17/10/08 (B469-B) La Voix du Nord / Trente-quatre kilos de khat dans le coffre de la voiture

Trois étudiants âgés de vingt-cinq et vingt-huit ans, originaires de Djibouti, ont été interpellés par les douanes à Arras le 20 juin dernier. Ils ramenaient du khat de Belgique. Dans le coffre de la voiture, près de trente-cinq kilos…

Originaires de Djibouti, ils voulaient seulement continuer à pratiquer en France ce qui semble être ancré dans la culture là-bas : la consommation de khat. Des feuilles à mâcher, et qui rendent plus ou moins euphorique… Sauf que le khat est classé, en France, dans la catégorie des substances stupéfiantes.

Ces trois étudiants le savaient. Ce qui ne les a pas empêchés de faire le trajet jusqu’en Belgique afin de s’approvisionner. Pour eux-mêmes, et la « communauté ». Interpellés par les douanes à Arras le 20 juin dernier, ils n’avaient rien à déclarer jusqu’à ce que les douaniers mettent la main sur des sacs de sport, dans le coffre de la voiture, contenant près de trente-cinq kilos de khat (soit cent soixante-dix bottes).

Deux des voyageurs, étudiants en droit et en géographie à Rennes et à Brest, ont répondu à la convocation de la justice. L’un d’eux a avoué, pendant la procédure, avoir parcouru plusieurs fois ce type de trajet, et amené un total soixante-dix kilos de khat.

Selon les douanes, la valeur marchande du produit oscillerait entre 600 et 900 E le kilo, et afficherait « la même valeur et la même plus-value que l’herbe de cannabis. » Le réglement d’une amende douanière de 1 000 E par kilo (soit 34 670 E) a été demandée au tribunal.

Le procureur, pour sa part, a retenu le fait qu’il ne s’agisse pas de « trafiquants professionnels ». Me Jean-Louis Lefranc, leur avocat, est revenu quant à lui sur le caractère « culturel et ancestral » de la consommation de khat : « 75 à 80 % des Djiboutiens en consomment ». C’est aussi le cas de ses clients, « pour vivre la nostalgie du pays ». Il a également contesté le montant de l’amende douanière : « Sur les trente-quatre kilos, quatre ou cinq sont consommables. Le reste, c’est de la branche. Ils sont incapables de payer 34 670 E. »Le tribunal a condamnés les trois compères à trois mois de prison avec sursis, et à payer solidairement 2 550 E d’amende. Il a ordonné la confiscation des scellés, parmi lesquels figure la Ford Fiesta d’un des prévenus qui a servi au transport.

B. F.