22/04/09 (B495) Journal de la Flibuste … (7 articles en Français et en Anglais)

_______________________________ 7 – AFP

Kenya: procès de 9 pirates somaliens présumés remis par l’Allemagne

Le procès de neuf pirates somaliens présumés, capturés début mars par la marine allemande alors qu’ils attaquaient un cargo dans le golfe d’Aden, s’est ouvert mercredi devant la Haute cour de justice de Mombasa (sud-est du Kenya), a constaté un correspondant de l’AFP.

Les neuf suspects avaient été capturés et emmenés à bord de la frégate allemande Rheinland-Pfaltz, qui participait à l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie.

En vertu d’un accord conclu entre Nairobi et l’Union européenne pour faciliter le transfèrement au Kenya de Somaliens soupçonnés de piraterie, la justice allemande avait remis ces suspects au Kenya.

"Nous étions en patrouille dans le golfe d’Aden quand nous avons reçu un appel de détresse via la radio signalant que le (cargo) MV Courier était attaqué", a raconté lors de l’audience Anthony Graham, pilote d’un hélicoptère américain ayant mis fin à l’attaque.

Un hélicoptère allemand de la frégate Rheinland-Pfaltz et cet hélicoptère américain dépêché par le croiseur lance-missiles USS Monterey, avaient mis fin à l’attaque des pirates qui avaient ouvert le feu sur le MV Courier, avait précisé début mars le ministère allemand de la Défense.

L’armateur allemand du cargo avait indiqué que les pirates avaient tenté d’intercepter le navire en tirant deux grenades et en ouvrant le feu avec des armes automatiques, sans l’atteindre. Le cargo avait réussi à s’échapper.

L’avocat des pirates présumés, Jared Magolo, a demandé à la Cour de pouvoir se rendre sur "la scène du crime" dans le golfe d’Aden, mais sa demande a été rejetée.

Le procès devrait durer plusieurs jours.

L’ambassadeur allemand au Kenya, Walter Lindner, a assisté à l’audience à Mombasa.

L’Allemagne a remis au Kenya sept autres pirates somaliens présumés qui avaient attaqué le 29 mars un pétrolier de ravitaillement de la marine allemande dans le golfe d’Aden, et doivent également être jugés au Kenya.

_________________________ 6 – Shabelle avec Reuters

Le Président somalien demande aux USA de ne pas intervenir contre les bases de pirates qui détiennent encore une douzaine de navires et les équipages. // Somali president advises against hitting pirate bases

Somalia’s president cautioned on Wednesday against any U.S. strike on the land bases of pirates who have seized dozens of ships off his country’s coastline, saying such an attack would have no positive effect.

Somali President Sheikh Sharif Ahmed told a news conference in Cairo that he preferred instead to strengthen Somali police forces to act against Somali buccaneers who have made millions of dollars seizing vessels in the Gulf of Aden and Indian Ocean.

Asked about a possible U.S. strike, Ahmed said: "We advise against this … because strikes like these rarely hit their marks."

"Training and arming the Somali forces is what will secure an end to this phenomenon," Ahmed said. "The idea now is to strengthen the Somali police force so they can pursue them, and to establish a coast guard whose mission would be to protect the Somali coast and prevent pirates from attacking passing ships."

The brief seizure of the Maersk Alabama and the subsequent hostage drama involving the ship’s captain have led to calls from lawmakers in Washington and former military officers for U.S. forces to attack the pirates’ bases on land.

A senior U.S. defence official has said the United States was unlikely to attack Somali pirate land bases due to the risk of civilian deaths but may help local authorities fight a scourge that has also driven up insurance rates for merchant ships passing through the waterways linking Europe to Asia.

U.S. officials are also wary of action that could lead pirates to seek common cause with Islamist militants such as Somalia’s al-Shabab group.

The Horn of Africa nation has been wracked by instability and violence since dictator Mohamed Siad Barre was ousted in 1991. Since then, there has been little effective central rule.

Ahmed, who headed the Islamic courts movement that defeated Mogadishu’s powerful warlords and brought some stability to the capital and most of south Somalia in 2006, said his movement had been able to deal with the pirates when it was in power.

"The pirates live on land. They don’t live in the sea. And we know the people. Previously, in the days of the courts, we with God’s grace were able to stop them," he said.

The courts were initially welcomed for bringing order, but the West later accused the Islamic Courts Union of links to extreme terrorist groups and Washington’s chief regional ally, Ethiopia, sent troops to drive the Islamists from power.

