30/05/09 (B501) Nouvelles de Somalie … ( 8 articles en Français et en Anglais)

___________________________ 8 – Le Monde

La guerre des deux cheikhs

Deux frères ennemis se font face à Mogadiscio. Reclus dans la présidence, la Villa Somalia, le président Cheikh Chariff Cheikh Ahmed, dirige le fragile gouvernement fédéral de transition (TFG) somalien soutenu par la force de l’Union africaine, l’Amisom (4 300 hommes). En ville, aux environs du grand marché de Bakara, l’un des chefs des insurgés, Cheikh Hassan Dahir Aweys, travaille à une offensive en cours contre le TFG et son ancien frère d’armes et de tendance religieuse. Il est l’un des précurseurs de la tendance islamiste somalienne.

Les deux hommes ont été associés en 2006, lorsque chacun d’entre eux dirigeait une des deux instances des Tribunaux islamiques, coalition de milices religieuses qui venaient pour la première fois depuis 1991 de réunifier sous un seul pouvoir l’ensemble de la capitale somalienne.

L’essentiel du pouvoir était alors entre les mains de Cheikh Hassan, ex-colonel, héros de la guerre contre l’Ethiopie (1977-1978), vétéran de la lutte islmiste en Somalie et accusé par les Etats-Unis d’avoir noué des liens avec Al-Qaida, tandis que Cheikh Chariff, plus jeune, nouveau venu, ne pouvait se prévaloir que d’une bonne éducation religieuse au Soudan et d’une modeste fonction d’enseignant à Mogadiscio.

Lorsque les Tribunaux islamiques ont été balayés par une intervention éthiopienne (laquelle a pris fin début 2009 après avoir subi de lourdes pertes), les deux hommes devaient se retrouver en exil à Asmara, en Erythrée, où ils ont fondé l’Alliance pour la nouvelle libération de la Somalie (ARS), un mouvement d’opposition bientôt soumis à la fatalité somalienne, la scission sur fond d’ambitions personnelles.

La trajectoire fulgurante de Cheikh Chariff Cheikh Ahmed a ensuite étonné. Bientôt fort de soutiens discrets en provenance de pays du Golfe et de milieux somaliens, l’ex-dirigeant des Tribunaux islamiques est parvenu à se faire élire président du gouvernement fédéral de transition en promettant d’unifier les anciennes forces de cette structure contre lesquelles il était en guerre et les miliciens de la mouvance islamiste. Subtil calcul qui n’a pas réussi à créer, dans les faits, de troupes unifiées et explique en partie, les revers actuels du TFG.

COMBATTANTS « ÉTRANGERS »

Seulement, alors que la Somalie était assez largement abandonnée à son sort, deux facteurs ont réveillé l’intérêt des pays étrangers et sauver, temporairement du moins, la mise du TFG. D’abord, l’explosion de la piraterie au large des côtes somaliennes, qui perturbe une route maritime essentielle de la planète, pousse de nombreux Etats à appuyer une solution politique destinée, peut-être, à rétablir des autorités centrales dans le pays. Ensuite, la crainte de voir se développer en Somalie une base d’Al-Qaida. mobilise les énergies. Les insurgés ont prospéré initialement grâce à l’intervention éthiopienne, brutale et mal conçue, dressant dans un sursaut de nationalisme prévisible la plupart des porteurs d’armes somaliens. Ils se sont révélés liés à des circuits complexes du djihadisme international.

Une minuscule poignée de combattants « étrangers », originaires de pays du Golfe ou d’Asie du Sud, essentiellement, se tenait dans l’ombre des tribunaux islamiques. Ils sont maintenant plusieurs centaines de volontaires de tous horizons, forgés par les guerres menées en Irak ou en Afghanistan aussi bien côté djihad que des pays occidentaux. Désormais les groupes Al-Chabab (La jeunesse), minoritaires en 2006, mènent l’insurrection tandis qu’un second groupe, Hizbul islam (Parti de l’islam), après des tergiversations, vient de se doter d’un chef : Cheikh Hassan Dahir Aweys.

