04/11/08 (B472) Mer et Marine : Lutte contre la piraterie : L’OTAN devrait laisser faire l’Europe.

L’OTAN devrait finalement laisser le champ libre à l’Europe pour mener son opération aéronavale de lutte contre la piraterie au nord de l’océan Indien, a-t-on appris de source militaire. Le mois dernier, l’OTAN avait, en effet, envisagé d’envoyer sa propre force navale, en parallèle du groupe que souhaitent déployer les Européens.

Mais ces derniers devraient, finalement, être seuls à intervenir, en coopération toutefois avec les forces internationales déjà présentes dans le secteur, comme la TF 150. Les ministres de la Défense de l’UE doivent confirmer le 10 novembre, lors d’une réunion à Bruxelles, le lancement de cette opération, poussée par Paris et Madrid. La France et l’Espagne, via leurs ministres de la Défense, ont d’ailleurs signé dimanche une déclaration d’intention sur le sujet, lors d’un déplacement à Djibouti.

Les deux pays se sont élevés ces derniers mois contre la recrudescence de la piraterie au nord de l’océan Indien. Les flottilles de pêche franco-espagnoles opérant depuis les Seychelles sont notamment menacées, le thonnier breton Drennec ayant notamment été attaqué à la roquette en septembre. Au large des côtes somaliennes, et notamment dans le golfe d’Aden, les assauts des pirates n’ont fait, dans le même temps, que se renforcer. Ainsi, selon le Bureau maritime international, 77 actes de piraterie ont été recensés depuis janvier 2008, soit deux fois plus que pour toute l’année 2007.

Sous l’impulsion de la France, une nouvelle résolution a été votée début octobre par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le texte demande à tous les Etats de « participer activement à la lutte contre la piraterie visant des navires se trouvant en haute mer au large des côtes somaliennes, en particulier en y déployant des navires de guerre ou des aéronefs militaires, conformément au droit international ».

En attendant l’envoi d’un groupe aéronaval européen, espéré pour décembre, diverses mesures ont déjà été prises. Les bâtiments de la Marine nationale assurent notamment la protection des navires de commerce appartenant à des intérêts européens dans le golfe d’Aden.

Par ailleurs, les contrôles d’embarcations se sont renforcés en mer.

C’est ainsi que neuf pirates ont été interpellés le 23 octobre à bord, d’un boutre, où étaient dissimulés des armes et du matériel d’abordage.