04/03/09 (B488) Le journal de la Flibuste … Un nouveau pays envoie sa marine dans le Golfe : la Corée du Sud. On passe progressivement des informations sur l’arraisonnement de navires à des informations sur l’arrestation des pirates … (6 articles en Français)

______________________ 6 – Portail des sous-marins

La marine sud-coréenne va envoyer un navire pour combattre la piraterie Somalie

Par Rédacteur en chef.

Une mission navale sud-coréenne de lutte contre la piraterie a été mise en place mardi, après qu’une motion autorisant un déploiement au large de la Somalie ait été approuvée la veille par l’Assemblée Nationale, a annoncé la marine sud-coréenne.

Après des jours d’entraînement au large de Busan, le bâtiment, baptisé Cheonghae, sera envoyé dans les eaux de la Somalie dès la mi-mars, a indiqué la marine dans un communiqué.

L’envoi d’un bâtiment de guerre au large de la Somalie constituera la première mission de combat à l’étranger de la marine sud-coréenne. Celle-ci a confiance dans ses capacités de lutte contre la piraterie, basées sur des compétences de combat rapproché accrues par des décennies d’exercice destinés à repousser les navires nord-coréens.

Le Cheonghae est un destroyer KDX-II de 4.500 t, commandé par le Cmdr. Jang Sung-woo. Il est équipé d’un hélicoptère Lynx. Son équipage se compose de 300 marins dont 30 membres des forces spéciales UDT/SEAL, selon le communiqué.

UDT fait référence aux Underwater Demolition Teams (équipes de démolition sous-marine), pendant que SEAL signifie Sea, Air and Land, c’est à dire les forces spéciales utilisées pour la reconnaissance, la guerre non conventionnelle et les opérations de lutte anti-terroriste.

Le destroyer KDX-II est équipé d’un canon de 127 mm Mk. 45, de missiles anti-navires Harpoon, de missiles anti-aériens RAM Mk 31, d’un système Goalkeeper de 30 mm pour détruire les missiles à vol rasant.

Le bâtiment coréen se concentrera sur l’escorte des navires de commerce sud-coréens afin de protéger les intérêts économiques du pays, mais il effectuera aussi des opérations pour surveiller, inspecter, stopper et arraisonner des navires pirates, en utilisant la force si nécessaire, en coopération avec la Combined Task Force-150.

Les pays actuellement participant à la CTF-150 sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, le Danemark, la France, l’Allemagne et le Pakistan. Des navires russes, indiens et chinois sont aussi présents sur zone.

La task force est responsable de la sécurité maritime depuis la mer Rouge, le long des côtes est africaines, et en mer d’Arabie vers le Pakistan et l’Inde.

______________________ 5 – Mer et Marine

Somalie : Cargaison humanitaire sous escorte française

La frégate française Floréal vient d’assurer l’escorte du Victoria, navire du programme alimentaire mondial (PAM) battant pavillon jordanien, depuis Mombasa (Kenya) vers Mogadiscio (Somalie). Le Victoria a ensuite été pris en charge par l’AMISOM au large du port somalien. Plus de 4000 tonnes d’aide alimentaire seront déchargées au profit des populations déplacées en Somalie.

C’est le troisième cargo affrété par le PAM qu’un navire français escorte depuis le 17 décembre dernier, date de leur intégration dans la force Atalante de lutte contre la piraterie.

Depuis le début de l’opération européenne, 51 navires ont été escortés sans incident, ce qui a permis de délivrer plus de 120.000 tonnes de nourriture. Dès le mois de novembre 2007, la France avait mis en place le 1er dispositif d’accompagnement des navires du programme alimentaire mondial (mission Alcyon ) chargés d’acheminer du fret humanitaire vers la Somalie.

___________________ 4 – Romandie News avec AFP

La Marine allemande a annoncé mardi avoir capturé neuf pirates qui attaquaient un cargo au large de la Somalie.

L’incident s’est produit dans la matinée après qu’un bâtiment de la Marine a reçu un appel de détresse du cargo MV Courier dans le Golfe d’Aden, selon un communiqué du ministère de la Défense.

