15/02/09 (B486) Afrique en Ligne / Meles Zenawi salue le « succès » de l’intervention éthiopienne en Somalie

Les Etats-Unis ont eux-mêmes nié toute implication dans l’intervention militaire de l’Ethiopie en Somalie, a déclaré le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui a cependant reconnu que Washington lui a fourni des renseignements lors de cette opération.

Au cours d’une conférence de presse tenue tard vendredi, à Addis-Abeba, M. Zenawi a indiqué que les militaires éthiopiens n’avaient reçu aucune aide logistique des Etats-Unis, et que son pays a été victime d’une mauvaise publicité lors de ses campagnes militaires en Somalie pour débarrasser ce pays d’éléments terroristes.

"Nous soutenons que notre opération militaire en Somalie a été un très grand succès. Nous ne pensions pas que l’offensive Al Shabab serait un acte isolé", a dit le Premier ministre éthiopien, pour qui cette intervention était dans l’intérêt de l’Ethiopie, étant donné le risque que les fondamentalistes islamistes somaliens faisaient planer sur le pays par rapport à sa sécurité nationale et à sa stabilité face à la montée en puissance de leurs ennemis Erythréens.

Meles a affirmé avoir enfin extirpé les racines des groupes rebelles somaliens tels que Al Shabab et que son offensive militaire avait provoqué un changement de tactique politique des anciens responsables islamistes radicaux, qui ont pris le pouvoir maintenant en Somalie.

L’offensive militaire, a-t-il ajouté, avait freiné la montée en puissance des mouvements islamistes qui croyaient que personne ne pouvait les empêcher de déstabiliser le pays et avait aussi amoindri l’opposition intérieure à son régime, en Ethiopie.

"C’était une stratégie combinée et la pointe était Al Shabab. Deux ans après l’intervention, nous pouvons dire que la conspiration a été déjouée avec succès. Les agents de la déstabilisation dans ce pays ont été affaiblis maintenant", a-t-il martelé.

Les Etats-Unis étaient, bien avant l’intervention militaire, au courant des intentions de l’Ethiopie d’entrer en Somalie pour la débarrasser des responsables des mouvements islamistes radicaux qui ont eu à déclarer le djihad, guerre sainte islamique, contre les intérêts éthiopiens.

"Notre but n’était pas de tuer tous les partisans du djihad. L’objectif était de les affaiblir militairement et de leur prouver qu’ils ne pouvaient pas mener le Shabab au pouvoir et que l’Ethiopie ne les laisserait pas faire. Nous avons été victorieux sur le Shabab", a insisté le Premier ministre éthiopien.

"Le fait qu’ils aient choisi une autre forme de course vers le pouvoir donne la mesure exacte de notre succès et constitue un message fort en direction de ceux qui veulent accéder au pouvoir qu’ils doivent choisir un autre moyen, a déclaré Zenawi en référence aux élections présidentielles en Somalie qui ont balayé du pouvoir l’ancien leader islamiste, Sharif Ahmed Sharif.

Il a déclaré qu’il n’y avait aucun indice ou preuve que le nouveau Président Somalien fût un terroriste mais que ses anciens alliés l’étaient.

Il a cité Daud Aweiss, qui avait été classé par les Etats-Unis comme terroriste et membre recherché du réseau Al Qaida.