08/05/09 (B498) LDDH : 10ème anniversaire de la LDDH du 4 au 9 mai


Le Président

10ème anniversaire de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)
4 au 9 mai 2009.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) fête ses dix ans d’existence dans un climat difficile, à haut risque et en proie aux harcèlements permanents contre les défenseurs des droits de l’Homme en République de Djibouti ;

Dix ans de combat dans la semi clandestinité ;

Dix ans de dénonciations de toutes les violations des droits fondamentaux ;

Dix ans d’alertes lancées, très souvent entendues par les Organisations Internationales des Défenseurs des Droits de l’Homme, de quelques responsables politiques administratifs Djiboutiens et diplomates présents dans notre pays ;

Dix ans de propositions et de recommandations, hélas, ignorées par le Chef de l’Etat, Premier Magistrat et par nombre des Ministres saisis par notre Organisation.

Dix ans de solidarité et d’encouragements internationales et nationales à notre égard et aux opprimés Djiboutiens victimes d’une Dictature foncièrement sournoise ;

Dix ans de lutte pour nous défenseurs des droits humains imprégnés du profond sentiment d’avoir uniquement fait notre devoir de Défenseur avec abnégation et courage, toujours et encore.

Rappelant que la LDDH avait opté dès le début de rendre constamment public toutes ses activités par diverses communications allant des communiqués de presse, des notes d’information, de diffusion d’information, de lettres ouvertes souvent au chef de l’Etat ou autres autorités Djiboutiennes.

C’est dans ce cadre, que nous soumettons des Requêtes, des Recommandations pour contribuer avec confiance en l’avenir, en l’évolution des droits positifs et fondamentaux en République de Djibouti, de la Bonne Gouvernance et de l’effectivité de l’Etat de droit.

Observations de la LDDH
sur la situation politique et les risques encourus.

Après la récente participation active de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) aux travaux sur le rapport conjoint UE-République de Djibouti, il nous a paru opportun à l’occasion de notre 10ème anniversaire d’émettre et de soumettre nos requêtes à l’attention : de tous nos compatriotes, à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme à tous nos amis ici et à l’étranger, à tous les décideurs politiques et diplomatiques, etc…

Convaincus de la nécessité urgente et quotidienne de:

1. combattre, sans passion aucune, toutes les violations des Droits de l’Homme ;

2. dénoncer
haut et fort toutes les exécutions extrajudiciaires, toutes les disparitions, toutes les formes de tortures physiques et morales ;

3. prévenir
par dénonciation tous les risques d’insécurités sociales qui inéluctablement engendrent les conflits armés avec toutes les dérives de la haine tribale ;

4. témoigner contre les viols des jeunes femmes en priorité dans les zones de tensions ;

Au plan Politique.

Conscients qu’il est temps de changer de mentalité et de sortir définitivement des comportements post colonial en matière électorale ;

Conscients que depuis l’Indépendance les élections en République de Djibouti n’ont jamais été concurrentielles jusqu’en 1992;

Faut-il rappeler que toutes les élections législatives après le Référendum pour l’Indépendance puis les élections présidentielles à partir de 1982 se sont toujours déroulées sous la bannière du Parti Unique au pouvoir et ce malgré le vote Référendaire du 4 septembre 1992 de la Constitution Djiboutienne.

Déplorons:

  1. Que les structures des élections n’ont jamais changé dans la pratique jusqu’à présent encore moins d’une manière radicale ;
  2. Que même si une Constitution et une Loi Organique relative aux élections existent depuis 1992;ces deux textes Fondamentaux n’ont jamais été appliqués dans les domaines des libertés d’expression, de manifestations publiques, de grèves organisées, de Transparence dans la gestion de Fonds publics et des Biens Sociaux. ET ENCORE DANS LA GESTION LIBRE ET TRANSPARENTE DES PROCESSUS ELECTORAUX

  3. Que même les partis politiques d’opposition n’ont jamais été associés à la préparation encore moins aux contrôles des élections à tous les stades du déroulement des élections
  4. Que les fraudes et opacités électorales persistent et maintiennent au pouvoir un régime dictatorial de plus en plus impopulaire avec l’aval des Forces pré positionnées à Djibouti ;
  5. Que de 1958 date du Référendum mascarade organisée par l’Administration Coloniale jusqu’aux élections législatives entre les membres de la Mouvance présidentielle de 2008, aucune élection libre, transparente, concertée entre les forces politiques adverses, n’ont jamais eu lieu, exception faite des élections populaires du Référendum du 8 mai 1977 pour l’Indépendance

Dans le cadre des gestations actuelles pour une plausible adaptation à la volonté d’un Chef d’Etat impopulaire qui voudrait modifier à sa guise quelques passages de la Constitution nationale notamment et en application à l’article 33 de la Constitution mais surtout en violation aux dispositions de l’article 23 de la Constitution qui stipule :

« Le président de la République est élu pour six ans au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours. Il est rééligible qu’une seule fois ».

A l’allure où une mobilisation de sensibilisation se déroule, il est naturel de s’attendre à un pseudo Référendum en septembre prochain 2009.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) conformément à son combat pour la prévention des conflits internes dénonce d’ores et déjà les tentatives publicitaires pour la modification de la Constitution.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) ne manquera pas très rapidement d’établir une Feuille de Route sur les recommandations en vue de sortir du blocage des élections par l’Equipe au pouvoir.

NOEL ABDI Jean-Paul