiqué de Presse du Mouvement Djiboutien de Libération Nationale.

Conflit Djibouti/Erythrée

Aussi pénible soit-elle, il faut admettre la réalité.

Nous sommes à même d’entendre, de comprendre toutes les vérités et que cela.

Dans un récent article, paru dans la presse officielle, il est écrit que : « ….Ismaïl Omar Guelleh a procédé dimanche, au cours d’une cérémonie particulièrement émouvante, à la pose de la première pierre de la cité des Héros de Doumeira, située au sud-ouest de la capitale….. ».

Qui aujourd’hui pourrait s’octroyer le droit de porter critique sur un tel geste emprunt de Solidarité ?

Solidarité certes, mais hélas envers une partie seulement des nombreuses familles des victimes du conflit Djibouti/Erythrée.

Comme nous l’avons clairement exprimé dans un précédent Communiqué de Presse, la crise politique à Djibouti qui s’est aggravée suite au conflit opposant Djibouti à l’Erythrée, dont les motivations initiales demeurent obscures et tenues secrètes, a plongé le gouvernement d’Ismaïl Omar Guelleh dans une sorte de décadence et de chaos des désinformations.

Confusions et incohérences s’aggravant au fur et à mesure que les mensonges s’accumulaient sur la réelle situation militaire au front et sur le nombre effectif de nos militaires morts, blessés et disparus au combat dans le nord du pays.

Le discours politique que tient depuis Ismaïl Omar Guelleh est destiné à donner à toutes ses falsifications l’accent d’une vérité ; falsifications qui ne trompent personne tant les preuves sont évidentes.

Il tente ainsi de rendre respectables toutes ses erreurs cumulées et celles du Haut Commandement militaire tout en donnant ensuite l’apparence d’une grande Solidarité à une mesure, certes louable mais très partielle, avec la construction de ces seuls 44 logements qui ne suffiront pas, et de loin, à accueillir toutes les familles des victimes de cette guerre.

Preuve est faite que toutes ces mystifications se sont ajoutées les unes aux autres, démonstration évidente que l’Etat actuel est pris à son propre piège !

Le nombre de nos valeureux militaires qui ont donné leur vie pour défendre l’intégrité de notre sol national est passé officiellement de 6 …à plus de 20 pour être reconnu aujourd’hui à 44. Chiffre officialisé car correspondant aux seuls 44 logements dont la construction a été lancée pour abriter une partie et seulement une petite partie des familles frappées par la perte d’un être cher.

Nous sommes pourtant à même d’entendre toutes les vérités et que cela.

Chacun sait que les effectifs des militaires morts au combat, sous notre drapeau sont hélas supérieurs à 200.

La grandeur d’un chef se mesure à celui qui prend tout en charge et assume ses responsabilités avec honneur et dignité.

Dans la réussite, il se doit de faire preuve de grande humilité en citant et en félicitant ses subordonnés alors que dans l’échec il se doit d’avoir le courage de dire : « J’ai été battu » et non point « Mes soldats ont été battus » et encore moins de falsifier les vérités.

Pour bon nombre de ces familles qui ont perdu un époux, un père et qui aujourd’hui se voient ainsi exclues dans le processus d’attribution d’un logement à la Cité Doumeïra, leurs douleurs sont très profondes au point de les rendre discrètes et souvent de ne rien réclamer à l’Etat.

Alors que les contestations que le Mouvement de Libération Nationale et le Gouvernement en Exil n’ont cessé d’exprimer, en condamnant entre autres les conditions indignes de ce conflit sacrifiant nos Armées, sont une source incomparable de Solidarité à l’égard de nos frères et de nos sœurs, là bas au pays.

Aujourd’hui, les Djiboutiens et les Djiboutiennes veulent savoir ; c’est un droit que nul ne saurait leur contester.

En conséquence de quoi :

– nous demandons au gouvernement djiboutien actuel, dirigé par M Ismaïl Omar Guelleh, de prononcer la nomination d’une Commission d’Enquête. Commission qui est l’un des instruments à la disposition du Gouvernement et du Parlement.

Aux fins que ladite Commission se saisisse du problème significatif et grave que représente le conflit entre Djibouti et l’Erythrée, qu’elle en apprécie, en toute impartialité, toutes les origines et les conséquences :

– sur l’humain – morts, blessés et disparus.

– sur les lieux de sépulture de nos valeureux militaires morts au combat ;

– sur les finances publiques y afférant ;

– sur les incidences pour les infrastructures, publiques et privées touchées par ce conflit.

– sur l’utilisation qui est faite des dons, collectes et autres gestes et actes de Solidarité publique ou privée à l’égard des familles de nos valeureux militaires morts au combat,

– qu’elle statue sur les vrais ou fausses trahisons et sur tout document, preuves et autres y afférant.

– d’autre part, dans un but de nécessaire transparence et d’équité dans la recherche en faveur de l’émergence de la vérité – de toutes les vérités fussent-elles difficiles à dire et à entendre – nous demandons que le choix sur les membres composant cette Commission d’Enquête s’effectue à partir d’un panel de personnes totalement indépendantes du pouvoir en place et de l’opposition politique.

Fait à Bruxelles le mardi 29 juillet 2008

Le général de division – à titre temporaire
M Ali Abdillahi Iftin

commandant le Mouvement Djiboutien
de Libération Nationale