Un hélicoptère allemand, en provenance de la frégate Rheinland-Pfaltz, et un hélicoptère américain, dépêché par le croiseur lance-missiles USS Monterey, ont mis fin à l’attaque des pirates qui avaient ouvert le feu sur le cargo avec des armes automatiques et des lance-grenades.

Le navire des pirates a été capturé, ainsi que les neuf hommes qui se trouvaient à son bord. Ceux-ci ont été emmenés à bord de la frégate allemande.

Le cargo attaqué battait pavillon d’Antigua et Barbuda, dans les Antilles, mais appartient à l’armateur allemand Gebr. Winter.

La frégate allemande participait à l’opération européenne de lutte contre les pirates Atalante.

La semaine dernière, la Marine chinoise avait déjoué une attaque contre un bateau italien, battant pavillon du Liberia.

Les attaques contre la marine marchande se sont multipliées ces derniers mois dans cette région stratégique par laquelle transite 20% du pétrole commercialisé.

Depuis le début de l’année, près de 24 tentatives d’attaque ont été enregistrées contre des navires marchands. Dans trois cas, les pirates ont réussi à s’emparer des bâtiments qu’ils relâchent en échange de rançons.

En 2008, quelque 140 navires ont été attaqués au large de la Somalie, et le nombre des actes de piraterie dans la région a augmenté de près de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime mondial.

___________________ 3 – Organisation de la Presse africaine (Suisse)

SOURCE : US Department of State

La poursuite en justice des pirates africains / La collecte d’éléments de preuve est essentielle à cet égard

Les pirates qui s’attaquent aux navires au large de l’Afrique n’auront plus carte blanche car la communauté internationale a décidé de les arrêter et de les traduire en justice.

Un nombre croissant d’entre eux sont capturés; parfois ils sont pris sur le fait, d’autres fois ils sont découverts en possession d’objets qui peuvent devenir des pièces à conviction. Il est possible de traduire en justice des pirates si on les observe en train d’aborder un navire ou s’ils se trouvent dans une embarcation avec des armes telles que des grenades propulsées par fusée. Des drones équipés de dispositifs de vision nocturne ont fourni récemment les preuves nécessaires en ce qui concerne l’attirail de pirates pour que la marine militaire des États-Unis puisse appréhender 9 pirates dans le golfe d’Aden le 12 février.

Lorsqu’ils sont arrêtés par des navires de patrouille, les pirates sont incarcérés à titre temporaire dans la soute du navire, puis transférés dans un pays désireux de les traduire en justice.

On espère que la menace d’un long procès et d’une longue peine de prison dissuadera un grand nombre d’entre eux de poursuivre leurs activités en toute impunité, comme ce fut le cas l’an dernier.

En 2008, on a recensé 115 actes de piraterie au large de l’Afrique. En 2009, il y en a déjà eu plus d’une dizaine. En outre, les pirates détiennent en otage depuis l’an dernier une centaine de membres d’équipage de la marine marchande de pays tels que l’Inde, la Grèce, les Philippines et l’Ukraine.

Parmi les pays qui ont décidé de traduire les pirates en justice figurent la France, le Danemark et le Kénya.

La France a arrêté en avril 2008 plusieurs pirates dans le territoire de la Somalie, lors d’un raid destiné à libérer des otages, et elle les poursuit actuellement en justice.

Plus récemment, la marine militaire danoise a capturé plusieurs pirates en mer et les a envoyés aux Pays-Bas, où ils font actuellement l’objet d’un procès et où ils risquent d’être condamnés à douze ans de prison.

Quant au Kénya, il a déjà acquis une expérience en matière de poursuite en justice des pirates. En vertu d’un accord récent, il doit jouer un rôle accru dans ce domaine.

Le droit international définit la piraterie comme tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par l’équipage ou des passagers d’un navire privé, agissant à des fins privées, et dirigé contre un autre navire ou contre des personnes ou des biens à son bord, en haute mer.

