15/10/08 (B469-B) A lire sur le site du GED, un article que nous reproduisons intégralement avec l’aimable autorisation du Président Mahamoud Idriss. La dissuasion par la « terreur » imposée par les SDS !

Lien avec l’article original (GED) :

G 062 – 14/10/08 Chronique de Djibouti – Seul (e) est digne de la vie, celui ou celle qui chaque jour et malgré les coups bas de la tyrannie se tient debout et part sans cesse au combat pour la dignité et le respect de l’humain.

H. A
Officier supérieur des FAD
La plupart des Djiboutiens et des Djiboutiennes sont par nature des êtres pacifiques et ne se caractérisent par rien d’exceptionnel comparativement aux autres habitants de la région, si ce n’est leurs souffrances par ce qu’ils et elles souhaitent plus de liberté et tout le moins le Droit d’être informés et d’informer juste et objectivement sur ce qu’il se passe dans leur pays comme ailleurs dans le monde.

Qu’ils soient en exil ou n’aient pas quitté Djibouti, des hommes et des femmes ont eu la malchance de se trouver au « mauvais » endroit au « mauvais » moment, d’être issus du « mauvais » groupe ethnique ou d’avoir soutenu le « supposé mauvais parti politique » ou très majoritairement le gouvernement en exil.

Les raisons qui poussent ces gens à tenter aujourd’hui de partir de chez eux, à quitter leur communauté et leurs terres pour tenter de trouver la sécurité dans le monde occidental, sont diverses et complexes.

En premier lieu on se doit de mentionner la répression sous toutes ses formes, y compris les plus perverses et dont le but est de ne pas ameuter outre mesure une opinion internationale ; une opinion, il est vrai habituée qu’elle est à ne réagir qu’à partir d’une centaine de morts, en un même lieu et en quelques heures.

A ceci s’ajoutent la violence sociale, la pauvreté alors que bien pire encore toutes ces raisons coexistent et s’alimentent les unes les autres.

Ce qui incite des gens à fuir Djibouti, c’est presque toujours par ce qu’elles sont victimes de violations des droits de l’humain alors que, par ailleurs, les rares emplois disponibles sur le marché du travail sont réservés trop souvent à « l’incompétence patentée » proche du pouvoir et à des étrangers.

– Contester c’est s’exposer à une arrestation immédiate.

Hommes et femmes fuient le pays parce qu’ils redoutent les arrestations arbitraires et la torture qui sont devenues les deux « disciplines..sportives » les plus pratiquées à Djibouti, après la kleptocratie et la corruption… bien avant le foot ball ! Ils et elles fuient parce que des amis ou des parents ont « disparu ».

Djiboutiens et Djiboutiennes quittent, et de plus en plus souvent le pays pour l’exil, parce que les civils non favorables au pouvoir en place sont devenus l’une des cibles privilégiées des opérations politico policières décidées par le Palais de l’Escale afin, dit-on, de « maintenir l’ordre ».

De quel ordre parlons-nous ?

Celui des désordres cautionnés de l’extérieur du pays et qui maintient les populations sous le bâton et dans l’ignorance de ce que démocratie veut dire…ailleurs.

Beaucoup ont été éliminés de façon discrète ou ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires parfois en pleine rue et devant témoins ; témoins qui d’évidence ne sauraient témoigner.

C’est pour échapper à ce sort que des milliers d’autres Djiboutiens ont fui.

Quant à la justice, elle n’est que simulacre. Elle n’ouvre pas d’instruction sur les exécutions et les disparitions bien plus que suspectes dont on connaît les auteurs missionnés par Hassan Saïd, chef de la tristement célèbre Police Politique, les SDS. .

La conséquence, c’est que des communautés ou des populations entières deviennent des cibles ; soit par ce qu’elles sont opposées à la tyrannie en place, soit par ce que les terrains qu’elles occupent – parfois depuis l’indépendance – sont l’objet de spéculations foncières et qu’il convient de les en chasser par la force ; voire par l’emploi des armes à feu.

– Perte d’influence sur le plan intérieur et international = créer un conflit contre l’un des pays voisins !

