11/10/08 (B469) AFP / Somalie: échec des discussions pour libérer le cargo ukrainien.

Les discussions pour libérer l’équipage et le cargo ukrainien transportant des armes et aux mains de pirates somaliens depuis le 25 septembre ont échoué vendredi, a affirmé le porte-parole de ces derniers.

« Les négociations avec le propriétaire du bateau ont complètement échoué. Les propriétaires n’arrêtent pas de changer d’avis, peut-être parce qu’ils écoutent les conseils de quelqu’un qui pense pouvoir régler le problème par des moyens militaires », a déclaré à l’AFP le porte-parole Sugule Ali, depuis le navire.

« Etant donné la situation, nous sommes en alerte et nous nous préparons à toute éventualité, dont l’option militaire qui pourrait être utilisée contre nous », a-t-il ajouté.

« C’est pourquoi nous avons donné trois jours au propriétaire du bateau pour répondre positivement aux négociations. Faute de quoi, nous prendrons des actions dont nous ne révèlons pas maintenant la nature », a-t-il encore dit.

Les pirates ont réclamé une rançon de 20 millions de dollars.

Ils se sont emparés du Faina le 25 septembre au large des côtes somaliennes, alors que le cargo ukrainien se dirigeait vers le port kényan de Mombasa. Il transporte notamment 33 chars d’assaut, ainsi que des lance-roquettes et des batteries anti-aériennes.

Le cargo est actuellement ancré à quelques encablures de la ville portuaire d’Hobyo (500 km au nord de Mogadiscio) et encerclé par plusieurs navires de guerre, notamment américains, dont l’étroite surveillance vise à empêcher les pirates de débarquer la cargaison.

La destination de l’armement à bord du Faina est l’objet d’une controverse, plusieurs sources ayant contredit la version officielle ukrainienne et kényane selon laquelle le Kenya est le destinataire final de ces armes.

Depuis le début de l’année, au moins 63 bateaux ont été attaqués par des pirates au large de la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991. Des islamistes y combattent le gouvernement somalien, soutenu par l’armée éthiopienne, depuis près de deux ans.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 2 juin la résolution 1816, qui permet l’entrée de navires de guerre pour traquer des pirates dans les eaux somaliennes, tout en respectant « les dispositions du droit international concernant les actions en haute mer ».

Dans une nouvelle résolution adoptée mardi, le Conseil de sécurité a appelé les Etats à agir en employant les « moyens nécessaires » contre la piraterie au large de la Somalie, « en particulier en déployant des navires et des avions militaires ».