J.-P. Remy

___________________________ 7 – Le Monde

En Somalie, avec le président assiégé dans une capitale ruinée par les combats

La menace qui pèse sur sa tête se lit jusque dans les plus infimes moments contrariés de la vie quotidienne. Même pour se faire couper les cheveux, le président de transition somalien, Cheikh Chariff Cheikh Ahmed, ne peut pas sortir de Villa Somalia, la présidence protégée comme un bunker. A Mogadiscio, le gouvernement fédéral de transition (TFG) représente à peine plus qu’une hypothèse optimiste, soutenue par la communauté internationale et menacée par des combattants islamistes.

Depuis le 7 mai, ses maigres forces tenues à bout de bras par la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) sont entrées dans une phase de combats. En face, les insurgés de deux groupes fondamentalistes somaliens, Al-Chabab (La Jeunesse) et Hizbul islam (Parti islamique), ont juré de balayer le TFG et son président, pourtant issu lui aussi de la mouvance islamiste.

Même si les questions religieuses dissimulent aussi des appétits féroces de pouvoir, l’heure est grave. Le président Cheikh Chariff, confiné dans un réduit étiré entre le port, l’aéroport, une rue principale et quelques poches tenues par les miliciens de son clan (Abgal), s’applique à rester en vie dans Villa Somalia et à organiser, en toute urgence, des forces armées tandis que fait rage, à l’extérieur, une combinaison d’attaques, de guérilla urbaine, de tirs d’obus de mortier et d’attentats.

Ses ennemis, les insurgés, opèrent depuis de nombreux quartiers de la ville. Il n’est pas certain que leurs forces, fractionnées entre commandants et factions, soient capables de s’unir au-delà de l’objectif consistant à chasser le TFG et son président de Villa Somalia pour y faire flotter leurs drapeaux noirs (Al-Chabab) ou verts (Hizbul islam). Les Chabab ont été placés par les Etats-Unis sur la liste des mouvements soutenant le terrorisme et sont supposés entretenir des relations avec Al-Qaida.

Trois ans plus tôt, les ennemis du jour faisaient pourtant partie du même mouvement, celui des Tribunaux islamiques. Ils avaient réussi à prendre le pouvoir à Mogadiscio et à y instaurer le calme et la sécurité sur fond d’application rigoriste de la charia (loi islamique), avant d’être chassés par une intervention éthiopienne soutenue par les Etats-Unis. A l’époque, la composante la plus violente, la plus extrémiste de la galaxie islamiste semblait encore marginale. Elle a gagné en puissance pendant l’insurrection anti-éthiopienne.

« DANS CET ANGLE, IL Y A UN TIREUR EMBUSQUÉ QUI PEUT FRAPPER »

Rescapé de cette époque, Cheikh Charif est parvenu à réémerger à l’étranger et à convaincre de ses talents d' »islamiste modéré », expression absurde qui sous-entend la promesse de réunir des tendances hétéroclites somaliennes et de jouer le rôle de repoussoir contre les Chabab, ouvertement djihadistes. En janvier, il a été élu président par les députés somaliens, qui s’étaient réunis à Djibouti pour être certains de terminer le scrutin en restant entiers.

Voici à présent, Cheikh Charif à Mogadiscio, sous les obus. « Je me sens en sécurité ici », assure-t-il avec un sourire évanescent, dans son bureau de Villa Somalia glacé par la climatisation. Et de dénoncer l’Erythrée, engagée aux côtés de l’ennemi: « La majorité des armes des insurgés viennent d’Erythrée. Nous savons que des officiers érythréens viennent ici et apportent de l’argent en liquide. » Il dénonce aussi l’arrivée de combattants étrangers, venus faire le coup de feu avec les Chabab. « La plupart viennent du Pakistan, d’Afghanistan et d’Irak », affirme- t-il. Lorsqu’il dirigeait l’un des organes des Tribunaux islamiques, l’Erythrée était impliquée en Somalie, mais de son côté.

Autour de lui, des soldats ougandais de l’Amisom fouillent les visiteurs jusqu’aux chaussures et assurent la défense, sortant à l’occasion leurs chars lorsque grandit la menace de voir les insurgés islamistes, implantés à quelques centaines de mètres, s’approcher trop près. Sur le porche du bâtiment où le président tient audience, un soldat ougandais en casque et gilet pare-balles avertit: « Attention, mettez-vous derrière le mur. Dans cet angle, il y a un tireur embusqué qui peut frapper. » Plaisanterie ? Exagération ? Des responsables somaliens passent sans se presser, chemise flottant au vent. Quelques secondes plus tard, des coups de feu claquent, d’autres rafales répondent. Confusion. « Il y a des insurgés infiltrés à la présidence. Ils se sont même tiré dessus dans Villa Somalia », assure une source militaire haut placée.

