31/10/08 (B471-B) Compte-rendu du déjeuner-débat organisé par la Délégation de l’UE à Djibouti. (Par Jean-Paul Noël Abdi)

A l’occasion de la visite de trois parlementaires Européens : M.M. Alain HUTCHINSON Chef de la Délégation, Filip KACZMAREK et Mickel IRUJO AMEZAGA, j’ai été invité, en tant que Défenseur des Droits de l’Homme, avec M. Mohamed Adan Abdou, Président de l’UDT et Porte-parole de l’Intersyndical UDT-UGTD reconnu par le BIT, plus les responsables de plusieurs autres Associations essentiellement composées de cadres de l’Etat : point qu’ils n’ont pas passé sous silencelors des présentations..

J’ai été particulièrement touché par l’accueil privilégié que la délégation Européenne et le représentant de l’U.E. à Djibouti M. Joachim Gonzalès, m’ont réservé ainsi qu’au Défenseur des Droits Syndicaux, de l’Intersyndicale Djiboutienne.

J’ai choisi de ne faire qu’une intervention rapide, car
(pour une fois) aucun membre du Gouvernement n’était invité à ce déjeuner-débat.

En toute honnêteté je me suis abstenu d’émettre des critiques appuyées puisque :
– puisque l’équipe que j’aurais mis en cause, ne disposait pas d’une possibilité de réponse immédiate, d’une part,d’autre part

le contexte de tension militaro politique ne s’y prête pas.

Après les incidents du 10 juin 2008 à Doumeira, la mobilisation militaire est à son point culminant. Ls risques d’une guerre sont de plus en plus présents. De plus, les explosions du 29 octobre 2008 à Hargheisa et à Bossasso, chez nos proches voisins, ont développé un climat de malaise dans notre pays.

Ces deux motifs me conduisent à éviter des énervements inutiles, d’autant plus que les réactions parfois imprévibiles des « Hauts » dignitaires Djiboutiens peuvent être déplacées et catastrophiques.

Toutefois, je n’ai pas manqué de rappeler à haute voix que notre pays est totalement Mal gouverné. La société civile n’a plus de droit à proprement parler, en particulier :

1. les Syndicalistes indépendants,
2. les partis politiques de l’Opposition,
3. la Presse Libre qui a été totalement éliminée. ,

Par ailleurs, j’ai tenu à rappeler qu’en Erythrée les journalistes sont incarcérés et qu’en Somalie les forces d’occupation ont soutenu les assassinats impunis à ce jour de nombreux journalistes.

Reporter Sans Frontière a classé Djibouti en 134 ème position, ce qui est mieux que la position de l’Erythrée qui est tout en bas du classement.

A mon avis, Djibouti devrait être encore plus mal classé que l’Erythrée, car il n’y a plus de journalistes libres qui puissent exercer dans le pays sans risquer une incarcération immédiate, sous divers prétextes "sur mesure" : en ayant recours à des dispositions fallacieuses de flagrants délits, en violation de la Constitution, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, des Pactes et Conventions signées et ratifiés par la République de Djibouti.

M. NOEL ABDI Jean-Paul