12/11/08 (B473-B) Portail des Sous-marins / Le corridor de sécurité limite la piraterie en Somalie

La force multinationale a mis en place un étroit corridor de navigation au large de la Somalie. Ce corridor aide à protéger les navires de commerce contre les attaques de pirates, a déclaré lundi le commandant de la force.

90% des navires de commerce qui transitent par le périlleux golfe d’Aden empruntent le corridor de sécurité. Depuis qu’il a été institué le 22 aout, il n’y a eu aucune attaque dans le corridor, a déclaré le Commodore Per Bigum Christensen de la marine danoise, commandant de la CTF-150.

Christensen a expliqué que les forces navales de la coalition utilisent aussi des avions, des hélicoptères et des drones pour trouver et suivre les navires suspects jusqu’à ce qu’ils puissent être visités et fouillés.

La force multinationale a créé le corridor de navigation pour mieux concentrer ses patrouilles dans cette vaste zone. Le corridor mesure environ 600 nautiques de long, mais seulement de 3 à 6 de large. Il est orienté en gros nord-sud, permettant aux navires de contourner en sécurité les côtes somaliennes sur le chemin de la mer Rouge et du canal de Suez ou sur le retour.

La plupart des navires de commerce utilisent le corridor seuls, mais d’autres se rassemblent en convoi avec l’escorte d’un bâtiment de guerre.

Quelques navires plus gros et plus rapides, moins vulnérables aux attaques, naviguent encore en dehors de la zone, comme le font "quelques plaisanciers fous," a indiqué Christensen. Des voiliers de luxe ont fait parties des cibles des pirates cette année.

A bord de bateaux de pêche volés et d’autres "navires-mères" chargés de vivres, de carburant et d’eau, les pirates peuvent attendre une cible à des centaines de nautiques de la côte pendant plusieurs jours. Cachés au sein des bateaux de pêche, les pirates lancent des embarcations rapides armées avec de puissants moteurs hors-bord lorsqu’une cible est repérée. Souvent, ils parviennent à monter à bord grâce à des échelles ou des grappins en quelques minutes.

Les pirates ont déjà modifié leurs tactiques en réaction à la création du corridor, plaçant les équipes d’attaque aux extrémités sud et nord du corridor pour diviser les forces navales déjà très peu nombreuses, a déclaré Christensen.

Depuis octobre, les forces navales ont capturé 6 équipes d’attaque de pirates — environ 60 personnes —, a indiqué Christensen. Mais après avoir saisi leurs armes et leur matériel, les bandits des mers doivent être libérés en Somalie parce qu’aucun pays ne veut les juger.

La force navale que Christensen commande avait au départ été créée en 2001 dans le cadre de la guerre dirigée par les Etats-Unis en Afghanistan afin de patrouiller dans le golfe Persique, la mer Rouge et une partie de l’océan Indien. Mais cette année, sa mission a été modifiée pour se concentrer presque exclusivement sur la lutte contre la piraterie. Baptisée Combined Task Force-150, elle est composée de 3 à 15 navires qui patrouillent.

Outre le Danemark, les nations qui ont fait partie de la force sont les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, le Pakistan et le Canada.

L’utilisation de la force militaire, a reconnu Christensen, est limitée dans ce qu’elle peut faire pour stopper un problème provoqué par la pauvreté et l’absence d’état en Somalie, une nation en guerre civile depuis presque 17 ans.

"Nous pouvons être ici et supprimer la piraterie," a indiqué Christensen, "mais le problème est à terre.