Somalia’s prime minister, speaking in Addis Ababa, said on Wednesday that foreign navies patrolling off Somalia’s coast had failed to discourage piracy "an inch", and condemned firms paying ransoms to sea gangs hijacking ships.

"The only reason people (become pirates) is because the companies are deciding to pay ransoms," Omar Abdirashid Ali Sharmarke told reporters.

Organisers of a donors’ meeting in Brussels this week say the Somali transitional government needs $165 million over the next year to build its security forces.

On Tuesday, a U.S. judge ruled that a Somali teenager accused of holding hostage a U.S. ship captain would be tried for piracy as an adult. In Kenya, the French navy handed over 11 pirates on Wednesday captured in a naval raid this month.

Several pirates taken after seizing French ships also face trial in France, but some have asked to be sent back to Somalia.

_______________________________ 5 – Le Figaro

Piraterie : pourquoi la France aide la Somalie

Par Bernard Kouchner

À la veille de la conférence internationale sur la Somalie qui se tiendra mercredi à Bruxelles sous l’égide de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères et européennes tient à expliquer le sensde l’intervention française dans ce pays d’Afrique.

La Somalie, qui n’en finissait pas de glisser dans le chaos et le silence, est à nouveau à l’ordre du jourde l’agenda international. Maisles événements dramatiques deces dernières semaines dansle golfe d’Aden et l’océan Indienne doivent pas dissimuler le sens global de notre action dans ce pays.

Lorsque je suis arrivé au ministère des Affaires étrangères et européennes, les convois du Programme alimentaire mondial (PAM) étaient déjà depuis quelque temps victimes d’actes de piraterie au large de la Somalie. Dès l’été 2007, avec mon collègue Hervé Morin, nous décidons de les faire accompagner par la Marine française et, en septembre 2007, le président Sarkozy annonce le lancement de l’opération « Alcyon » devant l’Assemblée générale des Nations unies. Nous travaillons ensuite à consolider le cadre juridique de la lutte contre la piraterie, en faisant voter plusieurs résolutions importantes au Conseil de sécurité. Enfin, à la faveur de la présidence française de l’Union européenne, nous lançons en partenariat avec l’Espagne la première opération européenne maritime dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense – « Atalante » -, afin de sécuriser les navires européens qui transitent par le golfe d’Aden.

Cette opération a obtenu de nombreux succès. Aucun bâtiment protégé par « Atalante » n’a été attaqué. Notre détermination est totale, comme l’ont montré nos interventions pour libérer nos otages. La France a procédé à l’arrestation de plus de 70 pirates, et ceux qui se sont attaqués à nos compatriotes ont été ramenés en France pour y être jugés. Bien sûr, la piraterie n’a pas disparu. Nous constatons même qu’elle atteint désormais l’archipel des Seychelles, dont l’économie pourrait ne pas se relever de ce fléau, et qui nous appelle à l’aide. Mais, pour lutter contre ce mal, nous ne pouvons nous contenter d’une action navale.

En Somalie, la piraterie est d’abord le symptôme de la faillite de l’État qui mine le pays depuis 1991. Abandonnéeaux seigneurs de guerre et scindée désormais en trois entités autonomes, la Somalie n’est plus en mesure d’assurer sa sécurité, ni sur terre ni en mer. Aiderles Somaliens à reconstruireun État : c’est le deuxième voletde notre action.

Au cours des derniers mois, nous avons encouragé le dialogue entre les différentes factions rivales. L’élection à la présidence d’un islamiste modéré en janvier dernier est venue confirmer la pertinence de notre analyse : depuis plus d’un an, nous cherchions à convaincre nos partenaires occidentaux que Cheikh Sharif était le seul à pouvoir rassembler autour de lui un consensus. Aujourd’hui, pour la première fois depuis 1991, la Somalie est dirigée par un gouvernement d’union nationale, promesse d’espoir et de stabilité. Voilà qui devrait inciter, je l’espère, à ne plus considérer la Somalie à travers le prisme exclusif de la lutte contre al-Qaida. Bien sûr, nous ne sommes pas dupes : les prises d’otages occidentaux n’ont pas cessé, le gouvernement vient d’adopter la charia. Notre soutien à la consolidation de l’État s’accompagnera d’une intransigeance de chaque jour sur le respect des droits de l’homme – et de la femme.

