12/01/09 (B481) Le départ des Ethiopiens de Somalie est annoncée par l’ensemble de la Presse, mais des difficultés surviennent sous forme d’accrochages. Les troupes de l’UA sont en difficulté. Les groupes islamistes tentent d’occuper le terrain libéré et se livrent à une concurrence terrible sur le terrain, causant de nombreuses victimes. (4 dépêches en Français)

____________________________ 4 // (3/01/09) – XINHUA

Somalie : deux soldats éthiopiens tués lors d’explosion de mines à Mogadiscio

Deux soldats éthiopiens ont été tués vendredi à Mogadiscio lors d’explosions des mines présumément enterrées par les insurgés islamistes somaliens.

Deux soldats éthiopiens ont trouvé la mort lors d’une opération de déminage dans le sud de la capitale.

Cet incident a eu lieu alors que les forces éthiopiennes, déployées en Somalie pour soutenir le gouvernement de transition, ont commencé son retrait vendredi.

« Le processus (de retrait) a été démarré, mais il prendra un peu plus de jours », a affirmé à Xinhua Bereket Simon, conseiller aux relations publiques du Premier ministre Meles Zenawi.

Le retrait des troupes éthiopiennes intervient sur fond d’une crise politique qui s’est aggravée en Somalie après la démission du président Abdullahi Yusuf Ahmed.

En décembre, le gouvernement éthiopien avait annoncé, dans une lettre adressée à l’Union africaine et aux Nations Unies, qu’il avait décidé de retirer ses troupes vers la fin de l’année 2008, mais les opérations de retrait ont été entravées par un manque de soutien logistique.

L’Ethiopie avait envoyé fin 2006 des troupes en Somalie pour aider le gouvernement de transition somalienne à mettre en déroute les forces des tribunaux islamiques, qui avaient une fois pris le contrôle de la capitale.

Depuis début 2007, les insurgés, transformés en guérilleros, mènent une guerre similaire à celle d’Irak contre les forces somaliennes et éthiopiennes ainsi que les Casques bleus de l’Union africaine (UA), composés de 3.400 soldats ougandais et burundais.

Actuellement, les insurgés occupent la plupart du territoire du Centre et du Sud de la Somalie, tandis que le gouvernement de transition ne contrôle que Mogadiscio et Baidoa, où siège le Parlement.

Le retrait des forces éthiopienne a provoqué des incertitudes sur la sécurité dans ce pays de la Corne de l’Afrique, en proie à une guerre civile depuis 1991.

Les forces de l’UA, dont le mandat a été prolongé de deux mois à partir du 16 janvier, sont déployées depuis mars 2007 notamment à Mogadiscio.

____________________________ 3 // (3/01/09) – AFP

Retrait éthiopien de Somalie: « toutes les mesures prises pour éviter un vide sécuritaire »

Le gouvernement éthiopien a assuré samedi dans un communiqué transmis à l’AFP, que « toutes les mesures sont prises pour éviter un vide sécuritaire » en Somalie, avec l’Union Africaine (UA) et les autorités somaliennes, alors que les troupes éthiopiennes se retirent.

« Sur la base de l’accord de Djibouti (entre les parties somaliennes), nos forces de défense ont entamé la mise en oeuvre de la décision de retrait à la fin 2008 », rappelle le communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

« Les mesures nécessaires sont prises pour éviter un vide sécuritaire et le retour à la situation antérieure d’anarchie », ajoute le texte annonçant la « confirmation » du renforcement de la force de paix de l’UA en Somalie (Amisom).

« Pour éviter ce type de scénario, les chefs de l’Amisom, de l’armée du gouvernement fédéral somalien de transition (TFG) et des forces de défense éthiopiennes présentes à Mogadiscio, se sont déjà rencontrés à Addis Abeba pour analyser la situation et établir des plans à appliquer » à la suite du retrait.

L’Ethiopie, qui intervient militairement en Somalie depuis fin 2006, a entamé son plan de retrait final de ses troupes du territoire somalien, laissant la force de paix de l’UA en première ligne face à une insurrection islamiste qui ne cesse de gagner du terrain.

Mal équipée et sous-financée, l’Amisom, déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, est forte de seulement 3.400 soldats burundais et ougandais, alors que son mandat initial prévoyait un contingent total de 8.000 hommes.

Trois autres bataillons (environ 800 hommes chacun) ont été promis par le Burundi, l’Ouganda et le Nigeria mais on ignore encore la date de leur déploiement.

« Comme il a été confirmé que le Burundi et l’Ouganda souhaitent augmenter leurs forces en Somalie, les Forces de défense éthiopiennes sont entrées avec succès dans le dernier chapitre de leur retrait de Mogadiscio », indique le communiqué de la diplomatie éthiopienne.

« Sur la base de ces faits, toutes les zones où patrouillaient les forces éthiopiennes ont été tranférées à l’Amisom et aux troupes du TFG. Le gouvernement poursuit l’application de son voeux de se retirer complètement dès que ces mesures seront effectivement en place », souligne le texte.

Le gouvernement du premier ministre Meles Zenawi rappelle également que l’armée éthiopienne était intervenue fin 2006 en Somalie « après que les forces extrêmistes aient menacé de lancer un +jihad+, constituant une menace substancielle à la sécurité du pays ».

« Les forces de défense éthiopiennes ont déjà réussi à éliminer cette menace et ont conclu leur mission avec succès », déclare Addis Abeba rappelant que les troupes éthiopiennes « ont connu beaucoup de sacrifices au cours des deux dernières années pour affaiblir les extrémistes et établir une paix durable en Somalie ».