Plusieurs documents juridiques ont trait à la piraterie, notamment la convention de 1958 sur la haute mer, la convention de 1982 sur le droit de la mer et la convention de 1988 sur la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime à laquelle trois quarts des pays du monde ont adhéré.

Toutefois, des accords récents ont rendu plus stricte la répression de la piraterie. En janvier dernier, un groupe d’États africains ont signé à Djibouti un accord régional relatif à un code de conduite en matière de piraterie. Parmi les premiers signataires figurent Djibouti, l’Éthiopie, le Kénya, Madagascar, les Maldives, les Seychelles, la Somalie, la Tanzanie et le Yémen. Destiné à réprimer les actes de piraterie dirigés contre des navires naviguant au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden, cet accord reste ouvert à la signature de tous les autres pays intéressés de cette partie du monde.

Tout signataire s’engage à réviser son droit afin de faire en sorte qu’il criminalise la piraterie et les actes connexes et qu’il prévoie des directives suffisantes en matière d’investigation et de poursuite en justice.

Selon le chef du service du droit maritime et international du service des gardes-côtes des États-Unis, le capitaine Charles Michel, les pays désireux de combattre la piraterie doivent avoir adopté les lois nécessaires pour mener à bien la traduction en justice et être désireux de les appliquer.

Aux États-Unis, le Conseil national de la sécurité, qui relève de la présidence, a publié un plan d’action contre la piraterie pour la Corne de l’Afrique peu de temps avant la fin du mandat du président Bush. Ce plan d’action porte sur la prévention et sur la réaction aux attaques ainsi que sur la négociation d’accords facilitant la traduction en justice des pirates.

En outre, les États-Unis et le Kénya ont signé un mémorandum d’accord (tout comme l’ont fait le Royaume-Uni et le Kénya) en janvier. En vertu de cet accord, la marine militaire des États-Unis peut transférer au Kénya des pirates capturés, aux fins de traduction en justice. Le Kénya peut alors choisir entre juger les pirates ou les extrader (vers le pays d’origine de ces derniers ou vers le pays pour lequel le navire capturé naviguait sous pavillon).

L’introduction d’une instance

Le capitaine Michel a fait remarquer que l’introduction d’une instance pouvait être très complexe étant donné le grand nombre d’intéressés dans toute affaire. Ceux-ci peuvent comprendre, par exemple, des pirates somaliens, du personnel militaire américain, des membres d’équipage philippins et des juges kényans. Des juristes estiment aussi que, pour que les nouveaux accords sur la piraterie aient des effets, il est essentiel que l’on recueille les éléments de preuve matériels et vidéo admis par la justice kényane.

Selon le capitaine Michel, les formalités juridiques peuvent être très lourdes. Dans le cas d’une traduction en justice au Kénya, le personnel de la marine militaire des États-Unis qui a capturé des pirates doit arranger leur transfert au Kénya. Les Kényans doivent alors décider où les héberger pendant l’instruction de l’instance. Il est aussi nécessaire de convoquer les témoins, de recueillir leur déposition et de faire toutes sortes de travaux préparatoires avant le début du procès.

Les États-Unis sont convenus de contribuer à l’organisation des futurs procès en transportant au Kénya les victimes de pirates ou de mettre à la disposition des tribunaux comme témoins des membres de la marine militaire ou du service des gardes-côtes faisant partie des équipes d’abordage. Le service des gardes-côtes des États-Unis a affecté des membres de son personnel à un groupe spécial de la marine militaire qui est chargé de former les membres des équipes d’abordage aux meilleures méthodes de collecte d’éléments de preuve.

Le service d’investigation pénale de la marine militaire des États-Unis joue également un rôle à cet égard. Certains de ses agents interrogent les suspects et les témoins et coordonnent leur action avec des juristes et avec des organismes chargés de l’application du droit international.

