30/09/08 (B467-B) Le Figaro avec AFP / «Carré d’As»: six pirates somaliens écroués en France.

Les six ressortissants somaliens ont été mis en examen. Ils avaient détourné en septembre le voilier dernier à bord duquel se trouvaient deux Français.

Les six pirates somaliens soupçonnés d’avoir détourné le voilier le «Carré d’as» dans le golfe d’Aden en septembre et capturés par l’armée française, ont été mis en examen jeudi soir à Paris pour «détournement de navire», «arrestation et séquestration de plusieurs personnes comme otages en vue d’obtenir une rançon», le tout «commis en bande organisée», puis ont été écroués. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Dans la soirée, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire visant les six ressortissants. Conformément aux réquisitions du parquet, les pirates somaliens ont ensuite été présentés à un juge des libertés et de la détention qui a ordonné leur placement en détention provisoire.

Tous ont reconnu, au cours de l’enquête, et à des degrés divers leur participation à la prise d’otages d’un couple de plaisanciers français au bord du «Carré d’As», un voilier que ces derniers convoyaient de l’Australie vers la France, via le golfe d’Aden. Deux pirates ont admis avoir été présents lors de l’abordage, d’autres ont reconnu leur responsabilité pour le gardiennage ou les négociations de la rançon.

Le couple convoyant le bateau, Jean-Yves et Bernadette Delanne, deux Français originaires de Polynésie, ont été entendus lundi par les enquêteurs de la Direction générale de la gendarmerie nationale. Ils ont indiqué ne pas avoir subi de violences de la part des preneurs d’otages. Lors de l’assaut de ce voilier par des commandos français dans la nuit du 15 au 16 septembre, un pirate avait été tué et six autres capturés.

La piraterie est devenue une économie florissante aux larges des côtes de l’Est africain. La France a déposé vendredi dernier à l’ONU, avec le soutien du gouvernement somalien, un projet de résolution qui permettra de constituer une force pour «attaquer» les pirates qui opèrent dans le golfe d’Aden au large de Somalie.

Les pirates ont établi un repaire dans la zone côtière d’Eyl, où ils retiennent environ 150 otages et une quinzaine de navires, dont plusieurs cargos. Ils se servent désormais des plus grands de ces bateaux pour mener, loin au large, des actions d’une audace de plus en plus grande contre les navires qui circulent dans cette zone stratégique, entre la mer Rouge et l’océan Indien.