22/06/09 (B504) FreeDjibouti – > Refuser l’union de l’opposition est un véritable suicide politique dont le peuple paiera inévitablement les conséquences.

Selon des rumeurs persistantes qui sont confirmées par différentes sources, plusieurs acteurs de l’opposition ont proposé d’organiser un forum démocratique à Bruxelles, le 26 juin en réunissant l’ensemble des dirigeants de l’opposition, sans exclusive.

Aux dernières nouvelles, seuls deux dirigeants auraient refusé de participer à ce forum de l’opposition : ce sont MM Daher Ahmed Farah (DAF) du MRD et Mohamed Kadamy le représentant en Europe du FRUD Armé.

Ils auraient motivé leur décision par un refus de s’asseoir avec des représentants du Gouvernement en Exil, car ils rejetteraient cette appellation.

Fausse raison ???

Les fondateurs du GED avaient tenté à plusieurs reprises de réunir les responsables de l’opposition au sein d’une organisation commune, précision étant apportée, que chacun garderait son étiquette politique, son appartenance à son parti et défendrait ses convictions personnelles. Beaucoup de gouvernements dans les pays démocratiques, fonctionnent de cette façon.

Y a-t-il matière suffisante pour refuser de s’asseoir à la même table que ces personnes qui ont initié à leur façon et avec leurs moyens, une forme originale d’opposition à la tyrannie ?

Ni leur bonne foi, ni leur engagement ne peuvent être mis en doute, quand on sait, par exemple, que l’un d’entre eux, M Alhoumekani, a été directement et indirectement victime de son engagement sans faille pour la manifestation de la vérité dans l’assassinat du Juge Borrel : sa famille, y compris sa mère âgée, a été expulsée manu militari et sans préavis du pays. Ce qui n’est pas un détail, reconnaissons-le !

Si la raison invoquée est une excuse de façade, quelles pourraient être les véritables motivations de MM Kadamy et DAF ?

Écartons d’entrée le fait d’un manque de vision politique, car ce sont des personnes intelligentes et capables d’analyser les situations politiques. Au moins, nous aimerions, tous, le croire.

Alors ?

Je ne voudrais surtout pas donner le moindre crédit à la thèse, de plus en plus répandue, au sein de la diaspora, qui consiste à accuser ces deux leaders de recevoir des subsides en provenance de Djibouti. Ce qui les contraindrait en échange à à se limiter désormais à une opposition de façade, uniquement pour accréditer les apparences démocratiques d’un régime tyrannique. Non, ce n’est pas possible, ce serait trop triste … !

Je ne vois plus qu’une seule hypothèse dans ce contexte. Peut-être des lecteurs sauront en proposer d’autres. C’est que ces dirigeants estiment qu’il leur est plus aisé et plus confortable d’avoir la charge de critiquer le dictateur en place, plutôt que d’assumer effectivement les commandes d’un pays totalement ruiné et dévasté par 32 ans de dictature et en particulier par les dix dernière années de règne d’Ismaël Omar Guelleh.

Je voudrais dire à l’ensemble de l’opposition qu’il ne faut pas se tromper de combat et surtout d’ennemis.

La cible, c’est le régime de Guelleh et personne d’autre.

Rien ne sera possible tant qu’IOG sera aux commandes. Il ne faut pas se tromper de cible : l’ennemi n’est pas le parti politique voisin du vôtre, même s’il défend des idées un peu différentes des vôtres : aujourd’hui la réalité commande : c’est votre allié incontournable pour défaire la dictature sur son propre terrain : celui de l’adhésion populaire. Le poids de la rue.

N’oublions jamais que le régime fait des victimes chaque jour.

Elles sont nombreuses ! D’abord les victimes directes qui sont violées, emprisonnées, torturées et injustement spoliées, mais aussi les victimes indirectes : ceux qui n’ont plus les moyens d’assurer la subsistance décente de leurs familles, ceux qui n’ont plus de travail, ceux qui n’ont plus d’électricité et ceux qui n’ont plus accès ni aux soins ni à l’éducation.

Chaque responsable politique porte sur ses épaules, l’avenir du peuple tout entier, et surtout celui de sa jeunesse. Cela lui interdit formellement de faire n’importe quoi et c’est même tout le contraire.

Comment un homme politique digne de ce nom, pourrait-il privilégier ses intérêts personnels, ses petites rancunes et son ambition au détriment de la cause commune, sans se renier à jamais ?

Il doit servir le peuple avec abnégation et objectivité. S’il le fait, là, il sera reconnu et récompensé. Mais pas avant !

Cette décision apparemment « suicidaire » de deux de nos leaders me révolte, car elle porte préjudice au Peuple.

Non pas que je leur conteste le droit individuel au suicide politique, mais parce qu’il contribuera à entraîner le Peuple tout entier dans ce dramatique effondrement économique, social et juridique, que seule l’opposition honnête et unie aurait la capacité d’endiguer.

FreeDjibouti

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