11/04/09 (B494) Le journal de la Flibuste ….. (2 articles en Français)

__________________________ 2 – Le Matin (Suisse) avec AFP

Les autorités somaliennes impuissantes à éliminer la piraterie maritime

Les fragiles autorités de Somalie, impuissantes à contrôler un pays morcelé par 17 ans de guerre civile, réclament en vain depuis des années qu’une force maritime internationale se charge d’éliminer les pirates qui écument ses côtes.

Dès octobre 2005, le Premier ministre de transition de l’époque, Ali Mohamed Gedi, avait demandé sans résultat aux pays africains d’envoyer des navires de guerre dans ses eaux territoriales pour assurer leur sécurité. "Il est clair que nous n’avons pas les moyens de surveiller nos côtes", constatait alors le gouvernement somalien.

Depuis, la situation n’a pas changé. Les pirates continuent en toute impunité d’attaquer navires de plaisance, bateaux de pêche et cargos, pour revendre leurs cargaisons et obtenir des rançons contre la libération des équipages.

En 2007, la France a initié une opération d’escorte de cargos d’aide alimentaire destinée à la population somalienne affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) et qui étaient régulièrement attaqués.

En novembre de la même année, l’Organisation maritime internationale (OMI) avait demandé à la Somalie de "prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et mettre fin aux actes de piraterie et vols à main armés contre les navires" pour rendre possible l’acheminement de l’aide.

Les autres navires, comme le voilier de croisière français le Ponant, attaqué vendredi, sont eux aussi à la merci des raids dans le golfe d’Aden des vedettes des pirates somaliens, armées de mitrailleuses et de lance-roquettes.

Pour mettre fin à leurs agissements, "les navires de guerre français et américains doivent attaquer les pirates, ils ont notre bénédiction", a jugé lundi Musa Ghelle Yusuf, gouverneur de la région de Bari, dans le Puntland (nord de la Somalie), où sont basés la majorité des pirates.

Un dispositif naval occidental est en effet déployé en permanence au large de la Somalie, dans le cadre des opérations de lutte antiterroriste initiée par les Etats-Unis pour surveiller cette route maritime majeure.

La France possède également sa plus grande base militaire à l’étranger à Djibouti, pays frontalier de la Somalie, où elle a dépêché une équipe d’élite de la gendarmerie, pour intervenir en cas d’échec des négociations avec les pirates.

Mais les pays occidentaux ne montrent guère d’enthousiasme pour s’engager militairement en Somalie, après le désastre de l’intervention américaine et des opérations de l’ONU dans ce pays dans les années 1990.

Suivant la position officielle du gouvernement somalien, le Centre anti-piraterie du Bureau maritime international (IMB) a appelé une nouvelle fois lundi la communauté internationale à renforcer la sécurité le long des côtes somaliennes.

"Le Conseil de sécurité des Nations unies, ou tout autre organisme, doit prendre des mesures pour empêcher les pirates d’attaquer d’innocents plaisanciers", a déclaré à l’AFP Noel Choong, le responsable du Centre basé à Kuala Lumpur.

"Il y a beaucoup de pétroliers (…) et nous sommes inquiets d’un désastre sur l’environnement en cas d’attaque d’un tanker transportant du pétrole brut ou des produits chimiques", a-t-il relevé.

Les pirates "sont des terroristes et il n’y a pas besoin de négocier avec eux", juge de son côté le gouverneur du Bari, selon qui ils "cherchent de l’argent et ils ont été encouragés par le paiement de rançons lors de précédentes attaques de navires".

Dans un pays ruiné par la guerre civile, la piraterie est en effet une activité extrêmement lucrative, tout comme l’enlèvement d’étrangers – essentiellement des employés d’organisations humanitaires -, où le trafic – dans des conditions inhumaines – d’immigrés clandestins vers le Yémen.

_________________________________ 1 – Ouest-France

Somalie : les pirates relâchent un pétrolier norvégien

Des pirates somaliens ont relâché, ce vendredi soir, le pétrolier norvégien MT Bow Asir, dont il s’étaient emparés fin mars.

De sources proches de ces pirates, on affirmait que la restitution du navire avait donné lieu au versement d’une rançon de 2,4 millions de dollars, mais un porte-parole de l’armateur Salhus Shipping a seulement confirmé que le pétrolier avait été relâché sans donner de précisions.