La communauté internationale s’est engagée à incarcérer autant de pirates que possible afin de dissuader d’autres personnes de suivre leurs traces. Outre les éléments de preuve recueillis pour les 9 pirates capturés par la marine militaire des États-Unis le 12 février, il en existe suffisamment d’autres pour transférer au Kénya plusieurs autres pirates arrêtés un jour plus tôt, aux fins de leur traduction en justice conformément au nouvel accord bilatéral.

_____________________________ 2 – AngolaPress

La marine de guerre américaine libère neuf Somaliens soupçonnés de piraterie

La Ve Flotte américaine a annoncé mardi avoir libéré neuf Somaliens qu’elle soupçonnait de piraterie après avoir constaté ne pas disposer de suffisamment de preuves pour les poursuivre en justice.

Les neuf Somaliens ont été arrêtés le 12 février après un appel de détresse d’un cargo battant pavillon indien, le Premdivya, qui indiquait faire l’objet d’une attaque dans le golfe d’Aden, a indiqué la Ve Flotte basée à Bahreïn, dans un communiqué.

Ces Somaliens ont été arrêtés près du navire indien et des armes ont été trouvés dans leur embarcation, mais en l’absence de preuves formelles contre eux, ils ont été remis aux gardes-côtes de la région autoproclamée autonome de Puntland (nord-est de la Somalie).

Sept autres Somaliens accusés d’actes de piraterie restent entre les mains de la marine de guerre américaine, selon le communiqué.

Plus de cent navires de commerce ont été attaqués en 2008 par des pirates dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie. La marine de guerre américaine participe avec de nombreuses autres marines à la lutte contre les actes de piraterie dans cette zone.

_____________________________ 1 – Portail des sous-marins

Maintenir la sécurité sur les mers

Par Rédacteur en chef.

La coopération militaire entre la France et le Pakistan se poursuit depuis plus de 40 ans. Elle a reçu un coup d’accélération lorsque le bâtiment de ravitaillement Var a accosté à Keamari, près de Karachi. A bord se trouvait le vice-amiral Gérard Valin, commandant la zone maritime de l’océan Indien.

L’amiral Valin, qui assistait à une réception au Consulat de France, a indiqué que l’armée française était engagée par les accords conclus avec le Pakistan, et désirait étendre la coopération militaire entre les 2 pays.

La coopération entre la France et le Pakistan remonte à longtemps avant l’indépendance, lorsque des troupes de la région ont participé à la 2nde Guerre Mondiale. Depuis la création du Pakistan, les relations ont connu une forte augmentation avec des projets comme la vente de Mirage à l’armée de l’air pakistanaise et, plus récemment, la collaboration pour la construction des sous-marins Agosta 90B.

Le vice-amiral Valin commande les forces françaises dans le théâtre de l’océan Indien. Celui-ci s’étend de la Méditerranée à la côte est de l’Afrique jusqu’en Antarctique, depuis Djibouti jusqu’à Shanghai, et de l’Antarctique jusqu’aux Philippines. L’amiral Valin a un total de 11 bâtiments sous son commandement dont un porte-hélicoptères, un navire de ravitaillement, un sous-marin nucléaire d’attaque, 2 chasseurs de mines et 6 frégates. Deplus, il dispose des services d’un avion de patrouille maritime basé à Djibouti. Un commando marine est aussi basé à Djibouti en attente.

Sous son commandement, la marine nationale a participé avec les forces américaines à l’opération Enduring Freedom. De plus, des ressources importantes sont consacrées à la lutte contre la piraterie et à l’escorte de navires vers des zones sûres. En décembre 2008, l’Union Européenne a créé une task-force commune pour combattre la piraterie au large de la Somalie. Elle comprend actuellement des bâtiments de Grande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas, Grèce (qui commande actuellement la task group), Espagne, Suède et Italie. Cette task-force a capturé 57 pirates l’an dernier et les opérations se poursuivent.

Même avec toutes ces préoccupations, les Français n’oublient pas leurs responsabilités envers leurs alliés. L’an dernier, ils ont effectué quelques exercices avec le Pakistan. Un a eu lieu en janvier dernier et un autre est prévu d’ici la fin de l’année.