26/10/08 (B471) Les bruits de botte sont de plus en plus audibles … Chronique d’un massacre annoncé, car c’est la population qui paiera une nouvelle fois pour la satisfaction de Guelleh et l’enrichissement de sa famille. (ARDHD)


Images RTD

Les dernières déclarations de Guelleh à l’ONU sont limpides. Il a lancé un ulitmatum à l’Erythrée et indirectement à la communauté internationale : « où Doumera est libéré dans les trois semaines, où nous aurons recours à la guerre .. »

La communication officielle sur la RTD et dans les seuls média autorisés par le pouvoir, confirme les intentions belliqueuses du régime de Bobard 1er.

Au fait, Djibouti a-t-elle les moyens d’attaquer l’Erythrée ? N’est-ce pas une folie qui se prépare ?


« Blockhaus » djiboutien …

Même si le droit semble être du côté de Djibouti, car le rocher en question serait sur son territoire, la prudence et la raison devraient l’emporter au plus haut niveau.

La différence des moyens à disposition des deux armées est impressionnante. La RTD a bien montré, à titre d’exemple :

– d’un côté,
les sortes de « maisons » construites à la hâte par les Djiboutiens : elles ne résisteront pas au premier obus,


en face, le camp fortifié construit par les érythréens… qui semblent organisé et susceptible de résister à des assauts.

A noter que nous reconnaissons bien volontiers que nous ne sommes pas experts en stratégie militaire …


Camp érythréen fortifié
Images RTD

En quoi le rocher de Doumera est-il si important ?


29 km séparent Ras Doumera
de l’île de Perim
– Plan international :
stratégiquement, le rocher commande le passage le plus étroit de la mer rouge et il pourrait être utilisé pour bloquer ou non les navires de commerce (30 % env du commerce mondial passe par là) qui ont échappé aux pirates somaliens. La communauté internationale a des raisons de se sentir concernée par ce nouveau risque.

– Plan régional :
Ras Doumera peut contrôler l’emplacement qui a été proposé pour l’ancrage du pont qui relierait, selon les projets d’un frère de Bin Laden, l’Afrique à l’Asie. A proximité est aussi proposé l’une des implantations possibles d’une nouvelle ville. Quoique … ! La crise mondiale actuelle et les difficultés financières des banques, seraient autant de facteurs qui pourraient retarder le financement du pont et de la ville.

– Plan local :
Un pays ne peut pas accepter, sans réagir, que son voisin lui prenne un morceau de territoire. Faute de réaction, le voisin se sentirait encouragé à poursuivre son annexion. Et au bout de la route, il y a le port de Djibouti qui est vital pour le commerce et les intérêts de l’Ethiopie, ennemi de l’Erythrée (ancienne région éthiopienne qui a obtenu son indépendance par la force, mais qui était autonome autrefois …)

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Comprendre les réactions de Guelleh et de son équipe « d’obligés »


L’Armée nationale djiboutienne n’a pas les moyens, les hommes ni l’expérience, pour affronter les troupes érythréennes. La débacle de juin et le nombre de morts, de blessés et de prisonniers (même s’il a été occulté officiellement) confirment ce point. Il faudrait être totalement fou pour ordonner une offensive, côté djiboutien, sans avoir l’assurance d’un soutien extérieur.

Plusieurs hypothèses doivent alors être envisagées : elles ne sont pas contradictoires entre elles et elles peuvent se cumuler :

– Guelleh tente un nouveau coup de poker, en espérant que la communauté internationale, prise d’inquiétude « pour la paix » dans la région, aura les moyens de faire plier les Erythréens. Si cela réussit, le mérite d’avoir remporté une victoire « facile » en sauvegardant la paix et en évitant un massacre généralisé sur place revenant bien évidemment à Guelleh ….

– Alliance avec l’Ethiopie : Guelleh aurait conforté ses accords avec l’Ethiopie. S’est-il engagé à lancer le combat, pour que l’Ethiopie, qui a massé des troupes à proximité et qui a construit des routes d’accès (contrairement aux déclarations de Robleh Ollayeh qui dément ses informations en les qualifiant de « sornettes »), puisse entrer dans les combats et affaiblir le voisin remuant qu’est l’Erythrée.

