03/12/08 (B476-B) Le journal de la flibuste – Un leader islamiste se prononce en faveur de la libération de tous les navires arraisonnés. Un bâteau de croisière américain échappe de justesse à une tentative … malgré plusieurs coups de feu. (7 dépêches en Français et en Anglais)

____________________________________ 7 – Le Point avec AFP

Superpétrolier Sirius Star: les pirates somaliens toujours prêts à négocier

Un jour après l’expiration de leur ultimatum, les pirates somaliens qui détiennent le superpétrolier saoudien Sirius Star depuis le 15 novembre ont déclaré lundi qu’ils restaient prêts à négocier, tout en dénonçant des ingérences du gouvernement somalien.

Un jour après l’expiration de leur ultimatum, les pirates somaliens qui détiennent le superpétrolier saoudien Sirius Star depuis le 15 novembre ont déclaré lundi qu’ils restaient prêts à négocier, tout en dénonçant des ingérences du gouvernement somalien.

Dimanche par ailleurs, un bâtiment des forces de la coalition maritime internationale a empêché des pirates de s’emparer d’un paquebot de croisière, avec 400 touristes à bord, dans le golfe d’Aden.

Les pirates détenant le Sirius Star avaient fixé le 20 novembre dernier un ultimatum de 10 jours aux propriétaires du Sirius Star.

"Nous n’imposons plus aucun ultimatum, mais nous allons rester ouverts aux négociations. Le propriétaire du pétrolier doit s’engager correctement avec les bonnes personnes" dans ces négociations, a indiqué à l’AFP par téléphone le porte-parole des pirates Mohamed Saïd, depuis la région d’Haradhere.

"Toutes négociations avec une troisième partie sera complètement inutile et ne mettra pas un terme à la crise des otages", a-t-il ajouté, expliquant avoir été "informé que les propriétaires du pétrolier discutaient de ce problème avec le gouvernement somalien, qui n’a aucun pouvoir et ne nous représente pas".

Le président du gouvernement somalien de transition (TFG, censé diriger le sud de la Somalie), Abdullahi Yusuf Ahmed, a affirmé que le superpétrolier saoudien serait libéré prochainement et soutenu que les pirates n’avaient pas demandé de rançon, dans une déclaration lundi au quotidien saoudien Okaz.

"Ce n’est pas vrai que les pirates ont demandé des millions de dollars", a-t-il déclaré, ajoutant être "sûr que les efforts fournis par des chefs tribaux et des responsables gouvernementaux" suffiraient à la libération.

M. Yusuf n’a pas d’autorité réelle sur le Puntland, dont sont originaires les pirates qui détiennent le Sirius Star et demandent une rançon de 25 millions de dollars pour le libérer.

Ce superpétrolier, le plus gros en circulation, avec 330 mètres de long, 25 membres d’équipages et 300.000 tonnes de pétrole, est la prise la plus spectaculaire des écumeurs des mers, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l’année.

Les attaques de pirates se poursuivent malgré la présence dans le Golfe d’Aden d’une coalition navale internationale censée protéger l’une des routes maritimes les plus dangereuses au monde mais aussi l’une des plus stratégiques.

Les représentants japonais du secteur maritime ont indiqué que si leurs navires doivent changer de route pour éviter le Golfe d’Aden, il devront faire face à des coûts supplémentaires de l’ordre de 85 millions d’euros par an.

Mais la coalition internationale a marqué des points dimanche avec la mise en échec de l’attaque d’un paquebot de croisière.

"Le commandement tactique de la marine (danoise) a dirigé dimanche matin une opération militaire en envoyant un bateau des forces de la coalition vers un navire civil menacé par des pirates empêchant un acte de piraterie", a déclaré à l’AFP le porte-parole du commandement de la marine danoise SOK, Jesper Lynge.

Il s’est refusé à préciser les identités des navires impliqués.

Mais selon les médias danois, le Nautica, bateau de croisière disposant d’un équipage de 200 personnes en provenance de Floride, a été attaqué par 6 à 8 pirates armés, mis en fuite par un hélicoptère à 100 mètres du paquebot.

La marine russe a annoncé lundi qu’une frégate lance-missiles croisait aussi dans la région pour escorter trois bateaux.