Nous contribuerons aussi à la formation des forces de sécurité somaliennes, par l’intermédiaire de nos troupes stationnées à Djibouti. Rendre aux Somaliens la maîtrise de leur sécurité : c’est tout l’enjeu de la réunion organisée ce jeudi à Bruxelles par le secrétaire général des Nations unies. Il en va de la lutte contre la piraterie et contre le terrorisme, mais aussi de la stabilité de l’Afrique orientale tout entière, et de la réduction des flux migratoires toujours croissants, qui font chaque jour dans le golfe d’Aden des dizaines de noyés, en silence.

Notre action sur le terrain traduit au quotidien une stratégie à plus long terme, qui vient répondre à deux impératifs. Plus d’Europe de la défense, tout d’abord. Après l’opération Eufor Tchad/RCA, « Atalante » constitue une avancée décisive. Je forme le vœu que nous soyons rejoints dans la formation des forces somaliennes par des partenaires européens.

Plus d’Afrique, ensuite : la Somalie abrite sur son territoire la seule opération militaire exclusivement menée par l’Union africaine, l’Amisom (African Mission in Somalia). Nous avons contribué à former les hommes qui la composent, originaires d’Ouganda et du Burundi. Et nous allons continuer de le faire, car l’avenir de la sécurité dans ce pays passe par une appropriation régionale des enjeux de sécurité.

Ce tableau de notre action en Somalie me fournit l’occasion de rappeler aux détracteurs de la politique africaine de la France combien notre approche a évolué depuis deux ans. La France est présente désormais sur un dossier politique dont elle était absente. Elle utilise l’atout de sa présence militaire à Djibouti, avec ses partenaires elle s’active pour trouver des solutions. Et elle est entendue.

_______________________________ 4 – AFP

Piraterie: le Pompéi arrive en Somalie, la Belgique envoie des observateurs

Le Pompéi, le navire belge arraisonné samedi par des pirates au large de l’Afrique de l’est, était mercredi sur le point d’arriver en Somalie, a indiqué le gouvernement belge, qui va envoyer des "observateurs" dans la région pour suivre la situation.

"Ce matin, le conseil des ministres restreint a pris connaissance de l’état des lieux en ce qui concerne le détournement du Pompéi. Celui-ci arrivera en Somalie vers la mi-journée", indique un communiqué du Premier ministre, Herman Van Rompuy.

Les autorités belges n’ont plus eu de contact avec le Pompéi depuis qu’il a lancé des signaux de détresse samedi à l’aube, alors qu’il se trouvait à quelque 150 kilomètres au nord des Seychelles, à l’est des côtes de l’Afrique.

Selon des observations aériennes, le navire a parcouru depuis lors plusieurs centaines de kilomètres en direction de la Somalie.

Les ministres belges ont décidé mercredi "d’envoyer une équipe d’observation dans la région concernée", c’est à dire un pays voisin de la Somalie, probablement Djibouti, "le plus vite possible", selon le communiqué.

"En outre, les mesures nécessaires pour mieux garantir la sécurité des navires en passage seront étudiées", ajoute le gouvernement, qui fera un nouveau point sur la situation vendredi.

Les responsables belges n’ont jusqu’ici pas indiqué si une interception par des navires de guerre internationaux qui luttent contre la piraterie dans le golfe d’Aden était envisagée.

"Comme dans toutes les prises d’otage, il y a plusieurs possibilités", avait seulement souligné dimanche Jaak Raes, le directeur du Centre de crise du gouvernement. La veille, il avait indiqué que des navires de la marine espagnole et française s’étaient détournés pour se diriger vers le Pompéi.

Spécialisé dans le transport et la pose de rochers, le navire venait de Dubaï, où il avait participé à la construction d’îles artificielles, et il se rendait en Afrique du Sud. Son équipage est composé de 10 hommes: un capitaine néerlandais, deux Belges, trois Philippins et quatre Croates.

_______________________________ 3 – RTL Info (Belgique)

Pompei: l’équipage va bien

Le bateau belge est toujours aux mains des pirates somaliens. Lors d’un conseil des ministres restreint, il a été décidé d’envoyer une équipe d’observation dans la région. Au cours de l’après-midi, un contact rassurant a été établi avec le capitaine du bateau.

Un contact a été établi mercredi après-midi avec le capitaine du Pompei, le navire belge détourné samedi dernier par des pirates alors qu’il faisait route vers les Seychelles. "Il nous a été signalé que l’équipage se porte bien", indique le Centre de crise du SPF Intérieur. Le navire est ancré près de la côte somalienne.