– Volonté d’impliquer la France et, pourquoi pas les USA, afin de mettre à genoux le régime turbulent érythréen, qui soutient les islamistes de Somalie (même s’il n’est pas le seul à le faire). Les USA viennent d’accorder officiellement un nouveau soutien militaire, logistique et financier à l’Ethiopie, pour ses actions militaires en Somalie. Ce n’est certainement pas pour les abandonner sur un autre front, face à l’Erythrée, qu’ils viennent de promouvoir récemment sur la liste noire de « leurs ennemis » …

– Faire oublier tous ses échecs. Guelleh n’a jamais pu acquérir la moindre légitimité même(!) en fraudant tous les scutins.
Sur le plan intérieur, l’échec est total : appauvrissement du pays, démantélement des services publics (éducation, santé, transport, …), rejet de sa politique par la majorité des Djiboutiens.

Sur le plan extérieur, l’affaire Borrel est toujours pendante. Même s’il ne peut pas encore être directement impliqué, (seulement pour cause d’immunité ?), ses deux sbires préférés (Djama et Hassan) seront jugés en appel à Versailles en Mars et il se pourrait bien que de nouvelles révélations surgissent pendant l’audience : nouvelles révélations, dit-on, qui n’iraient pas dans le sens de l’innocence de Guelleh … ?

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Roger Picon
– S’enrichir d’avantage pour compenser les pertes récentes. Guelleh aurait perdu beaucoup d’argent dans la crise financière aux USA. Il a besoin de se refaire, tel un joueur perdant. Rien de tel qu’une bonne guerre pour obtenir un flux d’aides internationales et de subvention destinées à la reconstruction et dont il prélèvera la part majoritaire pour regonfler ses avoirs personnels et ceux de sa famille et de ses alliés.

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Au final, le risque d’un nouveau conflit généralisé dans la région existe et se précise.


Roger Pion

Les Djiboutiens devront-ils
supporter de telles affiches ?
Combien de morts programmés dans les rangs de l’AND ? Il n’est pas utopique de prévoir une véritable hécatombe …. pour rien ou pour pas grand chose. Mais le régime de Guelleh se moque bien des victimes, s’il peut en profiter pour s’enrichir et récupérer un peu d’autorité morale tant dans le pays qu’au sein de la communauté internationale.

Si cela devait arriver, il faut que les Djiboutiens soient conscients que ce ne serait pas leur guerre légitime, mais un affrontement entre grandes puissances, qui les dépasse et dont ils feront les premiers frais, malheureusement par la faute d’un dictateur cupide et sans aucun scrupule, ni sens de la responsabilité.

C’est pourquoi, s’il en est temps encore, il faut empêcher à tout prix, de délcencher un affrontement contre l’Erythrée, dont les conséquences sont imprévisibles et qui pourrait conduire à une main mise de l’un des deux voisins, aliénant à la fois la souveraineté et l’intégrité de la République de Djibouti

Pour quelles raisons, Guelleh ne fait-il pas appel, par exemple, comme l’avait fait le Yémen dans un cas semblable, à la Cour de Justice ? Cela montrerait qu’il a enfin acquis un premier niveau de maturité politique et qu’il ne se conduit pas comme un gamin hargneux.

Il est vrai qu’il a déjà essuyé une bien mauvaise expérience devant cette cour, en attaquant la France, mais la cause qu’il présentait n’était pas juste, alors que celle-ci le serait …

Et que Guelleh ne vienne pas pleurer en disant qu’il n’y est pour rien. Il portera l’entière responsabilité de la situation et des morts. S’il n’avait pas joué une politique étrangère suicidaire et irresponsable, changeant d’alliances stratégiques au gré de son humeur, les Erythréens n’aurait pas eu besoin de venir le chatouiller à sa porte pour lui:montrer qu’il ne fallait pas se moquer d’eux …