23/04/09 (B495) Nouvelles de Somalie … Conférence des donateurs à Bruxelles. (5 articles en Français et en Anglais)

_______________________________ 5 – 20 minutes

Un fléau des mers traité à terre

La conférence internationale des donateurs pour la Somalie, qui se tient aujourd’hui à Bruxelles, a des objectifs ambitieux : récolter 128 millions d’euros pour aider l’Etat somalien à rétablir la sécurité dans le pays, en proie au chaos depuis près de vingt ans. Organisée par les Nations unies, l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE), cette conférence doit permettre de financer pendant un an l’Amisom, la mission de maintien de la paix de l’UA en Somalie, ainsi que les forces de sécurité locales.

La piraterie ne figure pas au programme. Mais il s’agit, indirectement, de combattre ce fléau qui sévit dans le golfe d’Aden, au large du pays. Depuis le début du mois, les prises d’otages se multiplient : onze bateaux ont été capturés – un record – et, en 2008, une cinquantaine de navires avaient été pris pour cibles.

« La meilleure façon de s’attaquer à la piraterie est d’aider le gouvernement à devenir complètement opérationnel », insistait hier le Premier ministre somalien, Omar Abdirashid Sharmarke. Depuis le début de la guerre civile, en 1991, de nombreux clans se sont tournés vers la piraterie, lucrative. Les autorités réclament un soutien de leurs forces de police, qui comptent actuellement 3 000 hommes, mais qui en nécessiteraient au moins 2 000 de plus.

L’UE s’est engagée à verser 60 millions d’euros. De son côté, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch met en garde : « Les forces de sécurité somaliennes commettent elles-mêmes beaucoup d’abus violents contre les civils. Les efforts pour les renforcer doivent donc aussi faire en sorte qu’elles soient plus responsables de leurs actes », expliquait hier l’ONG. W

Sophie Cois

_______________________________ 4 – AFP

Force de l’ONU en Somalie: Ban Ki-moon reste prudent

Le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, a de nouveau recommandé la prudence mercredi dans l’engagement des Nations unies en Somalie où de nombreux pays, notamment africains, souhaitent qu’elles envoient une force de paix pour remplacer celle de l’Union africaine (Amisom).

Dans un rapport au Conseil de sécurité, M. Ban affirme que "les avancées politiques et les possibilités de paix sont réelles" en Somalie et "méritent un appui réfléchi, généreux et soutenu de la communauté internationale".

Mais il estime également important de "garder à l’esprit les enseignements des expériences précédentes des Nations unies en Somalie". L’ONU avait échoué dans une tentative de ramener la paix dans les années 90 en Somalie, pays ravagé par la guerre depuis 1991.

Le secrétaire général suggère donc une stratégie prudente, en trois phases. La première consisterait pour l’ONU à maintenir son engagement actuel, approuvé dans la résolution 1863 du Conseil de sécurité du 16 janvier: "Appui à l’Amisom, à l’édification d’institutions sécuritaires somaliennes, au processus politique et aux activités humanitaires".

Après plusieurs mois et "si les conditions de sécurité le permettent", on passerait à une 2e phase, où l’ONU aurait "une empreinte légère" à Mogadiscio. Il s’agirait de réinstaller le Bureau politique pour la Somalie (Unpos) pour l’aide au processus politique, les structures d’appui à l’Amisom et l’"équipe de pays" de l’ONU pour superviser l’aide humanitaire et les projets de relèvement et développement.

Ces deux phases "transitoires" permettraient "d’évaluer les progrès de l’action du gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien en faveur de la sécurité et de la mise en place de ses propres institutions de sécurité, et de jauger l’acceptabilité d’une présence des Nations unies à Mogadiscio".

Le Conseil de sécurité déciderait alors "si les conditions et le moment sont propices" du passage à une 3e phase, qui verrait "la mise en place d’une opération de maintien de la paix de l’ONU" avec 22.500 militaires appuyés par une composante navale.

Cette mission compterait également une importante composante policière comptant environ 1.500 agents et jusqu’à huit unités de police constituées.

Le principal rôle de l’opération serait de "contribuer à instaurer un environnement sécurisé qui permette de fournir l’aide humanitaire (…), faire avancer le processus de paix de Djibouti, reconstruire les institutions publiques somaliennes et appuyer les efforts de relèvement en cours".

Le rapport de M. Ban avait été demandé, dans sa résolution 1863, par le Conseil de sécurité, au sein duquel les pays africains et les Etats-Unis, encore présidés par George W. Bush, poussaient pour l’envoi d’une mission de l’ONU, malgré une situation toujours très instable sur le terrain.

Il est publié à la veille d’une conférence de donateurs à Bruxelles, où la commission européenne a dit qu’elle promettrait au moins 60 millions d’euros pour aider la Somalie à améliorer la sécurité.

Utilisant des projections de l’Union africaine, l’ONU espère récolter jeudi 166 millions de dollars (128 millions d’euros) pour financer pour un an l’Amisom (135 millions de dollars) et les forces de sécurité somaliennes (31 millions d’euros).

_______________________________ 3 – Shabelle (En Anglais)

Les hommes armées qui ont capturé les travailleurs humanitaires réclament une rançon de 4 millions US $. Gunmen who abducted MSF aid workers demand $4 million

The Somali gunmen who kidnapped two aid workers working for Medecins Sans Frontieres (MSF) have demanded 4 million dollars to release them, kidnappers told Shabelle Media Network on Tuesday.

