17/10/08 (B469-B) Romandie News avec AFP / Somalie: le gouvernement éthiopien n’exclut pas un retrait de ses troupes (Info lectrice)

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré jeudi que ses troupes pourraient quitter la Somalie si la situation politique ne s’améliore pas dans ce pays, où l’armée éthiopienne intervient depuis 2006 en soutien aux forces gouvernementales somaliennes.

"Si le scénario politique de la Somalie s’améliore et que les responsables nous assurent de leur engagement, nous resterons pour les aider. Sinon, nous partirons, s’il n’y a pas d’autres options", a déclaré le Premier ministre devant le Parlement éthiopien.

"Nous avons eu plusieurs sessions de négociations avec tous les décideurs, et nous allons revoir notre position dans les prochains mois", a-t-il ajouté.

Toutefois, même en cas de retrait, "s’il y avait une menace, nous reviendrions pour briser les shebab", insurgés islamistes extrémistes qui s’opposent au gouvernement somalien de transition et attaquent presque quotidiennement les troupes éthiopiennes ou la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

Selon M. Meles, "n’importe quel gouvernement (somalien) est préférable aux shebab, il est de l’intérêt de l’Ethiopie et du peuple somalien de tout faire pour qu’ils ne reviennent pas au pouvoir. La paix ne peut être assurée qu’avec un gouvernement responsable" en Somalie.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie voisine officiellement fin 2006, le régime d’Addis Abeba prétextant que les islamistes, qui contrôlaient alors une partie de la Somalie, représentaient une menace pour l’Ethiopie, où les orthodoxes sont majoritaires.

Les islamistes, qui mènent des attaques quasi quotidiennes en Somalie depuis plus d’un an et demi, exigent notamment le retrait des troupes éthiopiennes.

Par ailleurs, évoquant les rapports tendus entre l’Ethiopie et l’Erythrée voisine, M. Meles a réaffirmé jeudi préférer "une solution pacifique".

"Nous nous attendons à un maintien du statu quo cette année (…), nous préférons vivre dans la situation actuelle avec l’Erythrée pendant encore dix ans plutôt que de lancer une guerre", a-t-il assuré.

Un conflit frontalier a opposé de 1998 à 2000 l’Ethiopie et l’Erythrée, mais les tensions restent très vives entre les deux pays de la Corne de l’Afrique.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé fin juillet 2008 de mettre fin au mandat de sa mission de maintien de la paix en Ethiopie et Erythrée (Minuee), en réponse à des obstructions imposées par l’Erythrée aux opérations de la Minuee et au refus de l’Ethiopie de reconnaître le tracé de la frontière établi par une commission indépendante.