L’armée éthiopienne était intervenue officiellement fin 2006 pour soutenir le gouvernement somalien de transition, et a mis en déroute début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui avaient contrôlé pendant quelques mois l’essentiel du centre et du sud de la Somalie.

L’Ethiopie, en majorité orthodoxe, avait justifié cette intervention en arguant que les tribunaux islamiques menaçait sa sécurité.

Mais Addis Abeba est désormais soucieuse de s’extraire du bourbier somalien et a annoncé fin novembre le retrait, déjà largement entamé, de ses troupes à la fin 2008.

____________________________ 2 // (3/01/09) – Le Figaro avec AFP

Somalie : 10 morts dans des combats

Des combats à l’arme lourde opposant des milices islamistes rivales dans le centre de la Somalie ont fait six morts, tous des combattants, ont rapporté des chefs coutumiers locaux.

Les combats ont éclaté samedi matin entre les shebab, des insurgés islamistes extrémistes, et des milices locales fidèles à un groupe islamiste rival, Ahlu Sunna Wal-jamaah, dans la banlieue de Guriel, à environ 400 km au nord de la capitale Mogadiscio.

« Les combats ont repris aujourd’hui et ont fait six morts, tous des combattants, et sept autres ont été blessés. Les deux camps se font toujours face dans les environs de la ville », a déclaré par téléphone un chef coutumier de la ville, Mohamed Warsame Hirsi.

Un habitant a confirmé ce bilan et expliqué que la population avait en grande partie déjà quitté la ville à la suite de précédents combats entre les deux groupes la semaine dernière.

« Aujourd’hui, six combattants sont morts dans les nouveaux combats car la plupart des habitants avaient déjà fui et le reste a commencé à partir aujourd’hui après le début des combats », a indiqué Abdifatah Moalim Dahir.

« De nombreuses personnes meurent dans ces combats absurdes et nous essayons de négocier avec les deux groupes religieux », a pour sa part expliqué un chef coutumier de la localité voisine de Dhusamareb.

Guriel et Dhusamareb avaient été le théâtre de combats similaires le week-end dernier.

Les shebab avaient repris le contrôle des deux villes où ils avaient été attaqués quelques jours plus tôt par les combattant d’Ahlu Sunna Wal-jamaah, un groupe jusqu’alors peu connu.

Le 28 décembre, ce groupe avait appelé pour la première fois à combattre les shebab, les accusant d’avoir perpétré des « atrocités » et d’être responsables de l’insécurité dans le pays.

« Les factions wahhabites en Somalie, tels que les shebab et les tribunaux islamiques, sont la cause des problèmes sécuritaires et religieux dans le pays depuis 20 ans », avait affirmé le groupe dans un communiqué distribué à Nairobi.
Le lendemain, un responsable shebab accusait l’Ethiopie, intervenue en Somalie fin 2006 et dont les troupes ont entamé leur retrait final ces derniers jours, de soutenir ces milices sunnites.

L’Ethiopie, qui a mis en déroute début 2007 les tribunaux islamiques, a entamé son plan de retrait final, laissant la force de paix de l’Union africaine (UA) en première ligne face à une insurrection islamiste emmenée par les shebab et qui ne cesse de gagner du terrain.

Ce retrait éthiopien fait planer encore plus d’incertitudes sur la sécurité dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique, en guerre civile depuis 1991.

_____________________________ 1 // (3/01/09) – AfrikLive avec RFI

Ethiopie / Somalie : Les Ethiopiens entament leur retrait de Somalie.

Annoncé depuis la fin novembre, le retrait des soldats éthiopiens en Somalie a commencé. L’Ethiopie est sur le territoire de son voisin depuis 2006 après son intervention pour chasser du pouvoir les Tribunaux islamiques. Ce départ marque l’échec d’Addis-Abeba, incapable de mater la rébellion islamiste, toujours aussi active et qui gagne peu à peu du terrain. L’Union africaine regrette un départ précipité alors que les forces africaines qui doivent remplacer les soldats éthiopiens ne sont pas toutes sur place.

L’Ethiopie et la Somalie.(Carte : RFI) On est désormais bien loin de la victoire écrasante de l’Ethiopie en 2006, sur les Tribunaux islamiques. Il y a deux ans, Addis-Abeba décide d’envoyer ses troupes pour déloger le nouveau régime. Selon les autorités éthiopiennes, les maîtres du pays soutiennent ses opposants, comme les militants Oromo et les séparatistes de l’Ogaden. Elles accusent également les islamistes d’être liés à al-Qaïda. L’Ethiopie déploie alors plusieurs dizaines de milliers de soldats, des chars, des hélicoptères, et remporte une victoire sans appel.

Les troupes restent dans le pays et cette présence d’un ennemi – perçu parfois comme héréditaire – sert de terreau à l’insurrection. En 2007, les islamistes adoptent une stratégie de guérilla et harcèlent au quotidien les soldats éthiopiens. Les insurgés se servent notamment d’explosifs, commandés à distance. Au fil du temps, ils gagnent du terrain, notamment dans le Sud et reprennent des villes telles que Kismayo (sud), Merka (centre-est) et Brava (sud-est).

Depuis plusieurs mois, les effectifs éthiopiens avaient diminué et leur retrait était programmé. L’Ethiopie laisse derrière elle un pays où l’insécurité est totale. L’autorité somalienne – en déliquescence – et les troupes sans moyens de l’Union africaine sont désormais bien seules.

Bereket Simon, porte-parole du Premier ministre éthiopien
« Nous avons travaillé pour éviter de laisser un vide sécuritaire derrière nous et nous ne sommes pas contraints de rester en fonction de ce qui va se passer dans l’avenir. »

Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine
« Les Etats-Unis réagissent favorablement à l’envoi d’une mission des Nations unies. »