02/12/08 (B476) Le journal de la flibuste. le quotidien du pirate !! (8 dépêches en Français et en Anglais)

____________________________________ 8 – Press TV (En Anglais)

Les pirates somaliens sur le point de relâcher un navire yéménite qui avait été capturé il y a quelques jours. //Pirates to release Yemeni ship

Somali pirates on a speedboat approaching one of their mother boats
Puntland pirates reportedly agree to release a Yemeni ship they recently seized in the Arabian Sea withdrawing from their ransom demand.

The pirates from the semi-autonomous Puntland region north of Somalia reached agreements on the issue after negotiations with regional administrators, the Press TV correspondent in Somalia reported.

Last Tuesday, the pirates captured the cargo ship, Adina demanding USD 2 million for its release.

Dahir Mohamud, a spokesman for the bandits, reportedly said they would release the freighter later in the day.

The news comes amid other reports suggesting the possible release of the ‘arm-laden’ Ukrainian vessel, MV Faina and the giant Saudi oil tanker MV Sirius Star by the pirates.

Somali pirates’ repeated attacks on passing vessels have crippled the naval transportation off the Horn of Africa prompting many shipping firms to consider a detour round South Africa.

____________________________________ 7 – CNN

Les Somalis sont dans un tel état de désespoir que la piraterie au large des côtes ne devrait pas s’arrêter rapidement. //Somalis are so desperate to survive that attacks on merchant shipping in the Gulf of Aden and the Indian Ocean will not stop, a pirate leader promises.

The pirates are living between life and death, » said the pirate leader, identified by only one name, Boyah. « Who can stop them? Americans and British all put together cannot do anything. »

The interview with the pirate was conducted in late August by journalists employed by the Somali news organization Garowe. The complete interview was provided to CNN last week and provides a glimpse of why piracy has been so hard to control in the region.

Recorded on grainy video, the interview took place in the Somali port city of Eyl, now a center of pirate operations. Eyl is on the east coast of Somalia in the autonomous territory of Puntland. It is a largely lawless zone, considered extremely dangerous for Westerners to enter.

The Puntland government said two unidentified Western journalists were taken hostage Wednesday as they attempted to report on pirate activity.

Boyah said that the piracy began because traditional coastal fishing became difficult after foreign fishing trawlers depleted local fish stocks. Traditional fishermen started attacking the trawlers until the trawler crews fought back with heavy weapons. The fishermen then turned to softer targets. Watch why fishermen turned to piracy »

« We went into the deep ocean and hijacked the unarmed cargo ships, » Boyah said.

« For the past three years, we have not operated near the Somali coast. We have operated at least 80 miles [out], in international waters. »

____________________________________ 6 – Shabelle (En Anglais)

La marine russe escorte trois cargos au large de la Somalie pour les protéger des pirates. Russian frigate escorts 3 cargo ships off Somalia (Info lecteur)

A Russian frigate was escorting three commercial ships off the coast of Somalia on Monday to protect them from pirates.

Russian navy spokesman Capt. Igor Dygalo said the guided missile frigate Neustrashimy was escorting the Russian Sokol-3 vessel, the Danish-operated Caribbean Express and the Slot Markland ship under a Cayman Islands flag.

A multinational force including U.S., British and German warships is patrolling the waters off Somalia but the Russian frigate has operated mostly on its own.

Pirates have hijacked about 40 ships this year, including a Ukrainian freighter loaded with 33 battle tanks that was seized in September, and an Saudi oil tanker carrying $100 million worth of crude that was captured Nov. 15.

Ukraine’s Foreign Ministry spokesman Vasyl Kyrylych said Monday that negotiations with Somali pirates holding the cargo ship MV Faina are nearly completed, the Interfax news agency reported.

Kyrylych would not give any details of the talks, but said the Faina’s 20-member crew was in satisfactory condition. The vessel’s Russian captain died shortly after the hijacking.

A spokesman for the Faina’s owner said Sunday that the Somali pirates have agreed on a ransom for the ship and it could be released within days.

Pirate attacks off Somalia have surged more than 75 percent this year, and the seizure of the Faina raised particular concern because of the tanks and weapons on board.

____________________________________ 5 – AFP

Somalie: les pirates du Sirius Star toujours prêts à négocier

Les pirates somaliens qui détiennent le super-pétrolier saoudien Sirius Star depuis le 15 novembre, ont déclaré lundi à l’AFP qu’ils n’étaient pas fermés à la négociation mais qu’ils devaient rester les seuls interlocuteurs pour la libération.

« Nous n’imposons plus aucun ultimatum, mais nous allons rester ouverts aux négociations. Le propriétaire du pétrolier doit s’engager correctement avec les bonnes personnes » dans ces négociations, a indiqué à l’AFP par téléphone le porte-parole des pirates Mohamed Saïd, depuis la région d’Haradhere.

« Toutes négociations avec une troisième partie sera complètement inutile et ne mettra pas un terme à la crise des otages », a-t-il ajouté, expliquant qu’il avait été « informé que les propriétaires du pétrolier discutaient ce problème de la libération avec le gouvernement somalien qui n’a aucun pouvoir, et ne (les) représente pas ».