Le Neoustrachimy (l’Intrépide), qui appartient à la Flotte de la Baltique, doit encore assurer pendant un mois la sécurité des navires contre les pirates le long des côtes somaliennes où sont détenus plusieurs centaines de marins dont beaucoup originaires d’Asie ou de l’ex-Union Soviétique.

____________________________________ 6 – Le Monde

L’Egypte s’inquiète des conséquences de la piraterie pour le canal de Suez

L’arraisonnement, le 15 novembre, du superpétrolier saoudien Sirius-Star par des pirates, au large du Kenya, devrait plaider contre l’idée d’un déroutement massif des navires empruntant le canal de Suez vers le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. Dépassant largement la capacité d’accueil du canal de Suez, le Sirius-Star, jaugeant 380 000 tonnes et chargé de 2 millions de barils de pétrole, avait en effet précisément emprunté la route du cap de Bonne-Espérance. Il a été arraisonné à quelque 450 milles nautiques (830 km) au large du Kenya.

Les autorités égyptiennes n’en sont pas moins inquiètes pour l’avenir de la navigation dans le canal de Suez, voie maritime la plus courte entre l’Asie et la Méditerranée, via le golfe d’Aden et la mer Rouge. Quelques jours après l’arraisonnement du Sirius-Star, Rachid Mohammed Rachid, ministre égyptien du commerce et de l’industrie, a confié ses "vives inquiétudes" à l’agence de presse américaine Associated Press. "Nous ne permettrons pas à quelques hors-la-loi de décider du sort du commerce international", a-t-il déclaré.

Cité par la presse, un porte-parole de l’administration du canal de Suez avait démenti les informations faisant état d’un léger infléchissement du nombre de navires ayant emprunté cette voie d’eau courant novembre. D’après les autorités du canal, le nombre de passages de navires en octobre a même légèrement augmenté, (1 900 contre 1 800 en octobre 2007), alors même que les pirates avaient déjà commencé à sévir.

En règle générale, tous les supertankers empruntent l’itinéraire du cap de Bonne-Espérance lorsqu’ils sont chargés, précisent les spécialistes. Certains s’engagent toutefois dans le canal de Suez sur le chemin du retour, après s’être délestés de leur cargaison.

Après l’arraisonnement du Sirius-Star, certaines compagnies maritimes (le norvégien Odjfell, le danois AP Oller-Maersk) ont annoncé leur intention de renoncer, au moins provisoirement, au passage par le canal de Suez. Plus généralement toutefois, les armateurs sont plutôt rétifs au déroutement vers le cap de Bonne-Espérance pour des raisons économiques, indiquent les spécialistes. Un tel itinéraire accroît en effet sensiblement les délais de livraison – délais pouvant aller, selon les destinations, jusqu’à une quinzaine de jours -, ce qui entraîne une augmentation des coûts du transport et, par voie de conséquence, des prix du brut.

RÉUNION AU CAIRE

Tous les pays riverains de la mer Rouge sont néanmoins inquiets, à la fois de l’aggravation de la piraterie maritime pratiquement à leurs portes et de leur maintien à l’écart des plans occidentaux destinés à faire face à ce phénomène. Les chefs de la diplomatie égyptienne, yéménite, saoudienne, soudanaise, jordanienne, somalienne et djiboutienne devraient se réunir dans les prochains jours au Caire pour faire le point sur cette affaire.

Au terme d’une réunion de consultation tenue le 20 novembre au niveau de hauts fonctionnaires des ministères des affaires étrangères, ces mêmes pays se sont notamment dits déterminés à être associés aux mesures que les marines occidentales pourraient prendre "dans les eaux internationales au large de leurs propres côtes", étant entendu que de telles mesures "doivent être provisoires de manière à ne pas créer un précédent de jure ou de facto", ont-ils indiqué dans un communiqué. Ces pays estiment que la piraterie est l’une des conséquences de "la dégradation de l’état de la sécurité et de la situation politique et humanitaire en Somalie".

Le ministre saoudien des affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, a affirmé que son pays refusait de négocier avec les pirates, qu’il a qualifiés de "terroristes". Toutefois, selon des informations de presse, des contacts sont en cours entre des chefs de tribu saoudiens et d’autres somaliens pour convaincre les pirates de libérer le Sirius-Star et son équipage, retenus au large de la localité somalienne de Harardera. Les pirates réclament une rançon de 25 millions de dollars (19 millions d’euros).

