22/06/09 (B504) Nouvelles de Somalie … Le Gouvernement semble être en très grande difficulté. L’UA soutient sa demande d’assistance. Les Ethiopiens rejettent la demande d’aide, mais interviennent concrètement sur le terrain. Les forces islamistes semblent être renforcées par des combattants d’Al Qaïda et menacent les forces étrangères qui interviendraient sur le sol somali. Le Premier Ministre kenyan laisse entendre qu’il pourrait répondre favorablement à la demande d’intervention. Bref la plus grande confusion … et le mot est faible !!! (9 articles en Français et en Anglais)

_____________________________ 9 – Shabelle (En Anglais)

Le Premier ministre kenyan ne refuse pas une option militaire en Somalie. // Kenya PM hints at military option for Somalia

Prime Minister Raila Odinga Monday hinted at a military solution to the crisis in war-torn Somalia.

At a joint press conference with Somalia Prime Minister Omar Abdirashid Ali Sharmake at his Treasury office, Mr Odinga called on the international community to consider sending “military assistance” to the war-torn nation to arrest the armed conflict.

“When I was in Geneva last week, I talked to various agencies to help Somalia deal with the problem, and to also help us to deal with the influx of refugees into Kenya. There is also need to provide military assistance to deal with the situation in Somalia,” said the PM.

But he remained non-committal on whether Kenya would send its troops to Somalia , saying the government would meet and make an announcement on the issue “soon”. “I’m not saying that we will send forces to Somalia, we are consulting and will make an announcement soon,” he added.

He cited IGAD and AU resolutions that restricted nations from interfering in the internal affairs of their neighbours to explain Kenya’s reluctance to send troops to Somalia just yet.

Mr Odinga appealed to the Intergovernmental Authority on Development (IGAD), the African Union (AU), the European Union (EU), the United Nations (UN) and the US government to move in and save the Somalia Transitional Government from being overrun by the insurgents.

He expressed concern that the international community was yet to honour pledges to extend aid to the fledgling Somalia government, amounting to US$213 million, agreed upon during a meeting held in Brussels, Belgium recently.

He warned that the consequences to Kenya would be “very grave” if Mogadishu was to fall to the insurgents, and appealed for international intervention.

_____________________________ 8 – JDD

Somalie: Paris « très préoccupé »

Le ministère des Affaires étrangères s’est dit lundi « très préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale somalienne », évoquant les pressions exercées sur la population par les groupes armés radicaux.

Le Quai d’Orsay a par ailleurs assuré son soutien « au gouvernement fédéral de transition somalien dirigé par Sheikh Sharif », ajoutant que la France était disposée « à former un bataillon de la force de sécurité somalienne dès que les Somaliens seront prêts ».

_____________________________ 7 – Nouvel Obs avec AP

L’Union africaine soutien l’appel à l’aide de la Somalie

L’Union africaine a dit lundi apporter son soutien à la Somalie, qui a réclamé l’envoi de troupes étrangères pour l’aider à combattre l’insurrection islamiste, sans pour autant lui promettre de nouvelles troupes.

Le gouvernement somalien « a le droit de réclamer l’aide des Etats membres de l’Union africaine et de la communauté internationale plus largement », a déclaré le président de la Commission de l’UA, Jean Ping.

L’Union africaine a déjà des soldats déployés à Mogadiscio, dont le mandat est limité à la protection des installations gouvernementales.

Les députés somaliens avaient réclamé ce week-end une intervention militaire immédiate de leurs voisins, Kenya, Ethiopie et Djibouti.

Le gouvernement kenyan a fait savoir lundi qu’il ne comptait pas envoyer de troupes, et aucun autre pays n’avait réagi à cet appel.

Le ministre de la Défense somalien, qui était censé rencontrer lundi à Paris des responsables du gouvernement français, a regagné précipitament son pays en raison de la dégradation de la situation sur le terrain, a précisé le Quai d’Orsay.

Ces dernières semaines, la rébellion islamiste a mis les bouchées doubles, et les diplomates estiment qu’il s’agit de l’assaut final pour chasser le gouvernement de son bastion de Mogadiscio.

Au moins 200 civils ont été tués dans ces affrontements, qui ont chassé sur les routes plus de 126.000 personnes depuis le 7 mai, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Selon l’ONU, 3,2 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population du pays, ont besoin d’aide humanitaire.

Il y a deux ans, l’Ethiopie était intervenue en Somalie pour chasser les islamistes qui s’étaient emparés de Mogadiscio. Les Ethiopiens sont repartis en janvier de cette année, puis de nouvelles troupes ont été dépêchées à la frontière le mois dernier.

_____________________________ 6 – France-Diplomatie

Dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale somalienne (22 juin 2009)

Nous sommes très préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale somalienne et par les attaques contre le gouvernement et les populations menées par des groupes armés radicaux bénéficiant de soutiens extérieurs. Cette préoccupation est partagée par l’Organisation de la conférence islamique et par l’Union africaine.

Nous soutenons pleinement le gouvernement fédéral de transition somalien dirigé par Sheikh Sharif en particulier en vue de renforcer ses capacités de défense. Nous sommes ainsi disposés à former un bataillon de la force de sécurité somalienne dès que les Somaliens seront prêts. Cette question devait notamment être évoquée aujourd’hui par Bernard Kouchner avec le ministre somalien de la Défense. Mais l’entretien n’a pu avoir lieu, Mohamed Abdi Gandi ayant regagné la Somalie au cours du week-end du fait de la dégradation de la situation sur le terrain.