« LIVRAISONS D’ARMES »

Dans un bâtiment en contrebas, le premier ministre Omar Abdirachid Ali Charmake, autre captif volontaire de Villa Somalia, tente de se convaincre que l’appui international arrivera à temps. « Nous avons tendu la main à tout le monde, instauré la charia », rappelle-t-il en admettant: « Le temps ne joue pas pour nous. »

Enfoncé dans un canapé en velours profond comme le drame somalien, voici une figure connue: le cheikh Youssouf Mohammed Siad, « Inda’adde ». Après un parcours sinueux, Inda’Adde vient de quitter le camp des insurgés du Hizbul islam pour rejoindre le TFG. Les livraisons d’armes venues de l’Erythrée, il peut en parler, il était à une époque le destinataire d’une partie du matériel, comme l’ont noté des experts des Nations unies en charge de l’embargo sur les armes à destination de la Somalie.

Libéré par une nouvelle trahison, le voici devenu bavard, décrivant des « livraisons d’armes » de l’Erythrée, mais aussi des transferts en liquide assurés par des « individus dans les pays arabes » pouvant atteindre, par versements de 10 000 à 30 000 dollars, « près d’un million de dollars en une seule journée ».

Depuis le 7 mai, plus de 200 personnes ont été tuées, 700 blessées. L’action des forces gouvernementales est un désastre. Lors d’une tentative, la semaine passée, pour reprendre des positions aux insurgés, les forces du TFG ont avancé durant des heures avant de rebrousser chemin à la nuit. Les responsables de l’Amisom n’en reviennent pas. « Ils attaquent, ils avancent, ils prennent des positions et tout à coup, ils reculent.

Et évidemment, les insurgés les suivent », commente, fataliste, le colonel Jack Kakasumba, commandant du contingent ougandais de l’Amisom. « Il suffirait que le gouvernement ait de 3 000 à 5 000 hommes, espère le général Okello, commandant de la force panafricaine, mais surtout avec un commandement en état de fonctionnement. » Deux semaines plus tôt, on avait tenté de leur donner des uniformes, qu’ils avaient refusés, les jugeant « haramu » (impurs).

Alors le gouvernement a recours à des expédients. Des distributions d’armes à des civils ont lieu en ville ou près de la frontière éthiopienne. Des chefs de guerre qui avaient été marginalisés ces dernières années tentent de nouer une alliance pro-TFG. Dans le quartier de Madina, les Chabab font flotter depuis quelques jours leur drapeau noir. Des offensives se préparent des deux côtés.

Jean-Philippe Rémy

___________________________ 6 – Africa News (En Anglais)

Le Kenya soutient le Gouvernement somalien. // Kenya supports Somalia’s new government

Kenya is drawing the international community in support of continued Aid for the Intergovernmental Authority on Development (IGAD) in its quest to restore peace in Somalia. Kenya’s Foreign Affairs Minister Moses Wetangula said Kenya was concerned about the escalating violence in the Horn of Africa nation.

He added that his government recognises the TFG (Transitional Federal Government) of Somalia. Kenya is the outgoing chair of the regional bloc which includes six other states Wetangula has requested the United Nations (UN) Security Council to support resolutions passed by IGAD and the Africa Union (AU) Peace and Security Council in the past week.
That will make the UN impose a no-fly zone in militia held areas and implement a limited or complete blockade of the supply routes through land and other sea ports.

He strongly believes that this will suffocate the Somali militia and warlords to a point where they will be able to together work as people of Somalia.

He said the measures are aimed at weakening the influence of the militias that have been frustrating the TFG’s efforts to establish stability in the war torn country.

