15/12/08 (B478) LDDH : la situation des Droits de l’Homme en République, au travers de quelques exemples (Jean-Loup Schaal, Président de l’ARDHD)



Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION

LA
SITUATION DES DROITS
DE L’HOMME A DJIBOUTI

Présentée par le Défenseur des D.H.
Jean-Loup SCHAAL.

Le 15 décembre 2008.

Les Droits de l’Homme à Djibouti depuis l’indépendance de la République :
une constante dégradation

En dépit des déclarations « enthousiastes » (sic) de plusieurs intervenants lors des cérémonies organisées à Djibouti pour la commémoration du 60ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, d’abord en 1948 à Paris, puis par tous les membres de l’OUA en 1986, la situation des Droits de l’Homme à Djibouti est catastrophique et les observateurs s’accordent pour dire que l’on assiste à une aggravation permanente et non à une amélioration progressive.

Quelques exemples :

Le Citoyen et la Justice :
La justice n’étant pas indépendante (on note en particulier, l’absence d’un syndicat des magistrats), les magistrats n’ont pas la liberté de rendre des jugements équitables. L’arbitraire préside les décisions de justice. Sont systématiquement condamnés, en particulier, les opposants et les partis politiques d’opposition :

  • cas de Jean-Paul Noël Abdi, Président de la Ligue djiboutienne des Droits humains (LDDH), condamné pour avoir dénoncé des crimes effectivement commis par des militaires,
  • cas du parti MRD, dissous par décision du Gouvernement, sur la base d’un texte dont l’origine, curieuse, n’a jamais été prouvée …

Tandis que les actes criminels : corruption, accaparement de biens publics ou privés, s’ils sont commis par de hautes personnalités ne sont jamais poursuivis : Ex : détournements des subventions et du domaine de l’armée nationale, détournement des fonds destinés à la rénovation de la centrale électrique de Boulaos.

Il est aussi curieux de constater que même la Cour suprême « s’arrange » pour renvoyer « aux calendes grecques » des décisions qui sont politiques et qui pourraient constituer une jurisprudence, sous le simple prétexte qu’elle n’a pas de salle d’audience à sa disposition …

Arrestations illégales et exécutions extra-judiciaires :

Le régime s’appuie sur les forces spéciales de police et le procureur de la République pour faire arrêter et emprisonner, parfois pendant des mois et même des années, tout individu soupçonné d’idées « subversives » ou de détenir des informations sur des crimes commis par de hauts dirigeants :

Ex : affaire Borrel – Incarcération de Christian Georges depuis deux ans.

Le recours à la torture est fréquent en République de Djibouti.

Le régime fait aussi assassiner les citoyens qui le dérangent. Les cas sont si nombreux que la liste ne peut pas être détaillée dans cet article :

Ex. le dernier en date : Mohamed Ahmed Youssouf, sexagénaire, arrêté par les militaires dont le corps « fusillé » a été retrouvé au bord d’une route.

Libertés d’expression et libertés individuelles :

Progressivement depuis « l’élection » d’Ismaël Omar Guelleh à la Présidence en 1999, le régime a encore réduit les libertés qui avaient pu survivre au régime précédent de son Oncle Hassan Gouled Aptidon.

La liberté d’expression : tous les journaux d’opposition ont été anéantis progressivement. Les sites Internet de l’opposition en exil et les sites des Droits de l’Homme à Djibouti sont censurés et ne sont pas accessibles depuis le territoire de la République. Le seuls média autorisés (Journal, TV, Radio) sont les media du régime qui pratique une politique outrancière de flagornerie du régime.

La liberté de propriété n’est qu’une illusion pour les couches modestes et moyennes de la population. Le régime n’hésite pas à exproprier sans indemnité, les citoyens, pour récupérer et valoriser le terrain qu’ils occupaient au travers d’opérations immobilières dont le bénéfice revient exclusivement à la famille dirigeante.

Toutes ces dérives, pour ne citer que celles-ci, en contradiction avec la Déclaration des Droits de l’Homme, sont dénoncées très régulièrement par des organisations internationales et par des Etats : FIDH, Amnesty international, Reporters sans Frontière, Secrétariat d’Etat US pour les droits de l’Homme, UIDH,