Le quotidien saoudien Al-Hayat a rapporté, le 27 novembre, que les négociations étaient en bonne voie. Dans un entretien publié le même jour par Asharq Al-Awsat, un autre quotidien saoudien, le cheikh Abdel Rahim Issa Adou, porte-parole des tribunaux islamiques somaliens, a déclaré que ces derniers ont sommé les pirates de laisser partir le Sirius-Star sans conditions. Faute de quoi, les tribunaux islamiques qui, selon lui, contrôlent la localité somalienne de Harardera, séviront.

Mouna Naïm

____________________________________ 5 – XINHUA

Un paquebot de croisière échappe à une attaque de pirates somaliens

Un paquebot de croisière luxieux appartenant à la compagnie maritime Oceania Cruises, basée à Miami, en Floride (sud-est des Etats-Unis), a échappé dimanche à une attaque lancée par des pirates somaliens alors que celui-ci navigait entre la Somalie et le Yémen, a déclaré mardi un responsable maritime.

Ce baquebot de croisière le Nautica transportait 680 passagers américains, britanniques et australiens et 400 membres d’équipage lorsque deux bateaux de pêche ont tenté de l’intercepter dimanche, a expliqué Andrew Mwangura, un responsable du Programme d’Afrique de l’Est d’assistance aux marins (SAP).

"Le paquebot de croisière a fait l’objet d’une attaque dimanche matin dans le golfe d’Aden mais aucun marin n’a été blessé", a confié mardi par téléphone à l’agence Xinhua M. Mwangura.

Oceania Cruises a fait savoir sur son site Internet que le Nautica traversait le golfe lorsque deux embarcations ont essayé de l’intercepter.

Le capitaine, Jurica Brajcic, a accéléré la vitesse du Nautica et effectué des manoeuvres d’évasion, a précisé la compagnie maritime, ajoutant que les occupants de l’une des deux embarcations, à moins de 300 mètre du paquebot, ont tiré huit coups de feu en direction du vaisseau avant d’abandonner leur chasse.

____________________________________ 4 – Le Monde

Piraterie : une nuit d’alerte sur le "Nivôse"

Nuit noire, dans le golfe d’Aden. Dix-huit navires marchands, escortés par une frégate de surveillance française, le Nivôse, transitent dans ces eaux où sont recensées, en moyenne, trois attaques de pirates chaque jour, une véritable loterie. Ce vendredi 28 novembre, en début de soirée, le capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec, un vrai Breton, est à la barre de son navire. Déjà trois jours de haute mer, à accompagner trois navires qui en ont fait la demande auprès des autorités françaises. Des équipes de soldats sont montées à bord pour dissuader les pirates.

Au fur et à mesure, plusieurs navires marchands sont venus s’agglutiner autour du Nivôse. A 14 noeuds de moyenne, le convoi fait route vers Djibouti. Tôt, le matin, une attaque de pirates a déjà fait mouche. Le Biscaglia, à quelques kilomètres du Nivôse, a été pris d’assaut. Les militaires français n’ont rien pu faire, tant le modus operandi des pirates est efficace. En cinq à dix minutes, ils se rendent maîtres du navire, à peine inquiétés par les deux hélicoptères militaires qui les surveillent. Le capitaine de frégate Le Quilliec a mal vécu l’épisode, mais il sait que sa mission, prioritaire, est d’escorter les navires qui font route à ses côtés.

Tout d’un coup, un signal sonore, strident, retentit. C’est l’alerte internationale en matière de piraterie. Il émane du commandant du Barrock, un navire qui traîne à l’arrière du convoi.

En début de semaine, le navire a refusé la présence à son bord de soldats français. Un problème diplomatique, semble-t-il. Quoiqu’il en soit, le commandant du Barrock, paniqué, contacte le Nivôse. Il a repéré des lumières suspectes sur l’océan. Des "pistes rapides", en langage militaire, des skiffs dotés de moteurs surpuissants. Pirates ou pêcheurs ? Le commandant Le Quilliec ne veut pas prendre le moindre risque.