Le Centre ne souhaite pas communiquer plus pour l’instant. "Afin de ne pas mettre en danger la sécurité de l’équipage, il est important que les prochains contacts et négociations se déroulent en toute discrétion", souligne-t-il. "D’expérience, nous savons que cela risque de prendre un certain temps."

Il n’y a à l’heure actuelle encore aucune demande concrète, précise encore le Centre.

Une équipe belge à Djibouti

Mercredi matin, le gouvernement fédéral a décidé d’envoyer une équipe d’observateurs à Djibouti pour suivre la situation du Pompei. L’équipe d’observation devrait partir jeudi, a-t-on appris à l’issue du cabinet restreint qui s’est réuni mercredi matin.

"Cette équipe partira le plus rapidement possible", précise le Premier ministre Herman Van Rompuy qui indique que le Conseil des ministres restreint a pris connaissance de l’état des lieux en ce qui concerne le détournement du Pompei.

L’équipage compte deux Belges, un Néerlandais, quatre Croates et trois Philippins.

M. Van Rompuy ajoute que les mesures nécessaires pour mieux garantir la sécurité des navires en passage seront étudiées. Le Conseil des ministres se penchera à nouveau sur la question vendredi.

Quant à la situation générale en Somalie, elle sera examinée jeudi par la commission européenne et les nations unies. Les thèmes abordés lors de ce colloque seront principalement l’aspect politique et l’aide humanitaire.

_______________________________ 2 – Ria Novosti (Russie)

Des marins russes repoussent une attaque de pirates somaliens dans le golfe d’Aden

L’équipage russe du pétrolier grec Handytankers Magic a repoussé dimanche une attaque de pirates somaliens dans le golfe d’Aden, a annoncé mercredi le département extrême-oriental du Syndicat des marins de Russie.

"Des pirates ont attaqué le 19 avril le pétrolier Handytankers Magic, construit en Chine pour le compte de la société grecque Roxana Shipping et battant pavillon des îles Marshall, qui faisait route vers l’Europe. L’équipage a remarqué une embarcation de pêche battant pavillon noir dans le golfe d’Aden. Une barque avec quatre pirates prêts à monter à bord du navire s’est approchée du pétrolier. Le capitaine Iouri Souponine a donné l’ordre d’utiliser un canon à eau. Toutefois, les pirates ont réussi à tirer une roquette sur le navire qui n’a pas explosé", a précisé le porte-parole du syndicat.

Le capitaine Souponine a informé le port russe de Nakhodka (Extrême-Orient) que personne n’avait été blessé parmi les membres d’équipage, tous originaires de Nakhodka.

Le pétrolier s’approche actuellement du canal de Suez.

_______________________________ 1 – AFP

Pirate somalien jugé aux Etats-Unis: le procureur requerra la perpétuité

Le procureur général de New York Lev Dassin a annoncé mardi qu’il allait requérir la prison à vie à l’encontre du jeune pirate somalien qui a été amené aux Etats-Unis lundi.

Peu après que le juge Andrew Peck eut indiqué qu’Abdi Wali Muse allait être jugé "comme un adulte" et que l’affirmation par le père du jeune homme que celui-ci était âgé de 15 ans n’était "pas crédible", le parquet a publié les chefs d’inculpation dont va devoir répondre l’accusé.

La date du procès n’a pas encore été fixée, mais le Somalien est inculpé de piraterie, de complot pour s’emparer d’un navire par la force, d’utilisation d’armes à feu durant une attaque visant à s’emparer d’un navire, de complot visant à une prise d’otages, et d’utilisation d’armes à feu dans le but de s’emparer d’otages, selon la plainte déposée au parquet.

Le premier de ces chefs d’inculpation, la "piraterie", est "nécessairement" puni par la réclusion à perpétuité, a précisé le procureur. Les autres chefs d’inculpation sont passibles de peines pouvant également aller jusqu’à la prison à vie.

Le jeune Somalien est le seul survivant des quatre auteurs de la prise d’otage à bord du cargo Maersk Alabama. Il avait été blessé à la main gauche à la suite d’un coup de couteau infligé par un membre de l’équipage du bateau lors de la lutte pour le contrôle du porte-conteneurs américain le 8 avril au large de la Somalie.

Une partie de l’équipage avait finalement repris le contrôle du cargo mais les pirates s’étaient enfuis en prenant en otage le capitaine Richard Phillips sur un canot de sauvetage.

Ce dernier a été libéré au bout de cinq jours par une opération commando de la marine américaine, au cours de laquelle le jeune pirate s’est rendu tandis que les trois autres pirates étaient tués.