24/12/08 (B479) Le FIGARO avec AFP / Somalie : « génocide » (envoyé de l’ONU)

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Somalie a jugé aujourd’hui qu’il y avait "en Somalie, un génocide qui ne dit pas son nom, avec des générations entières sacrifiées" dans la guerre, qualifiée de "récréation de presque 20 ans" durant laquelle "les Somaliens ont détruit leur pays".

Ahmedou Ould Abdallah, envoyé spécial de l’ONU, s’exprimait auprès de l’AFP, en marge d’une réunion au siège de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA sur les situations en Somalie, mais aussi en République démocratique du Congo (RDC) et en Mauritanie.

"Les déclarations de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement – 6 pays d’Afrique de l’Est) et du Kenya ces derniers jours ont montré que la région veut sonner la fin d’une récréation de presque 20 ans pendant laquelle les Somaliens ont détruit leur pays", a lancé M. Ould Abdallah.

"Il y a en Somalie un génocide qui ne dit pas son nom, avec des générations entières sacrifiées; les (dirigeants) somaliens sont secoués par les menaces de sanctions (…) ils ont peur de la fin de l’impunité", a-t-il poursuivi.

"On est dans l’urgence, surtout avec le retrait annoncé de l’Ethiopie et on ne peut pas se dérober devant nos responsabilités", a-t-il martelé.

L’armée éthiopienne, intervenue officiellement depuis fin 2006 en Somalie voisine, a annoncé son retrait total du pays d’ici début 2009.

L’Igad a condamné dimanche le président du gouvernement de transition somalien, Abdullahi Yusuf Ahmed, et imposé des sanctions contre Mohamoud Mohamed Gouled, le Premier ministre désigné par M. Yusuf le 16 décembre, malgré l’opposition du Parlement somalien qui a jugé illégal le limogeage du précédent Premier ministre, Nur Hassan Hussein.

Selon la charte du gouvernement fédéral de transition, le président n’a pas le pouvoir de démettre le Premier ministre sans l’approbation du Parlement. Or, ce dernier a apporté un soutien massif au Premier ministre limogé et à son gouvernement, les qualifiant de "légitimes".

De son côté, le Kenya a récemment annoncé que son gouvernement allait prendre des sanctions individuelles contre M. Yusuf, suite à sa décision de démettre M. Hussein.