____________________________________ 4 – AFP

Lutte contre la piraterie: Fillon promet « un acte fort de dissuasion »

Le Premier ministre François Fillon a promis lundi que l’imminente opération militaire européenne contre la piraterie dans le golfe d’Aden serait « un acte fort de dissuasion ».

« Nous n’avons pas la prétention de pouvoir tout régler dans un espace aussi considérable, mais nous avons la prétention de répondre à tous les coups et de dissuader les pirates de s’en prendre en particulier aux navires européens », a-t-il déclaré lors d’une visite en rade de Toulon aux commandos français qui seront impliqués dans cette mission de dissuasion, de protection et d’intervention.

Après l’arrestation d’une partie des pirates qui avaient capturé le navire français Le Ponant en avril, « les pirates savent désormais que lorsqu’on s’en prend au drapeau français, nous ripostons », a souligné M. Fillon: « Il n’y a pas de trêve, pas de compromis, pas d’impunité possible. »

Le chef du gouvernement a rappelé que « le tiers des approvisionnements pétroliers européens transite aujourd’hui au large de la Somalie ».

« Nous ne pouvons pas tolérer que les pirates, mus par leur seule avidité, menacent les approvisionnements de l’Europe », a-t-il dit.

Selon François Fillon, « seule une coopération régionale et le rétablissement d’un Etat fort en Somalie permettront à terme de garantir de façon durable la sécurité des eaux. Mais en attendant », a-t-il insisté, « je ne doute pas que l’action de la France, de l’Europe et de toutes les nations engagées démontre son efficacité pour la rétablir peu à peu ».

Atalante, la mission européenne de lutte contre la piraterie, va débuter entre le 8 et le 13 décembre avec une demi-douzaine de bateaux assistés d’avions de patrouille maritime. L’Otan a annoncé le 18 novembre qu’au-delà de l’aide qu’elle allait fournir à l’opération, elle réfléchissait à un rôle « à plus long terme » face à la piraterie.

____________________________________ 3 – AFP

Piraterie: le président somalien affirme que le supertanker saoudien sera libéré rapidement

Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a affirmé que le superpétrolier saoudien détourné serait libéré prochainement et soutenu que les pirates n’ont pas demandé de rançon, dans une déclaration publiée lundi par le quotidien saoudien Okaz.

« Ce n’est pas vrai que les pirates ont demandé des millions de dollars de rançon pour laisser partir le navire », a déclaré M. Ahmed.

« Nous sommes sûrs que les efforts fournis par des chefs tribaux et des responsables gouvernementaux vont aboutir bientôt et que le navire sera libéré sans rançon », a encore dit le président somalien qui n’a pas d’autorité réelle sur le pays.

Les pirates somaliens ont capturé le Sirius Star, 330 mètres de long, le 15 novembre avec ses 25 membres d’équipage, et un chargement de 300.000 tonnes de pétrole. Ils ont dit exiger 25 millions de dollars pour le libérer et ont fixé un ultimatum pour les négociations qui a expiré dimanche.

Samedi, Mohamed Said, porte-parole des pirates, avait indiqué à l’AFP que les négociations se poursuivaient mais qu’il « ne savait pas quand elles (seraient) finalisées ». Il n’avait pas exclu une prolongation de l’ultimatum.

« Même si l’ultimatum pour le paiement des 25 millions de dollars est près d’expirer, nous espérons toujours une réponse favorable », avait-il dit.

____________________________________ 2 – L’express

Des pirates somaliens vont laisser repartir un cargo sans rançon

Sans avoir obtenu de rançon, des pirates somaliens ont accepté de laisser repartir un cargo yéménite, l’Amani, capturé le 25 novembre dans le golfe d’Aden, a annoncé lundi un ministre de la région semi-autonome du Puntland.

Cette libération a été décidée à la suite de négociations entre les pirates, des anciens de la région et les autorités du Puntland, a dit à Reuters le ministre d’Etat Ali Abdi Aware.

« Il n’y a pas eu de rançon mais après des négociations les pirates ont accepté de laisser repartir le cargo yéménite, ce qui sera fait dans les prochaines heures », a-t-il ajouté.

Bureau de Nairobi,
version française Guy Kerivel

____________________________________ 1 – Le Monde

L’impuissance d’un navire français face aux pirates somaliens

GOLFE D’ADEN ENVOYÉ SPÉCIAL

Cinq minutes, dix tout au plus. La piraterie, dans le golfe d’Aden, est une course de vitesse. Vendredi 28 novembre, la frégate de surveillance française Nivôse a assisté, presque en direct et en toute impuissance, à l’assaut du pétrolier ravitailleur Biscaglia, battant pavillon libérien.

Trois membres d’équipage, qui se sont jetés à l’eau après s’être cachés à bord du navire attaqué, ont pu être récupérés par un hélicoptère Lynx allemand. Ils ont été ramenés sains et saufs sur le bâtiment de commandement et de ravitaillement français Le Var, positionné non loin du corridor par lequel transitent chaque année 16 000 navires marchands. Ils ont ensuite été accueillis à bord du bâtiment Jean-de-Vienne.