___________________________ 5 – Les Echos

Le président somalien accuse l’Erythrée de déstabiliser son pays

Le président somalien, Charif Cheikh Ahmed, a accusé pour la première fois l’Erythrée, hier, d’armer et de financer les insurgés islamistes qui ont lancé le 7 mai une vaste offensive dans le but, revendiqué, de le renverser. Vendredi, l’Union africaine (UA) avait demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des sanctions contre le gouvernement d’Asmara, dénonçant son soutien aux insurgés islamistes somaliens. L’UA a également demandé un blocus maritime et aérien de la Somalie pour couper l’approvisionnement des insurgés par l’Erythrée, qui n’a pas de frontière avec la Somalie.

___________________________ 4 – JDD

Somalie: Couvre-feu imposé dans le sud

Les rebelles islamistes somaliens du mouvement Chabaab ont imposé un couvre-feu nocturne dans la ville de Kismayo, dans le sud du pays, après une attaque à la grenade jeudi soir contre une de leurs bases.

Deux civils ont été blessés lors de l’attaque menée dans cette ville portuaire que les islamistes contrôlent depuis l’an dernier.

___________________________ 3 – AFP

Somalie: l’Amisom se sent incomprise de la population

La Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a le sentiment que la population ne comprend pas sa présence à Mogadiscio, a déclaré à l’AFP le général burundais Juvénal Niyoyunguruza, commandant adjoint de cette force de paix.

Q: Quelles sont les principales difficultés auxquelles est confrontée l’Amisom?

R: La principale difficulté c’est la compréhension de la mission par la population somalienne parce qu’elle ne voit pas le but de notre mission et croit que nous sommes venus pour combattre du côté du gouvernement. Ils ne croient pas du tout en notre neutralité.

Même les insurgés n’ont pas compris que nous sommes là pour une mission de paix, pour aider à la réconciliation et la stabilisation de la Somalie, à protéger les institutions et faciliter l’accès de l’assistance humanitaire. C’est pourquoi ils nous attaquent.

Le gouvernement (somalien) doit faire comprendre notre neutralité à la population. Il doit aussi faire comprendre ses objectifs afin que tous les Somaliens se sentent concernés et combattent pour la paix.

Q: Quelles actions menez-vous pour faire comprendre votre action à la population?

R: Nous faisons des actions en faveur des populations, des distributions d’eau potable, l’accès au dispensaire, parce les Somaliens n’ont pas accès aux centres de santé. A ceux qui viennent chez nous on explique notre rôle et ils nous jugent sur nos actes.

L’acharnement contre nous, je peux l’expliquer de différentes façons: d’abord nous sommes près de là où sont les insurgés. Ils ont un accès facile à nos positions. S’ils veulent faire un coup de publicité, ils vont taper là où c’est le plus facile.

Nous sommes aussi bombardés à distance par des mortiers, des fois 10 fois dans une seule journée. Mais on ne peut pas riposter parce qu’ils se mettent là où il y a beaucoup de population, alors si on utilise l’artillerie, on risque de toucher des victimes innocentes et prises en otage. C’est notre grand obstacle.

Q: Ne pensez-vous pas que le principal problème est d’être venu en Somalie en mission de maintien de la paix quand il n’y a encore aucune paix à maintenir?

R: La paix, c’est relatif. Il fallait bien commencer quelque part. Nous avons fait le sacrifice pour aider les Somaliens à reconquérir la paix. La paix viendra bien sûr, mais c’est un processus.

Les moyens dont nous disposons pour la paix sont suffisants. Ca va prendre du temps, des obstacles, mais je suis optimiste. Ils sont en train d’avancer vers la paix. Le gouvernement actuel ne veut plus recourir à la force pour avoir la paix, il est pour la réconciliation mutuelle et le dialogue.

___________________________ 2 – France 24

“Implanter la paix”, mission impossible dans Mogadiscio dévastée

Les soldats de l’Union africaine mandatés pour ramener la paix dans la capitale somalienne sont chargés d’une mission d’autant plus difficile qu’ils sont devenus la cible des insurgés islamistes.

Avant de pouvoir être soigné, chaque malade doit se soumettre à plusieurs contrôles de sécurité. Ici, tout le monde est suspect depuis que les forces de sécurité sont devenues la cible des insurgés islamistes. » Si les Shebab me reconnaissent, c’est sûr, je serai tué », confie un policier.

