10/02/09 (B485) Le journal de la Flibuste. Marine marchande : Un seul navire maritime a été détourné dans le golfe d’Aden en quatre semaines.

Effet dissuasif de la force internationale sur zone ?

Neuf pays riverains du golfe d’Aden ont aussi adopté un code sur les suites judiciaires à donner aux actes de piraterie.

Les eaux sont plus calmes dans le Golfe d’Aden : début février, le cargo ukrainien Faina détourné le 24 septembre 2008 avec un chargement de 33 chars T-72 de l’époque soviétique, a été libéré contre une rançon de 3 millions de dollars.

De son côté, le « Longchamp », battant pavillon des Bahamas mais exploité par l’armement allemand Bernard Schulte Shipmanagement, et détourné le 29 janvier avec son équipage, pourrait, lui aussi, être libéré.

Le commandant a pu contacter son armement qui négocie actuellement avec les pirates. D’après les médias allemands, ils réclament une rançon de 6 millions de dollars. D’une capacité de 3 415 tonnes de gaz de pétrole liquéfiés, hautement inflammables, le navire se dirigeait d’Europe vers l’Asie orientale quand il a été intercepté.

Dissuasion militaire ou mauvais temps ?

Le déploiement de la flotte internationale au large de la Somalie commencerait à avoir un effet dissuasif. « Le nombre de détournements réussis est en baisse pour le deuxième mois consécutif. C’est encourageant, mais voyons l’évolution au cours des deux ou trois prochains mois, a déclaré Pottengal Mukundan, directeur de l’International Maritime Bureau de Londres, lors d’une conférence sur la piraterie organisée par l’ONU à Turin. Nous attribuons cette baisse à l’action des flottes présentes dans le secteur ».

De son côté, le vice-amiral Robert Moeller, commandant en second des forces américaines déployées en Afrique, attribue cette baisse aux mauvaises conditions météorologiques locales. Toutefois, il a reconnu que la présence sur zone d’un certain nombre de bâtiments militaires « a un effet psychologique sur les pirates ».

Le suivi judiciaire s’organise

Le 29 janvier, le Pentagone a annoncé la conclusion d’un accord avec le Kenya, pour y poursuivre en justice les pirates capturés par la Marine américaine. Un accord similaire avec la Grande-Bretagne a déjà produit ses effets. Le même jour, neuf pays riverains du golfe d’Aden ont adopté un code de conduite sur la répression de la piraterie.

« Le code de conduite de Djibouti est le premier mécanisme régional établi pour les pays africains et arabes », a déclaré Koji Sekimizu, directeur de la sûreté maritime à l’OMI, sans autres précisions. Des centres d’information seront ouverts à Dar es Salaam (Tanzanie), Sanaa (Yemen) et Mombasa (Kenya). Fin janvier, le gouvernement somalien a annoncé la création de l’agence Somali Maritime Security, pour lutter contre la piraterie dans les eaux territoriales du pays.

Enfin, les neuf pirates capturés le 27 janvier par les commandos de la frégate française Floréal ont été remis aux autorités du Puntland, région semi-autonome du nord de la Somalie.