29/04/09 (B496) Nouvelles de Somalie …. (3 articles en Français et en Anglais)

_________________________________ 3 – Le Monde

Madrid et Paris pour une conférence internationale sur la Somalie

L’Espagne et la France vont proposer la tenue d’une conférence internationale sur la Somalie.

L’annonce en a été faite, mardi 28 avril, par le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, à l’issue d’une séance de travail avec le président français Nicolas Sarkozy dans le cadre d’un sommet bilatéral. L’objectif est d’"apporter une réponse large, pas seulement de sécurité face à la piraterie, mais une réponse globale, politique, pour l’avenir de ce pays", a précisé M. Zapatero.

Les deux dirigeants n’ont pas donné de détails sur la forme que pourrait prendre cette initiative. La France et l’Espagne ont été à l’origine de l’opération aéronavale européenne Atalante, lancée en décembre 2008, contre les actes de piraterie au large des côtes somaliennes, dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Jean-Jacques Bozonnet

_________________________________ 2 – IRIN (ONU) (En Anglais)

SOMALIA: Des milliers de candidats à l’émigration se rassemblent au Puntland. // Potential migrants gather in Puntland

Thousands of Somalis and Ethiopians have gathered in Bosasso, commercial capital of the self-declared autonomous region of Puntland, with the aim of attempting the perilous journey across the Gulf of Aden to Yemen, officials told IRIN.

Mohamed Ahmed Ugas, a local government regional coordinator, said Puntland authorities had been sending many migrants back to their homes "but they keep coming back; for now we are not sending them back.

"Our estimate is that there are between 2,000 and 4,000 migrants currently in and around Bosasso," said Ugas, adding that up to four boats, carrying about 100 people each, were leaving Bosasso every week for Yemen.

He said the new Puntland administration – which came into power following elections in January 2009, wanted to stem the flow of migrants "but without the help of the international community it won’t be able to do it".

Puntland alone does not have the capacity to control the smuggling, Ugas said. "We have a very long coast and we don’t have the means to patrol it."

Mohamed Mahamud Welcome, editor of Bosasso-based Daljir Radio, told IRIN more women were leaving. "In the past, fewer than 10-20 percent of the migrants were women; now they form almost half, especially the Ethiopians," he said.

Smugglers were reportedly charging each migrant US$100 for the trip to Yemen, said Welcome, who visited one of the beach ports used by the smugglers.

Sometimes the smugglers did not even take them anywhere near Yemen. "They [smugglers] take these poor people on the boat, wander around the Somali coast for a night and dump them near a Somali town telling them it is Yemen," said Welcome, adding, "They are incredibly cruel."

He said: "When you talk to the migrants they seem aware of the dangers but are still willing to risk it all. These are desperate people who won’t listen to any advice not to undertake the journey. Unfortunately they will keep on doing it."

The UN Refugee Agency (UNHCR) said the number of those who crossed to Yemen in 2008 was 50,000, of whom "more than 1,000 people died during the journey".

Roberta Russo, an associate public information officer for UNHCR Somalia, told IRIN on 29 April: "In the first quarter of 2009 [alone], almost 18,000 people crossed into Yemen, a notable increase compared with 2008 when, at a similar date, some 12,800 engaged in the journey."

Russo said the agency, with the International Organization for Migration (IOM), was leading a taskforce of humanitarian agencies that is developing policies and coordinating responses to protect migrants and asylum seekers who could potentially be smuggled.

She said: "All the activities implemented try either to prevent smuggling or to respond to urgent needs of its victims."

_________________________________ 1 – RSF

Naissance d’une source d’information neutre : l’agence de presse somalienne indépendante (* note de l’ARDHD)

L’Agence de presse somalienne indépendante (Somali Independent News Agency, SOMINA), source d’information neutre sur l’actualité de l’un des pays les plus troublés d’Afrique, a été inaugurée, le 29 avril 2009 à Djibouti, par Omar Faruk Osman Nur, secrétaire général de l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), et Robert Ménard, directeur de Centre de Doha pour la liberté d’information.

Au cours d’une cérémonie qui s’est tenue dans les locaux de l’agence, dans le centre-ville de Djibouti-Ville, les bureaux de la SOMINA et le site Internet de ce nouveau média indépendant ont été présentés à la presse.

« Nous voulons tout d’abord saluer l’opiniâtreté des journalistes somaliens et de la NUSOJ, qui se mobilisent depuis plusieurs mois pour réussir le pari d’établir une source d’information réellement indépendante. Nous sommes heureux d’apporter notre concours, aux côtés de Reporters sans frontières, à une initative qui permet à la presse somalienne et internationale de disposer enfin d’une agence de presse crédible. Tous ceux qui ont rendu possible ce projet original, et en particulier les autorités djiboutiennes, peuvent être fiers d’avoir permis son existence », a déclaré Robert Ménard, dont le centre finance la première année de fonctionnement de l’agence.

« L’établissement d’une agence de presse indépendante, animée par des journalistes somaliens, est une aventure historique. Nous sommes fiers de voir nos confrères forcés de quitter le pays retourner au travail, en liaison avec leurs collègues sur le terrain.

Sans le soutien de la République de Djibouti et l’implication forte du Centre de Doha pour la liberté d’information et de Reporters sans frontières, ce nouveau média n’aurait pas existé », a pour sa part déclaré Omar Faruk Osman Nur, dont le syndicat a supervisé l’installation de la SOMINA dans un immeuble moderne de Djibouti.

Cette petite structure, employant trois journalistes permanents à la rédaction centrale de Djibouti, un correspondant permanent à Mogadiscio et sept pigistes dans les principales villes somaliennes, est placée sous le parrainage de la NUSOJ et de l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières, qui sont à l’origine de sa création.

La SOMINA couvre en temps réel l’actualité quotidienne dans l’ensemble du territoire somalien, dont le Somaliland, en publiant gratuitement des dépêches en somali et en anglais sur son site internet et par courrier électronique sur simple demande (info@sominaonline.com).

Depuis plusieurs années, la Somalie est le pays le plus meurtrier d’Afrique pour les journalistes. Les insurgés islamistes du groupe armé Al-Shabaab ont fait assassiner plusieurs figures de la presse, notamment des directeurs de stations de radio. Des dizaines de journalistes somaliens ont été contraints de fuir le pays, après avoir été menacés ou avoir été victimes d’attaques.

(*) Note de l’ARDHD :
Espérons, comme le proclame RSF, que cette petite structure pourra garder son indépendance, en dépit du fait que ses bureaux sont installés à Djibouti. Nous on craint que Guelleh, qui a toujours envie de controller la crise somalienne et parfois d’y envenimer les choses, ne fassent pression sur les journalistes. L’avenir le dira !