18/11/08 (B474) Le Monde / Piraterie: un armateur norvégien décide d’éviter le golfe d’Aden.
L ‘armateur norvégien Odfjell a annoncé lundi qu’il renonçait à faire transiter ses navires par le golfe d’Aden, théâtre d’un nombre croissant d’actes de piraterie, préférant emprunter la route plus longue, plus coûteuse mais aussi plus sûre du cap de Bonne-Espérance.
« Nous n’exposerons plus nos équipages au risque d’être détournés et pris en otage par des pirates » en échange « d’une rançon dans le golfe d’Aden », a déclaré le directeur général d’Odfjell, Terje Storeng, dans un communiqué.
A compter de ce lundi, les navires de la compagnie transiteront par le cap de Bonne-Espérance au large de l’Afrique du Sud.
« Nous sommes persuadés que nos clients apprécieront cette décision prise pour assurer non seulement la sécurité de nos équipages et navires mais aussi celle de nos marchandises », a ajouté M. Storeng.
« Cela provoquera des coûts supplémentaires mais nous tablons sur le soutien et une contribution de nos clients », a-t-il précisé.
Sur les ondes de TV2 Nyhetskanalen, M. Storeng a estimé qu’il était « difficile » de chiffrer le surcoût qui sera occasionné et qui dépendra des ports d’origine et de destination. Il a estimé que cette décision allongerait de « six à 12 jours » supplémentaires une liaison maritime ordinaire.
Selon son site internet, Odfjell possède une flotte de 92 navires qui relient les Etats-Unis et l’Europe à l’Asie, au Moyen-Orient et à l’Amérique du Sud.
Aucun de ces navires n’a récemment fait l’objet d’une attaque de pirates au large de la Somalie mais, selon le Bureau maritime international, au moins 83 bateaux étrangers ont été attaqués par des pirates somaliens dans l’océan Indien et le golfe d’Aden cette année, le double du bilan de 2007.
Lundi, des pirates se sont emparés d’un superpétrolier saoudien au large des côtes africaines, a annoncé la Ve flotte américaine basée à Bahreïn.
Les Etats-Unis et certains de leurs alliés occidentaux maintiennent une présence navale au large de la Somalie, mais cette présence est considérée comme étant insuffisante au regard de l’étendue des eaux à surveiller.