04/06/09 (B501) Nouvelles de Somalie … Très curieusement, depuis quelques jours, nous ne recevons que très peu d’articles sur le sujet, alors que des faits importants se déroulent certainement en Somalie. Est-ce la conséquence d’une volonté (ONU, Djibouti, Ethiopie) de censurer l’information ? Ce qui pourrait confirmer les informations données par la LDDH sur ce sujet. (3 articles en Français)

___________________________ 3 – Casafree avec Xinhua

Somalie : Le PM somalien sollicite une intervention urgente internationale

Le gouvernement somalien de transition a sollicité mercredi une intervention urgente de la communauté internationale dans la nation de la corne de l’Afrique pour permettre au nouveau gouvernement de mettre les insurgés hors du pays.

S’exprimant à Nairobi, le Premier ministre somalien, Abdirashid Ali Sharmake a aussi invité les voisins somaliens à appliquer de toute urgence leurs résolutions convenues à Addis Abeba en Ethiopie le mois dernier en imposant un blocus aérien et maritime afin de priver les Islamistes des renforts en armes et en combattants.

Sharmake a indiqué qu’une résurgence des affrontements dans son pays qui a fait des centaines de morts et contraint des milliers de personnes à quitter leurs maisons a été provoquée par une arrivée massive des agresseurs armés et étrangers qui ont envahi la Somalie.

"Nous voulons que l’IGAD (l’Autorité intergouvernementale pour le développement) et l’Union africaine protègent la Somalie en imposant des sanctions et un blocus sur les pistes d’atterrissage et les ports maritimes qui sont utilisés par les Shebab pour lancer des attaques contre la Somalie", a indiqué Sharmake aux journalistes à l’issue de la rencontre avec le ministre kenyan des Affaires étrangères, Moses Wetang’ula à Nairobi.

"Nous espérons voir l’IGAD appliquer ses résolutions conclues le mois dernier en Ethiopie et qui ont été aussi approuvées par l’UA pour l’adoption du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y une arrivée massive de combattants étrangers en Somalie", a-t-il affirmé.

Le Premier ministre somalien, dont l’administration a reçu le soutien des Nations Unies fait l’objet de plus en plus d’attaques de la part des éléments des milices Shebab, a affirmé être optimiste quant au retour de l’ordre dans la nation de la corne de l’Afrique.

Au cours de la réunion de crise du mois dernier, la structure régionale constituée de six nations, l’IGAD a aussi appelé à l’imposition des sanctions sur l’Erythrée, qui nie les accusations de fournitures d’armes aux Islamistes.

S’exprimant au cours de la rencontre, Wetang’ula a indiqué que les ports de Kismayo et Merca contrôlés par les Islamistes devraient faire l’objet d’un blocus "pour empêcher de nouveaux renforts en armes et en combattants étrangers."

Le ministre kenyan souhaite aussi l’interruption des vols sur les nombreuses pistes d’attérissage sous le contrôle des islamistes.

Il a annoncé l’envoi d’une délégation la semaine prochaine à New York par l’IGAD pour solliciter une audience avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au sujet des sanctions proposées sur la milice somalienne et l’Erythrée.

Le ministre a aussi critiqué l’attitude du gouvernement érythréen, en accusant Asmara de soutenir l’agression en Somalie. L’Erythrée a retiré sa participation aux instances de l’IGAD.

"Nous avons exprimé notre préoccupation au Premier ministre selon laquelle l’instabilité permanente dans notre voisinnage est une menace à notre économie (…) est une menace à l’économie de la région de la corne de l’Afrique. Nous adopterons finalement l’option de prendre toutes les mesures disponibles pour protéger nos intérêts stratégiques au sein de la région," a indiqué Wetang’ula.

La Somalie a fait l’objet d’un embargo sur les armes imposé par les Nations Unies pendant des années mais les armes continuent de circuler librement dans les marchés de Mogadiscio.

L’organe mondial a retiré sa précédente mission en 1995, et les ambassadeurs du Conseil de sécurité ont depuis rejeté plusieurs requêtes pour le retour des casques bleus, estimant qu’il n’y a pas de paix à maintenir dans l’Etat sans paix de la corne d’Afrique.

___________________________ 2 – Femmes.net avec Amnesty

Risque d’exécution d’une mère enceinte en Somalie : soyez en grand nombre à réagir

Ifraah Ali Aden risque d’être exécutée très prochainement pour le meurtre d’une autre femme, Suad Mohamed Aware, l’une des épouses de son mari. Sa condamnation a été prononcée à l’issue d’un procès inéquitable. Aucune date n’est fixée par son ordre d’exécution et elle pourrait, semble-t-il, être exécutée à tout moment.

Elle a été condamnée à mort par le tribunal de première instance à Boosaaso, une ville située sur la côte du Puntland, dans le nord-est de la Somalie. Elle est enceinte de quatre ou cinq mois, selon des sources proches d’elle. Le tribunal n’a, semble-t-il, ordonné aucune analyse médicale pour confirmer sa grossesse. Le droit international relatif aux droits humains et les engagements pris en la matière interdisent l’exécution de femmes enceintes ou mères d’un nouveau-né.

_____________________________ 1 – L’Express avec Reuters

Quatorze morts à Mogadiscio où l’exode se poursuit

Des miliciens islamistes ont brièvement repris mercredi un quartier de la capitale somalienne lors de combats qui ont fait 14 morts et des dizaines de blessés, rapportent des témoins.

Selon eux, la ville continue à se vider de sa population.

Les combattants du mouvement Al Chabab, arrivés dans la matinée à Yaqshid, un quartier nord, à bord de plusieurs véhicules s’y sont emparés du commissariat au terme d’intenses combats, mais ont dû battre en retraite par la suite.

Un mouvement de défense des droits de l’homme a fait état de six morts et de 54 blessés parmi les civils dans l’un des secteurs où les affrontements ont eu lieu. Un témoin a dénombré huit cadavres sur un autre site.

Les insurgés liés à Al Qaïda ont intensifié début mai leur offensive contre Mogadiscio. Depuis, les combats ont fait plus de 200 morts et 86.000 déplacés.

La bataille pour le contrôle de la capitale est le premier test d’envergure pour le président Cheikh Charif Ahmed, islamiste modéré soutenu par les puissances occidentales élu en janvier.

La communauté internationale et les pays de la Corne de l’Afrique redoutent que les islamistes n’utilisent la Somalie comme base arrière pour déstabiliser les deux principales économies de la région, le Kenya et l’Ethiopie.

Au total, le soulèvement islamiste entamé il y a deux ans a fait près de 18.000 morts, plus d’un million de déplacés et des centaines de milliers de réfugiés.

"La guerre, la sécheresse et la malnutrition sont en train de plonger la Somalie dans une catastrophe pire encore. Des centaines de milliers de personnes sont en mouvement, des centaines de milliers sont déplacés et plus de trois millions ont désespérément besoin d’aide", a dit mercredi Hassan Noor, coordinateur de l’organisation humanitaire Oxfam en Somalie.