Aujourd’hui, personne ne contrôle vraiment la capitale somalienne et chacun se prépare au pire. « Si l’Amisom [la Mission de l’Union africaine en Somalie, mandatée par l’ONU pour ramener la paix dans le pays, NDLR] s’en va, je quitte mon uniforme. Je ne pourrai plus compter alors que sur ma kalachnikov », reprend le même agent.

Personne ne se précipite en Somalie…


L’Amisom attend des renforts. Mais personne ne se précipite en Somalie. Et pour cause : les soldats de la force africaine sont devenus l’une des cibles privilégiées des insurgés.

« Ces gars utilisent tout ce qu’ils peuvent contre nous : des engins explosifs improvisés, des couteaux, etc. On est toujours sur nos gardes : l’ennemi peut attaquer n’importe quand. Surtout quand vous avez ces femmes et ces hommes qui viennent ici pour recevoir de l’aide, des médicaments, un traitement : c’est dans ce type de situation que l’on s’attend à se faire attaquer », déplore le lieutenant Boscorasol Sebson, responsable d’un check-point devant le centre de soins.

Venus en Somalie pour ramener la paix, les soldats de l’Amisom ne contrôlent aujourd’hui qu’une toute petite partie de Mogadiscio. Avant de distribuer des cachets et d’aider les malades les plus mal en point, ils doivent penser à préserver leur propre sécurité.

Quarante morts en deux ans

Pour eux, les rues de Mogadiscio sont effectivement devenues aussi dangereuses que l’Irak ou l’Afghanistan pour les Américains. Voitures piégées, attaques répétées de leurs positions, bombardements au mortier : les casques verts de l’Union africaine ont payé un lourd tribu à la Somalie. Plus de 40 morts en 2 ans…

Le major Barigye Ba Hoku, porte-parole de l’Amisom, témoigne de la difficulté de la mission : « Je suis incapable de me souvenir du nombre de fois où nous avons été attaqués sur cette route. Quant à toutes les zones où nos forces sont stationnées, il faut constamment les garder sous contrôle. Or, ceux qui s’opposent à la paix sont à côté et mettent la pression… », raconte-t-il.

Malgré la guerre qui ravage Mogadiscio, la vie continue pour ceux qui n’ont pas fui la ville. Au large du port, les bateaux qui n’ont pas été arraisonnés par les pirates attendent de décharger leur cargaison. Voilà 20 ans que la Somalie est un pays sans État.

___________________________ 1 – AFP

Somalie: Ban Ki-moon condamne les attaques contre le gouvernement

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a vivement condamné jeudi les attaques répétées des groupes islamistes radicaux visant à renverser le « gouvernement légitime » en Somalie.

M. Ban « condamne vigoureusement les attaques armées qui se poursuivent contre le gouvernement fédéral de transition (GFT) », déclare un communiqué de son service de presse.

« La campagne de violence vise à renverser par la force un gouvernement légitime qui a tendu la main à ses opposants dans un esprit de réconciliation, par une politique de la porte ouverte et des négociations », poursuit le texte.

M. Ban est également « profondément préoccupé par le nombre croissant de civils tués, blessés et déplacés en conséquence de ces attaques. »

« Devant cette menace persistante pour le processus de paix, le gouvernement somalien appelle à l’aide internationale et le secrétaire général souhaite relayer cet appel de manière forte et urgente », dit le communiqué.

Le chef de l’ONU exhorte la communauté internationale à verser sans délai l’aide financière d’urgence et les autres formes de soutien récemment promises à Bruxelles au GFT et à la Mission de l’Union africaine (UA) en Somalie (Amisom).

Il a appelé également à des aides bilatérales directes au gouvernement somalien.

Le président somalien Sharif Cheikh Ahmed a accusé mercredi pour la première fois l’Erythrée d’armer et de financer les insurgés islamistes radicaux qui ont déclenché le 7 mai une vaste offensive dans le but, revendiqué, de le renverser.

Vendredi dernier, l’UA avait demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des sanctions contre le gouvernement d’Asmara, dénonçant son soutien aux insurgés islamistes somaliens. L’UA a également réclamé un blocus maritime et aérien de la Somalie pour couper l’approvisionnement des insurgés par l’Erythrée qui n’a pas de frontière avec la Somalie.