21/11/08 (B474) Le Monde avec AFP / L’ONU impose des sanctions aux Somaliens qui s’opposeraient à la paix.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé jeudi d’imposer des sanctions ciblées aux citoyens somaliens dont les activités constitueraient un obstacle au processus de paix dans le pays.

Dans une résolution adoptée à l’unanimité et numérotée 1844, le Conseil a décidé d’imposer un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager à l’étranger à tout Somalien qui agirait contre le processus de paix, violerait l’embargo sur les armes ou entraverait la fourniture d’aide humanitaire en Somalie.

Un comité ad hoc du Conseil de sécurité sera chargé d’établir une liste de ces personnes.

La résolution, rédigée par la Grande-Bretagne, prend pour cibles les personnes ou les entités somaliennes dont le comité aura établi qu’elles "se sont livrées ou ont participé à des actes constituant une menace à la paix, la sécurité et la stabilité" du pays.

Ceci comprend des actes contraires à l’accord de Djibouti du 18 août, ou des actes menaçant les Institutions fédérales de transition (TFI) ou l’Amisom (force de l’Union africaine en Somalie).

Les personnes ou entités ayant "agi en violation de l’embargo sur les armes à destination de la Somalie" ou ayant "fait obstacle à la fourniture d’aide humanitaire en Somalie" sont également visées par les sanctions.

La résolution réaffirme également son embargo général sur les armes à destination de la Somalie, qui remonte à 1992 mais est régulièrement violé.

La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis 1991. Des troupes éthiopiennes y sont actuellement déployées, en soutien au gouvernement somalien qui combat les insurgés islamistes qui lancent des attaques quasi-quotidiennes notamment à Mogadiscio, la capitale.

L’Amisom est déployée depuis mars 2007 à Mogadiscio mais est en sous-effectif et sous-financée.

"Le principal objectif (de la résolution 1844) est de créer un cadre pour réduire le flot d’armes entrant en Somalie", a déclaré à la presse l’ambassadeur britannique, John Sawers.

"Personne ne prétend qu’elle est suffisante pour résoudre les problèmes de la Somalie mais c’est une arme importante dans l’arsenal du Conseil de sécurité pour lui permettre de prendre des sanctions contre ceux qui s’opposent au progrès en Somalie", a-t-il ajouté.