22/04/09 (B495) Un rapport de l’Inspection générale des Finances de Djibouti analyse le fonctionnement de la Centrale d’achats des médicaments et matériels essentiels (CAMME). Il est intéressant de lire comment on y détourne l’argent public … C’est probablement un exemple de la bonne gouvernance, à la sauce Guelleh …

___________________________________ Note de l’ARDHD
Avant de publier ses conclusions, nous tenons à féliciter spécialement l’Inspection générale des Finances pour ce rapport qui ose dire la vérité et qui analyse les carences dans la gestion des actifs publics au sein de la CAMME
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Dans le rapport (30/03/08) de l’Inspection générale des Finances (Ministère de l’Economie, des Finances et de la Planification) que nous avons pu nous procurer, il est intéressant de constater toutes les dérives et abus qui sont commis dans un établissement public.

De là à imaginer que cela se passe comme cela dans de nombreuses autres administrations, il n’y a qu’un pas à franchir.

Attention : seule la page 8 de ce rapport de 9 pages au total ne nous a pas encore été remise (?) mais vous pouvez télécharger la copie des 8 pages (format PDF – 2Mo) en cliquant ici.

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A
titre d’exemples nous avons repris quelques extraits de ce rapport. Ils sont édifiants :

III – Résultat des investigations de la CAMME

1 – Examen des disponibilités (Page 5)
(…)
c) La reconstitudion des opérations de banque au 01/03/08 fait ressortir
:

(..)

(2) des discordances entre les soldes après reconstitution et ceux des relevés bancaires,
(3) des irrégularités dans les opérations bancaires effectuées sur les différents comptes, à savoir :
– 1 chèque de 10.000.000 de FDJ tiré le 28/02/08 sur le compte BCI qui reste injustifié (ni facture, ni copie du chèque)

2 – Examen de la situation des stocks (Page 6)

2. L ‘examen de la situation des stocks.
a) Il n ‘y a aucune gestion des stocks.

(1) L’inventaire du stock fourni par le magasinier est élaboré pour la circonstance et fait état de plusieurs incohérences.
(2) 11 ne peut être rapproche avec aucun registre comptable.
(3) Il ne semble pas traduire sincèrement la réception de tous les flux de produits reçus au niveau de la Camme.
(4) Il n’existe aucune comptabilité matière.

3. L ‘examen des systèmes et structures de l’information.
a) Les systèmes et structures de l’information de l’établissement sont tronqués.

(1) Plusieurs insuffisances et carences générales dans l’environnement du contrôle interne ont été observées lors de notre intervention et notamment:

(2) La mission de contrôle de gestion est inexistante et les processus d’audit interne sont défaillants.
(3) Le système d’organisation administratif fait défaut aux dispositions du décret 2007-0140,PWMS portant Statuts de la Centrale d’Achat des Médicaments et Matériels Essentiels (CAMME).
(4) Le système d’organisation financier actuel est inopérant, inefficace et non productif pour ne pas dire inexistant,
(5) L’absence de la fonction ‘comptable’ qui est récurrente
(6) L’absence d’un manuel de procédures administratives, comptables et financier, prenant en• compte la dimension organisationnellç et le cadre juridique de l’établissement.
(7) L’absence d’un bilan d’ouverture,
(8) Le non respect de la tenue des sessions statutaires du conseil de gestion,
(9) L’inexistence d’un suivi efficace des actifs de l’établissement (aucun inventaire physique des immobilisations et pas de gestion des stocks),
(10) L’absence de tenue de la comptabilité —matières,
(11) L’absence de rapport financier,

ou encore (Bas de la Page 7)

a) Les dépenses effectuées pour l’acquisition de médicaments et matériels essentiels.

(1) Sur fonds propres:
Les approvisionnements de la CAMME en médicaments et en matériels essentiels s’élèvent à 62 096 376 FDJ pour le seul période de janvier et février 2008 et sont entachés des multiples irrégularités suivantes:
(i) 90%. des commandes passées au cours de a période vérifiée representant la somme de 55 837 640 FDJ sont effectuées auprès d’un seul fournisseur sans toutefois faire appel à la concurrence. Ils ont été passées par la CAMME auprès d’un
fournisseur unique domicilié à Nairobi
et dénommé” LAB (…)
____________________ Page 8 manquante

____________________ Haut page 9

(…) (200 000 FDJ et 281 500) sans justification précise fourni. Pire, rien ne justifie les bénéficiaires de ces deux chèques puisque l’un est vierge tandis que l’autre porte un autre nom. Et, encore moins l’objet de cette depenses (titre de paiement).
(ii) Impossibilité de disposer du montant des dettes fiscales et sociales de l’établissement

IV. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
A la lumiere des resultats des investigations menees dans le cadre de cette mission les conclusions suivantes s’imposent:

A. Nous formulons des réserves quant à:
1. La fiabilité des documents qui nous ont été remis du fait de leur caractère non exhaustive et non formel.
2. La sincérité et la veracité d’un bon nombre d’operations de gestion.

B. Nous considerons que la situation de cet établissement s’avére alarmante puisque sujette à de flagrant errements necessitant que des mesures d’urgence soient adoptées.