03/08/08 (B459) AFP / Crise politique en Somalie: le Premier ministre nomme 5 nouveaux ministres

Le Premier ministre somalien Nur Hassan Hussein a annoncé dimanche qu’il avait nommé cinq nouveaux ministres, après l’annonce faite par les deux tiers des membres de son gouvernement, mécontents de la mauvaise gestion des fonds publics, de leur intention de démissionner.

Le Premier ministre a précisé que deux ministres sortants avaient déjà été remplacés et que trois autres portefeuilles qui n’avaient pas été attribués auparavant avaient été pourvus.

Ces nominations surviennent dix jours après l’annonce faite par dix des quinze ministres formant le gouvernement somalien de démissionner pour protester contre la mauvaise gestion des fonds publics.

« Le bureau du Premier ministre a reçu six démissions sur dix annoncées par des membres de son gouvernement et nous avons envoyé des messages intimant aux autres de faire connaître clairement leurs intentions et de transmettre leurs lettres », a déclaré Nur Hassan Hussein au cours d’une conférence de presse.

« Les ministres que nous avons nommés l’ont été à trois postes déclarés vacants et les deux autres remplacent des ministres qui ont récemment démissionnés », a-t-il dit sans donner plus de précisions.

La volonté de démissionner affichée par les dix ministres somaliens a ajouté à la crise politique qui a éclaté en début de semaine par le limogeage, par le Premier ministre, du maire de Mogadiscio Mohamed Omar Habeb, nommé en 2007 par le gouvernement.

Ancien seigneur de guerre somalien, Mohamed Omar Habeb dirigeait la région du Middle Shabelle avant d’en être chassé par les islamistes en 2006 puis, après leur chute, fut nommé maire de la capitale avec le soutien du président.

Nur Hassan Hussein, qui selon des spéculations alimentées par les démissions de ministres serait menacé par une motion de censure du Parlement, a également déclaré qu’il avait besoin de clarifier si ces démissions des ministres n’affecteront pas le processus de paix de Djibouti.

Soutenu par l’armée éthiopienne intervenue fin 2006 pour chasser les islamistes au pouvoir dans la majeure partie du pays, le gouvernement somalien a conclu en juin à Djibouti, sous l’égide de l’ONU, une trêve avec une partie de l’opposition islamiste, dénoncée cette semaine par les insurgés du mouvement des shebab.

Un cessez-le-feu aurait dû intervenir le 9 juillet, pour une période initiale de trois mois, mais l’accord a divisé l’opposition, la frange la plus dure insistant pour que les troupes éthiopiennes quittent le pays avant le début des négociations.

Les combats entre insurgés et troupes éthiopiennes et du gouvernement, quasi quotidiens depuis plusieurs mois, se sont poursuivis dans toute la Somalie, en guerre civile depuis la chute de l’ancien président, Mohammed Siad Barre, en 1991.

Depuis, plus d’une dizaine de tentatives de paix ont échoué dans ce pays de la Corne de l’Afrique.