28/10/08 (B471) Réunions à Nairobi pour tenter de sortir de l’impasse dans laquelle la Somalie est plongée. L’action et le bilan du GNT sont critiqués par plusieurs sources officielles. (3 dépêches en Anglais et en Français)


_____________________________________ XINHUA

Les dirigeants africains se réunissent pour discuter de la Somalie

Les dirigeants africains devraient se réunir mardi et mercredi à Nairobi pour discuter des moyens de stabiliser la Somalie, qui est déchirée par la violence depuis plus d’une décennie, a déclaré lundi un officiel du gouvernement kenyan.

Le ministre de Affaires étrangères, Moses Wetangula, a déclaré que le sommet examinera les efforts déployés par le gouvernement somalien de transition pour rétablir la loi et le consensus dans le pays depuis sa mise en place il y a quatre ans.

« Il ne nous reste que neuf mois avant la fin de la Charte fédérale de transition », a déclar é M. Wetangula aux journalistes à Nairobi.

Le ministre faisait référence à la charte de transition de cinq ans qui a été signée en février 2004 à Nairobi entre les factions belliqueuses de Somalie après des années de négociation.

Le document appelle à une nouvelle Constitution, la formation de partis politiques et la conception de frontières internes.

M. Wetangula a indiqué que la réunion de deux jours portera également sur la flambée des actes de piraterie le long de la côte et du cessez-le-feu potentiel qui a été signé dimanche à Djibouti entre les parties rivales somaliennes.

Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed, le Premier ministre Nur Hassan Hussein et des dé putés somaliens sont déjà à Nairobi et participeront au sommet organisé par l’Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), qui regroupe Djibouti, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, l’Ouganda et l’Erythrée.

Dans un communiqué, le bureau du président Kibaki a indiqué que les chefs d’Etat et de gouvernement de la région sont attendus mardi à Nairobi pour le sommet de l’IGAD.

_______________________________ Shabelle (En Anglais)

L’IGAD confronté à une double problème : celui de trouver une issue à l’instabilité en Somalie, alors que le mandat du Président du GNT touche à sa fin. //IGAD to meet over instability in Somalia as Yusuf’s term ends (En Anglais – Info lecteur)

IGAD heads of states and governments converge in Nairobi on Wednesday to consult with Somalia MPs over the country’s stability.

Foreign Affairs Minister Moses Wetangula said there was concern over the future of Somalia, with only six months to the expiry of the term for the Transitional Federal Government headed by President Abdullahi Yusuf.

Moments after holding talks with Yusuf, Wetangula told The Standard at Panari Hotel, Nairobi, the Transitional government had failed to execute its mandate four years and six months down the line.

The minister said the Intergovernmental Authority on Development summit would discuss how to streamline governance in Somalia.

The Transitional Government, Wetangula said, should have put in place a new constitution, legislations to create internal boundaries in Somalia and conduct national census were it not for instability.

« The IGAD heads of states will be here for two days to conduct an audit on the performance of the Somali Government and what can be done to stabilise the country, » he said.

Yesterday, MPs from Somalia jetted into the country in readiness for the meeting, which Ugandan President Yoweri Museveni and Ethiopian premier will grace.

Burundi and Djibouti are among countries expected to be represented at the meeting, which Sudan has said it will give a wide berth.

Sudan boycotts

President Omar al Bashir is said to be planning to boycott the meeting.

Sudan Tribune wrote: « Top Sudanese government officials have said they will not attend an Inter-Government Authority on Development meeting slated for Kenya, which is seen as an escalation of the controversy on the hijacked Ukrainian ship.

Sudan will be represented at the IGAD summit at the level of state minister for foreign affairs… no any high raking official will attend the summit… »

Wetangula said IGAD would also discuss security in Somali waters.

Meanwhile, Kenya will go ahead with its plans to train Somali police and immigration officials despite threats by insurgents to attack.

Wetangula said: « We are not going to shy away just because of threats, this is a serious issue ».

Wetangula said the training of the officers would be funded by the American and South African governments while Kenya would offer training facilities.

__________________________________________ AFP

Somalie: l’Ethiopie dénonce « l’incapacité » du gouvernement de transition

L’Ethiopie, qui a annoncé un retrait progressif de ses troupes de Somalie, a reproché mardi au gouvernement somalien de transition (TFG), divisé, son incapacité à restaurer la stabilité dans ce pays ravagé par la guerre civile.

« Les problèmes de la Somalie ne sont pas d’ordre sécuritaire mais bien politique », a déclaré le ministre des Affaires étrangères éthiopien Seyoum Mesfin en ouvrant une réunion régionale de deux jours à Nairobi sur les perspectives de paix en Somalie.

La plupart des institutions mises en place il y a quatre ans en Somalie et des pays voisins (sauf l’Erythrée) sont représentés à cette réunion de l’Autorité intergouvernementale pour le développement. Les chefs d’Etat d’Ethiopie, Djibouti, Kenya, Soudan, Ouganda et Somalie sont attendus mercredi dans la capitale kényane.

« A dix mois de la fin de la période de transition, le TFG a été incapable de créer des institutions de gouvernance dignes de ce nom », a estimé M. Seyoum.

Il a regretté que « les divisions constantes au sein de la direction aient contribué à la paralysie du TFG ».

Quant à la communauté internationale, « elle ne saurait être fière de ses résultats en Somalie », a déclaré le chef de la diplomatie éthiopienne.

« Mais cela ne saurait être une excuse pour l’irresponsabilité incroyable que nous continuons à voir de la part des responsables somaliens », a poursuivi M. Seyoum.

Depuis deux ans, les dissensions entre le président Abdullahi Yusuf Ahmed et plusieurs Premier ministre ont contribué à faire capoter les efforts de paix à Mogadiscio.

La charte fédérale de transition, adoptée en 2004, expire l’an prochain. Des élections et l’adoption d’une nouvelle Constitution sont alors prévues dans ce pays morcelé et en proie à la guerre civile depuis 1991.

Désireuse de s’extraire d’un bourbier militaire, Addis Abeba – un allié de Washington dans la corne de l’Afrique – a confirmé lundi un retrait progressif de ses troupes, tout en prévenant qu’elle n’hésiterait pas à renvoyer son armée à Mogadiscio pour empêcher les islamistes radicaux de prendre le pouvoir.

Cette décision fait suite à la conclusion d’un accord ce week-end à Djibouti sous l’égide de l’ONU entre le gouvernement de transition et la principale coalition de l’opposition, l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS, islamistes modérés).

Les islamistes radicaux (Shebabs) ont récusé cet accord.

Celui-ci vise d’une part à mettre en oeuvre le 5 novembre un cessez-le-feu signé en juin mais jamais respecté et d’autre part le retrait progressif d’ici début 2009 des troupes éthiopiennes présentes depuis fin 2006 en Somalie pour soutenir militairement le TFG.