Dans le même temps, vendredi, à quelques centaines de kilomètres, un cargo contrôlé par des intérêts grecs et battant pavillon maltais, capturé en septembre par des pirates somaliens, faisait route vers le port kényan de Mombasa après avoir été relâché jeudi 27 novembre. Les 26 membres de l’équipage du MV-Centauri sont « en bonne santé », a indiqué un porte-parole de la compagnie maritime grecque avant d’ajouter que le navire « va continuer sa route vers le Kenya avec sa cargaison de sel ».

Le Centauri, en provenance d’Ethiopie, devait se rendre à Mombasa pour y décharger une cargaison de 17 000 tonnes de sel lorsqu’il a été détourné le 18 septembre par cinq hommes armés au large des côtés somaliennes. Les conditions de sa libération ainsi que le versement ou non d’une rançon n’ont pas été précisés. Un autre cargo appartenant à des intérêts grecs, le Captain Stephanos et son équipage sont toujours retenus en otage après avoir été détournés en septembre au large de la Somalie. – (avec AFP).

« Les membres d’équipage du Biscaglia ont été mis en joue par les pirates, a témoigné le capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec, commandant du Nivôse, après l’intervention. Notre hélicoptère, qui venait de se poser pour ravitailler, a redécollé dans la foulée, mais c’était trop tard pour dissuader les pirates. Je ressens un peu d’amertume, bien sûr, mais nous étions trop éloignés pour intervenir. On a pu sauver trois personnes. »

Il est précisément 7 h 48 quand l’appel de détresse retentit sur la passerelle du Nivôse, situé à 110 milles nautiques (203 km) des côtes somaliennes et à 50 milles nautiques du Yémen. Depuis trois jours, la frégate française escorte dans le golfe d’Aden des navires qui en ont fait la demande auprès de l’état-major français. Le voyage aller, le long des côtes yéménites, s’est passé sans encombre. Aucune alerte notable ne s’est produite, mais une vigilance constante est respectée.

Vendredi matin, l’hélicoptère Panther du Nivôse se pose sur son aire d’atterrissage, après une mission de surveillance maritime. C’est alors que les signaux caractéristiques de l’appel de détresse international bouleversent la course tranquille de la frégate française. Le Biscaglia a repéré un skiff – un bateau rapide -, avec à son bord cinq hommes armés. Pour le Nivôse, pas question de changer de trajectoire. D’abord parce qu’il lui faudrait deux heures pour être sur place. Mais aussi parce que sa mission première est d’escorter le Senorita, à bord duquel une équipe de soldats français est positionnée, afin, justement, de prévenir tout acte de piraterie.

Le Panther redécolle aussitôt, mais le lieu de l’attaque se situe à 30 milles nautiques , soit 56 km à l’arrière du convoi de 17 navires marchands qui s’est formé autour du Nivôse. « On a encore l’espoir de dissuader les pirates de monter à bord », assure alors le commandant du Nivôse. « Vous décollez immédiatement !, lance-t-il au pilote de l’hélicoptère : Interdiction de tir. » Le Panther est équipé d’une mitrailleuse. Mais il faut dix à quinze minutes pour rejoindre le Biscaglia. Les pirates ont-ils pris le temps de laisser défiler le convoi avant de prendre d’assaut le navire libérien ? Ce dernier est sans défense. Pas d’hommes armés à bord, comme l’imposent les forces françaises aux navires qu’ils accompagnent. Dès lors, il ne reste plus aux pirates qu’à jeter une échelle par dessus bord et à grimper sur le pont, armes à la main.

« Les pirates qu’on a vus en arrivant sur zone avaient des tenues militaires, avec des armes de type fusils, raconte le capitaine Frédéric Karakaya, le pilote du Panther. Deux pirates étaient à bord du skiff. Il y avait trois membres d’équipage, sur le rouf ; ils se cachaient, nous faisaient signe. On les a repérés, ils ont sauté à l’eau. On a fait comme si on ne les avait pas vus, pour ne pas alerter les pirates sur leur position. On leur a largué un marqueur colorant, puis on a donné leur position au Lynx allemand, qui les a hélitreuillés. » Plus possible, en revanche, de mettre en échec les pirates. « Quand ils sont à bord, on ne peut plus rien faire, explique le capitaine de vaisseau Le Quilliec, d’autant, ajoute-t-il, que je dois me concentrer sur ma mission : escorter jusqu’au bout les navires qui nous accompagnent. »

Selon le Bureau maritime international (BIM), une centaine de bateaux ont déjà été attaqués depuis le début de 2008 par des pirates somaliens. Leur assaut le plus spectaculaire a été celui du 15 novembre sur le Sirius Star, un superpétrolier saoudien avec 25 membres d’équipages. Les pirates demandent 25 millions de dollars pour la libération du bateau chargé de 300 000 tonnes de pétrole et de ses marins.

Outre la marine française, des militaires allemands vont prochainement être déployés à bord de cargos assurant le ravitaillement alimentaire de la Somalie pour les protéger contre toute attaque.

Gérard Davet