One of the kidnappers who described his name as Ibrahim Ali Hassan contacted Radio Shabelle and said they are demanding 4 million dollars to release the foreign aid workers.

Asked about how he can confirm that he is one of the kidnapers he gave the phone one of the two foreign aid workers and he said.

“My name is Georgen I am from Belgium, Steve who is from Holland is also with me and we are all fine,” said Georgen before the line went dead and the abductor spoke again.

Ibrahim Ali Hassan says they are demanding from MSF and the countries of the aid workers to give them four million dollars to free them.

The aid workers were heading from Rabdhure district to Hudur town , the provincial capital of Bakol region in south western Somalia when they were abducted on Sunday.

Somalia has been mired in conflict for 18 years and is one of the most dangerous countries in the world.

Aid workers and journalists have often been kidnapped in Somalia. Hostages are generally relatively well treated and released, often after a ransom is paid.

_______________________________ 2 – AFP

Près de la moitié de l’argent espéré par l’ONU lors d’une conférence de donateurs sur la Somalie prévue jeudi a déjà été promis, une bonne nouvelle pour les autorités somaliennes qui réclament un véritable soutien à leurs forces de police.

La Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle allait promettre lors de cette conférence à Bruxelles "au moins 60 millions d’euros pour soutenir les institutions sécuritaires en Somalie et la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom)". La Belgique a de son côté promis 1,5 million d’euros.

Utilisant des projections de l’Union africaine, l’ONU espère récolter jeudi 166 millions de dollars (128 millions d’euros) pour financer pour un an l’Amisom (135 millions de dollars) et les forces de sécurité somaliennes (31 millions d’euros).

Conformément à la résolution 1863 du Conseil de sécurité de l’ONU de janvier, les Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne organisent cette conférence pour tenter de trouver les moyens de rétablir l’ordre dans ce pays pauvre de la corne de l’Afrique, en guerre civile depuis 1991.

A la veille de cette conférence, les dirigeants somaliens, justifiant leur demande par leur volonté de lutter eux-mêmes contre les pirates, ont insisté mercredi sur la nécessité de soutenir leurs forces de police, actuellement composées de 3.000 hommes mais qui aurait besoin d’au moins 2.000 de plus.

"Les pirates vivent à terre, et c’est pourquoi il faut commencer à lutter contre eux où ils vivent, et cela peut être réalisé par le renforcement de la police somalienne", a ainsi dit le président somalien Charif Cheikh Ahmed, qui sera à Bruxelles jeudi.

"La meilleure façon de s’attaquer à la piraterie est d’aider le gouvernement somalien à devenir complètement opérationnel", a ajouté son Premier ministre Omar Abdirashid Sharmarke.

"Depuis près de vingt ans, la Somalie ne bénéficie pas de l’Etat de droit mais est régie par la loi de la jungle. Maintenant, pour la première fois, la Somalie a un gouvernement crédible et la communauté internationale doit le soutenir", a approuvé le commissaire au Développement Louis Michel.

La multiplication des actes de piraterie dans le golfe d’Aden n’est officiellement pas à l’ordre du jour de la conférence des donateurs mais la sécurité en mer et la situation sur terre étant liées, le sujet devrait malgré tout être abordé par la dizaine d’organisations internationales et les 43 pays invités.

"Les actes récents de piraterie ont réveillé la communauté internationale, mais il serait faux de limiter la réponse à une intervention militaire", a commenté le président de la Commission, José Manuel Barroso, dans le communiqué.

"C’est simplement un nouveau symptôme d’un profond délabrement de l’Etat pendant 17 ans", a-t-il ajouté.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a toutefois mis en garde mercredi la communauté internationale concernant l’utilisation des fonds récoltés.

"Les forces de sécurité somaliennes ayant commis elles-même tellement d’abus violents contre les civils, les efforts pour les renforcer doivent également faire en sorte qu’elles soient plus responsables de leurs actes", a souligné Georgette Gagnon, responsable Africa de l’ONG.

La Commission européenne a prévu une aide au développement de 215,4 millions d’euros pour la Somalie pour la période 2008-2013. D’autre part, 15 millions d’euros ont déjà été attribués au financement de l’Amisom, par l’intermédiaire d’un fonds spécial dédié au maintien de la paix en Afrique.

_______________________________ 1 – Shabelle (En Anglais)

Le Président de l’A.N. somalienne accuse le Groupe Al Shebaab de travailler avec des étrangers, après qu’il ait refusé la décision parlemntaire d’appliquer la Charia dans le pays. // Parliament speaker denounces al-Shabab

The speaker of the Somali parliament sheik Adan Mohamed Nor (Madobe) denounced strongly Wednesday the Islamist faction of al-Shabab.

The speaker who held a press conference in the capital Mogadishu accused al-Shabab that they are working for foreigners after they opposed the decision of the parliament.

Somalia’s legislature endorsed the Islamic Sharia to be implemented in Somalia on Saturday and many people welcomed, but al-Shabab rejected the decision of the parliament.

“I believe that al-Shabab are mostly expatriates, they brought in this country many white and black expatriates from different parts in the world and I also believe that they are deceiving the Islamic religion and sending negative images from Islam,” said speaker Madobe.

He added that the Shabab are working with philosophy against the Islamic religion to divert those who want to adopt the Islamic religion.