Le commandant Le Quilliec ordonne à son équipage de rejoindre les postes de combats. Un hélicoptère décolle du Nivôse, les projecteurs fouillent l’obscurité.

Ambiance tendue à la passerelle. Des manoeuvres dangereuses sont lancées, en pleine nuit, le Nivôse fait demi-tour, se rapproche du Barrock.

De chaque côté de la frégate de surveillance, des soldats équipés sont postés, les mitrailleuses sont en batterie. L’alerte dure deux, trois heures. L’effet de panique gagne les autres navires du convoi, qui, à leur tour, appellent à l’aide. La tension devient maximale. La présence de l’hélicoptère fait fuir les skiffs, rassure les navires escortés. Finalement, pas de navire piraté, ce soir-là.

La lutte contre la piraterie, au quotidien, c’est aussi ça. Une présence de tous les instants, une obligation d’intervention, même si, au final, cette nuit du 28 novembre se terminera sans encombre.

Gérard Davet

____________________________________ 3 – Press TV (En Anglais)

Une Compagnie de croisière américaine de Miami confirme l’attaque de l’un de ses bateaux de croisière par les pirates somaliens, qui a pu s’échapper après avoir été la cible de plusieurs tirs. // US shipping line confirms pirate attack

The mid-size ship was sailing from Safaga, Egypt to Salah, Oman when it was attacked in the Gulf of Aden.

US shipping company, Oceania Cruises, has confirmed that its cruise ship has been attacked by Somali pirates in the Gulf of Aden.

The Nautica was patrolled by international anti-piracy task forces on Sunday when it was approached by two skiffs ‘deemed potentially hostile,’ the Miami based company said in a statement.

"The skiffs, approaching from a range of approximately 1000 meters, attempted to intercept the vessel’s course," the company’s website read.

The statement adds that the six-star ship ‘was immediately brought to flank speed and was able to out run the two skiffs’.

One of the skiffs, however, did manage to close the range to approximately 300 yards and fire eight shots at the vessel before trailing off.

The company says all of the 690 passengers and 386 crew remain unharmed and no damage was sustained.

Russian, NATO and European armadas in the area have so far failed to provide protection for vessels passing the strategic waterway.

The brazen pirates have attacked almost 100 vessels off the coast of Somalia this year. They include Iranian chartered, Delight captured two weeks ago with 25 crew and 36,000 tons of wheat on board.

Iran has warned that it may resort to force to free Iranian hostages and a ship hijacked by pirates off the coast of Somalia.

____________________________________ 2 – AFP

Piraterie: un chef islamiste somalien veut la libération de tous les bateaux

Le chef de la branche dure de l’opposition somalienne, l’islamiste Hassan Dahir Aweys, a déclaré mardi à l’AFP qu’il souhaite la libération "immédiate" de tous les navires capturés par les pirates somaliens.

"Nous appelons à la libération immédiate de tous les bateaux internationaux capturés par les pirates somaliens, les pirates constituent une menace pour la paix et le commerce international", a-t-il déclaré par téléphone depuis Asmara, capitale de l’Erythrée, où il est réfugié.

"Il est tellement douloureux de voir la Somalie prise en otage entre l’occupation coloniale de l’Ethiopie et des pirates fous", a-t-il ajouté.

"Nous sommes la seule force qui peut éliminer la piraterie dans les eaux somaliennes mais le monde refuse de nous donner une opportunité de diriger la Somalie malgré la volonté de la majorité des Somaliens", a-t-il ajouté.

Hassan Dahir Aweys est l’un des chefs de l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS, tendance extrémiste, basée à Asmara). Il est recherché par Washington pour ses liens présumés avec le réseau Al-Qaïda.

"Nous sommes la seule force qui peut éliminer la piraterie dans les eaux somaliennes mais le monde refuse de nous donner une opportunité de diriger la Somalie malgré la volonté de la majorité des Somaliens", a-t-il ajouté, affirmant être en mesure de parler aux "gangs de pirates et d’être le médiateur pour la libération des navires" capturés dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Il était l’un des dirigeants des Tribunaux islamiques qui ont pris le pouvoir à Mogadiscio et dans une partie de la Somalie pendant six mois en 2006, avant d’être chassés par les forces éthiopiennes qui soutiennent le gouvernement somalien de transition.

