17/09/08 (B465-B) Radio-Trottoir. Pendant que le peuple se serre de plus en plus la ceinture, IOG fait bombance à Haramous à l’heure de la rupture du jeûne. (Lecteur)

Une grande majorité des familles djiboutiennes n’arrive plus à se nourrir convenablement : des alertes internationales circulent à ce sujet …

Nous pensons que la seule divergence concerne les les causes de cette situation. Pour nous et en ce qui concerne Djibouti seulement, les causes ne sont pas liées aux catastrophes naturelles, aux changements climatiques ou à une sécheresse d’une extrême sévérité, mais à … ?

C’est simple en effet !

Guelleh et son équipe que certains qualifient désormais de « Forbans », ont ruiné le pays. Ils ont accaparé à leur seul profit, toutes les richesses et vendu pour leur compte personnel, tous les actifs du pays (Port, aéroport, etc…).

Prenons un exemple récent :

Ils ont « tué » la liaison ferroviaire Djibouti Addis par exemple, ruinant au passage des centaines de villageois qui avaient besoin du train, pour leur petit commerce et pour se rendre en ville (maladie, achats,…) etc..

Deux raisons sont avancées!

En ruinant le train, Guelleh pourrait vendre la concession pour une bouchée de pain, à ses amis de Dubaï qui lui rétrocéderont ensuite des participations fructueuses.

En attendant un redémarrage, Paulette, l’épouse du Chef a acheté des camions et des bus qu’elle met à disposition des utilisateurs, moyennant forte rémunération, ce qui lui offre un retour rapide sur investissment.

Bombance à Haramous.

Et pendant que le peuple asservi regarde tristement son assiette deséspérément vide, Guelleh offre de fantastiques buffets (« copieux dîner ») dans son Palais d’Harmous où il invite toutes les personnalités disponibles, qui se remplissent la panse aux frais du contribuable. En période de Ramadan, pourrait-il y avoir plus grande honte, acte plus sacrilège, que de narguer les pauvres en leur agitant sous le nez des festins auxquels ils ne pourront jamais participer.

Alors que la religion préconise aux familles aisées de faire la charité autour d’elles et de soulager les malheurs des pauvres …. particulièrement durant le ramadan.

Pour vous convaincre, deux articles récents sont repris ci-dessous. Le premier a été publié par La Nation, media à la solde de la dictature et le second par IRIN (ONU), qui n’est pas connu pour son hostilité aux dirigeants de la planète.

_______________________ Extrait de La Nation

15/09/2008 – Ramadan : Un « foutour » convivial à Haramous

Le chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh a invité hier le corps diplomatique et les représentants des organisations internationales à un « foutour » (collation de rupture de jeûne en fin de journée) dans sa résidence privée de Haramous.

Outre les diplomates et les représentants des organisations de l’ONU, de nombreux membres du gouvernement et les proches collaborateurs du chef de l’Etat ont participé à cette réception offerte à l’occasion du quinzième jour du ramadan.

Ce fut l’occasion pour le président Guelleh et ses hôtes de discuter dans une atmosphère conviviale. Un copieux dîner devait clôturer la soirée

Il convient de rappeler que cette réception est organisée chaque année, par le chef de l’Etat, M .Ismail Omar Guelleh, à l’occasion du mois béni du ramadan.

________________________ IRIN (ONU)

DJIBOUTI: Besoin urgent d’assistance pour plus de la moitié de la population

NAIROBI, 15 septembre 2008 (IRIN) – Plus de la moitié de la population de Djibouti se trouve en situation d’insécurité alimentaire et a besoin d’une aide d’urgence, en raison de la sécheresse et des prix élevés des denrées alimentaires, selon un service d’information et d’alerte précoce.

Au moins 340 000 personnes, sur les 632 000 que compte le pays, sont en danger, a dit le Famine early warning systems network (FEWS Net), financé par l’agence américaine pour le développement international (USAID), dans un rapport publié le 12 septembre.

Djibouti, un Etat semi-désertique régulièrement confronté à des sécheresses et qui importe l’ensemble de ses denrées alimentaires de base, est classé par les Nations Unies parmi les pays les moins développés, mais aussi parmi les pays à revenu faible en situation de déficit alimentaire.

Quatre années consécutives de faibles pluies ont rendu les populations urbaines et rurales encore plus dépendantes des importations de vivres –conséquence d’une production pastorale et agro-pastorale peu importante-, à un moment où les prix des produits sur le marché international augmentaient de manière continue.

« Les conditions [de sécheresse] ont entraîné une hausse des taux de malnutrition infantile sévère depuis février cette année ; des taux de mortalité du bétail de 50 à 70 pour cent à l’échelle nationale ; une disponibilité et un accès à l’alimentation limités, et des migrations massives des foyers vers des zones urbaines [Djibouti ville, Sankal, Assamo et Beyadde] », selon FEWS Net.

Les personnes les plus vulnérables et les plus touchées par l’insécurité alimentaire se trouvent dans le nord-ouest et le sud-est du pays, où les ménages dépendent largement du bétail comme source d’alimentation et de revenus, d’après l’agence.

« Les prix élevés du carburant, la forte inflation, la baisse des [revenus], le conflit frontalier avec l’Erythrée et un manque de ressources suffisantes du gouvernement et des bailleurs de fonds pour venir en aide aux populations affectées » a encore aggravé davantage l’insécurité alimentaire existante.

Toutes les zones du pays sont confrontées à des pénuries d’eau extrêmes, a également dit l’agence.

Pour répondre à la crise, le Programme alimentaire mondial distribue des rations alimentaires à 55 000 personnes dans les régions pastorales rurales, tandis que l’USAID, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le gouvernement ont réactivé au début de l’année des centres de nutrition pour 25 000 enfants, selon FEWS Net.

Pour répondre aux besoins et éviter la détérioration des conditions de sécurité alimentaire, plusieurs interventions urgentes sont nécessaires d’ici la fin de l’année 2009, a estimé l’agence.

Elle a recommandé l’extension des distributions alimentaires à 155 000 personnes dans le besoin en milieu rural ; des programmes de reconstitution des stocks et des biens ; la réhabilitation et la construction de systèmes de captage d’eau dans les zones de pâturage ; le développement de sources d’énergie alternatives pour faciliter le pompage de l’eau ; et, dans les zones urbaines, un programme de bons alimentaires ou ‘d’argent contre travail’, ainsi qu’une intensification de l’approvisionnement en eau par des camions citernes.

Des ressources devraient aussi être mobilisées pour augmenter le nombre de centres de nutrition dans l’ensemble du pays, a dit FEWS Net, ajoutant que le gouvernement devait améliorer la transparence, la mobilisation et la coordination de la réponse pour s’assurer que cette dernière soit rapide et consistante.