Le gouvernent Guelleh et les factions politiques à leur solde se servent de plus en plus souvent des différences et divergences tribales entretenues pour financer des partisans (à partir des détournements des aides internationales) et désigner l’ennemi du moment à la vindicte populaire comme c’est le cas dans le conflit avec l’Erythrée.

La question de savoir si cette guerre contre le voisin érythréen était intentionnelle et si rien n’a été fait pour l’éviter ? La réponse est OUI !

La raison en est que les deux présidents se sachant contestés de plus en plus dans leurs propres Palais – et y compris sur le plan international – ils ont pris l’option de la facilité en générant un artificiel conflit afin de mobiliser les populations contre l’ennemi…. Tout en sachant par avance que deux blocs antagonistes allaient se créer et approvisionneraient presqu’aussitôt, financièrement et militairement, l’une et l’autre des deux factions opposées.

Dans un tel conflit sans possibilité d’issue favorable pour Djibouti, ce sont des centaines de nos vaillants militaires qui ont été sacrifiés ; les morts se comptent par centaines au niveau des Forces Armées Djiboutiennes et des « mercenaires » importés du Somaliland.

L’argent, les armes et les munitions affluent alors que le voisin éthiopien a déjà positionné militairement ses pions en territoire djiboutien pour le « grand combat » contre les forces d’Asmara.

– Ce ne sont pas que les droits de l’homme qui sont bafoués à Djibouti mais tous les Droits de l’Humain !

Et cela tout le monde le sait dans le monde occidental et au niveau des instances internationales.

Dans l’un de ses derniers rapports, publié en mai 2008, Amnesty International a fait d’Internet le nouveau front pour la « Lutte en faveur des droits de l’Humain ».

Irène Khan, la secrétaire générale de l’organisation non gouvernementale, soulignait notamment que « A l’ère de la technologie, Internet représente la nouvelle frontière dans la lutte pour le droit à la dissidence » allant jusqu’à remarquer que de nombreux Etats s’évertuent à réduire au silence les « cyberdissidents » et ce par l’emploi de tous les moyens.

Et quand bien même toutes ces atteintes s’effectuent-elles dans une grande discrétion, elles y sont faites et sont particulièrement graves.

Là encore, personne ne l’ignore dans le monde occidental.

Sur ce sujet, l’Agence Djiboutienne a eu l’outrecuidance de produire ces jours derniers un article pour tenter de disculper l’Etat djiboutien actuel de ses persécutions, assassinats et autres atteintes aux droits de l’Humain que subit sa population.

En cautionnant cela et en ne voulant que ce qu’elles ont besoin de voir …pour l’instant, les instances internationales donnent priorité aux critères qui privilégient « l’immunité et la non ingérence dans les affaires intérieures du pays » en occultant les droits de l’Humain et toutes les atteintes répétées.

Dans cet article, on peut y lire qu’ « un atelier de formation sur les techniques de rédaction et de soumission des rapports aux organes de traités et au conseil des droits de l’Homme dans le cadre de l’examen périodique universel a débuté au Sheraton hôtel de Djibouti ( ?).»

Alors qu’entre autres atteintes à la Liberté d’expression à Djibouti, le net est placé sous le contrôle et l’entière dépendance de la Police Politique qui est aux ordres du Palais de L’Escale.

Les hommes des SDS ont un Droit de vie et de mort immédiat et censurent ce qu’ils veulent, quand ils le veulent et sans justification d’aucune sorte.

Ils trouvent aussi un appui parmi des entreprises de télécommunications, « Les autorités de Djibouti s’assurent la collaboration de grandes sociétés informatiques mondiales pour contrôler les chats, supprimer des blogs, brider les moteurs de recherche et bloquer l’accès aux sites tels que ceux de l’ARDHD et du GED », a constaté Amnesty International.

D’autre part, comment peut-on publier de tels articles mensongers alors que les téléphones sont sous écoutes – y compris les téléphones modulaires.

– La dissuasion par la « terreur » imposée par les SDS !

Des internautes, placés sous surveillances depuis des mois, ont également été arrêtés discrètement, interrogés et conduits à Gabode récemment pour y être détenus sans aucune autre forme de procès.

Djibouti est ainsi devenu, au fil des ans, l’un des pays où « le téléphone et l’accès à Internet sont de plus en plus strictement contrôlés ».