Pendant cette période, les tribunaux islamiques avaient réussi à arrêter en grande partie les actes de piraterie par la force.

"La piraterie est l’un des résultats du désordre" dans ce pays en guerre civile depuis 1991, a souligné cheikh Aweys.

Il a enfin repproché à la communauté internationale de "traiter avec les pirates comme s’ils étaient des représentants d’agence internationales légitimes".

Les attaques de pirates se poursuivent malgré la présence dans le golfe d’Aden de forces navales internationales censées protéger l’une des principales routes maritimes du commerce mondial.

____________________________________ 1 – AFP

Pirates en Somalie: appui de l’ONU à l’opération navale de l’UE

Le Conseil de sécurité de l’ONU a apporté un soutien formel mardi à l’opération navale de l’Union européenne (UE) contre les pirates au large de la Somalie, qui doit commencer le 8 décembre.

Dans sa résolution 1846 adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil "se réjouit fortement" de la décision prise par l’UE de lancer l’opération Eunavfor Atalanta, sa première mission navale contre la piraterie maritime au large de la Somalie.

L’ambassadeur de France à l’ONU, Jean-Maurice Ripert, s’est immédiatement félicité de l’adoption de ce texte qui, a-t-il dit, "fournit la base légale de l’opération Atalanta" et "envoie un message très fort sur la détermination de la communauté internationale à lutter contre la piraterie" dans cette région.

Cette opération, annoncée le 10 novembre à Bruxelles, aura pour tâche la protection des bateaux du Programme alimentaire mondial (Pam) acheminant de l’aide à quelque trois millions de Somaliens qui en dépendent, ainsi que le convoyage et l’escorte des navires marchands et le contrôle de la zone, selon la présidence française de l’UE.

Agissant sur mandat de l’ONU en application de sa résolution 1816 (juin 2008) contre la piraterie, la force navale européenne sera constituée d’au moins sept navires et appuyée par des avions de patrouille. Son commandement sera assuré par le Royaume-Uni.

Dans sa résolution 1846, le Conseil "salue" également "la décision de l’Otan d’agir contre la piraterie" dans la même région.

A la demande de l’ONU, l’Otan a envoyé fin octobre quatre navires de guerre italien, grec, britannique et turc croiser dans les parages du golfe d’Aden et de la Somalie. L’opération Atalanta de l’UE doit prendre le relais le 8 décembre.

L’Otan a annoncé le 18 novembre qu’au-delà de l’aide qu’elle allait fournir à l’opération Atalanta, elle réfléchissait à un rôle "à plus long terme" face à la piraterie.

C’est la troisième fois en six mois que le Conseil de sécurité adopte une résolution sur la piraterie au large des côtes somaliennes, où le nombre des captures de navires ne cesse d’augmenter.

Dans la 1846, le Conseil renouvelle pour un an les dispositions qu’il avait prises pour six mois seulement dans la 1816, à savoir permettre l’entrée de navires de guerre pour traquer des pirates dans les eaux somaliennes, avec l’accord du gouvernement de la Somalie.

Il réautorise ainsi "les Etats et organisations régionales qui coopèrent avec le Gouvernement de transition somalien" (GTS) à "pénétrer dans les eaux territoriales de la Somalie dans le but de réprimer la piraterie et le vol à main armée en mer".

Il précise que ces Etats sont habilités, dans les eaux territoriales somaliennes, à "recourir à tous les moyens nécessaires" pour mener à bien cette répression, tout en respectant "les dispositions du droit international concernant les actions en haute mer".

Enfin, la résolution 1846 exhorte tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre la Convention SUA de 1988 sur la répression des actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime (Suppression of Unlawful Acts against the safety of maritime navigation).

Cette convention, souligne la résolution, permet aux pays signataires de "définir les crimes, créer une juridiction et accepter la garde de personnes responsables ou soupçonnées d’avoir commis des actes de piraterie."

Depuis le déploiement au large de la Somalie d’un certain nombre de navires de guerre internationaux, plusieurs Etats qui avaient capturé des pirates se sont vus contraints de les libérer après quelques jours, faute de disposer d’une juridiction habilitée à statuer sur des cas de piraterie.