La France, consciente de la nécessité d’apporter un soutien au gouvernement somalien et conformément aux engagements pris à Bruxelles le 23 avril, a pris l’initiative d’associer ses partenaires européens à son projet de formation lors du CAGRE du 18 mai. Nous étudions maintenant les actions possibles avec nos partenaires. Cette question fera à nouveau l’objet de travaux dans le cadre du CAGRE de juillet. Une initiative européenne dans ce domaine serait complémentaire de l’aide apportée par la Commission dans les secteurs de la police, de la justice et du soutien à l’AMISOM, ainsi que de l’opération navale PESD « Atalante ».

_____________________________ 5 – Le Matin (Suisse)

La Somalie en proie aux islamistes

Les combattants islamistes radicaux somaliens, qui mènent une insurrection contre le président Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste devenu le représentant des modérés, contrôlent le sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie.

– juin-juil 2006: Les forces des tribunaux islamiques, avec à leur tête cheikh Hassan Dahir Aweys et cheikh Sharif Sheikh Ahmed, prennent le contrôle de Mogadiscio à l’issue d’une sanglante bataille contre les chefs de guerre qui se partageaient la capitale.

– 9 oct: Ils déclarent « la guerre sainte » au gouvernement et à l’Ethiopie qui le soutient.

– 1er jan 2007: L’armée éthiopienne et les forces du gouvernement de transition reprennent la capitale et les régions contrôlées par les islamistes, au terme d’une offensive lancée fin décembre.

– 8-24 jan: Raids aériens américains contre des dirigeants présumés d’al-Qaïda.

– 6 mars: Début du déploiement de la force africaine de paix (Amisom).

– mars-avr: Offensives de l’armée éthiopienne qui s’empare des principaux bastions des insurgés à Mogadiscio.

– 6-14 sept: Création de l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS), dominée par les islamistes.

– Fév 2008: Washington inscrit le groupe radical des shebab sur la liste des organisations terroristes.

– 19-20 avr: Combats à Mogadiscio entre forces gouvernementales soutenues par les soldats éthiopiens et insurgés: plus de 80 morts.

– 9 juin: Gouvernement et ARS signent à Djibouti un accord politique et de cessez-le-feu, rejeté par cheikh Aweys, qui rompt avec Sharif Sheikh Ahmed.

– 22 août: Les insurgés prennent Kismayo (sud), où ils instaurent la charia.

– 26 oct: Accord gouvernement/islamistes modérés sur l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et le retrait progressif des Ethiopiens. Rejeté par les shebab.

– 29 oct: Cinq attentats à la voiture piégée visent des bâtiments stratégiques et des bureaux de l’ONU dans le nord du pays: au moins 20 morts.

– 12 nov: Les shebab prennent Merka (sud).

– 20 nov: Sanctions ciblées de l’ONU aux Somaliens faisant obstacle au processus de paix.

– 25 jan 2009: Fin officielle du retrait des troupes éthiopiennes.

– 26 jan: Les shebab prennent Baïdoa, siège du Parlement.

– 31 jan: Sharif Sheikh Ahmed est élu à la présidence par le Parlement élargi aux islamistes modérés.

– 22 fév: Onze soldats de l’Amisom tués dans un attentat revendiqué par les shebab.

– 18 avr: Le Parlement vote l’instauration de la charia, revendication clé des insurgés.

– 23 avr: Retour d’exil de cheikh Aweys.

– 7 mai: Début d’une violente offensive des insurgés, shebab et combattants du Hezb al-Islamiya de cheikh Aweys, pour renverser le président.

– 22 mai: Contre-offensive des forces gouvernementales.

– 27 mai: Le président accuse l’Erythrée d’armer et de financer les insurgés.

– 18 juin: Le ministre de la Sécurité intérieure tué dans un attentat suicide à Beledweyne (nord de Mogadiscio) revendiqué par les shebab. Trois assassinats en trois jours de hauts responsables. Les combats depuis début mai ont fait 300 morts.

– 20 juin: Le président du Parlement exhorte les pays voisins à déployer des troupes.

– 22 juin: Le président Sharif déclare l’état d’urgence.

_____________________ 4 – AFP

Le président somalien déclare l’état d’urgence face aux attaques islamistes

Mustafa HAJI ABDINUR

Le président somalien a déclaré lundi l’état d’urgence face à l’intensification des attaques des insurgés islamistes, qui mettent en péril un gouvernement ne contrôlant qu’une petite partie du pays et qui a lancé ce week-end un appel à l’aide désespéré à ses voisins.

Cette dernière décision d’un gouvernement aux abois suit l’appel samedi du président du Parlement somalien à l’envoi « dans les 24 heures » de troupes des pays voisins (Kenya, Ethiopie, Djibouti, Yémen), reconnaissant que son gouvernement était « affaibli » par l’insurrection islamiste.

« Après avoir été témoin de l’intensification des violences à travers le pays, le gouvernement a décidé de déclarer l’état d’urgence », a annoncé lors d’un point de presse à Mogadiscio le président, un islamiste modéré élu fin janvier.

Selon un conseiller du président, ce décret présidentiel doit encore être approuvé par le Parlement somalien pour entrer en vigueur. On ignorait lundi quand et où le Parlement pourrait se réunir pour approuver ce décret.

Cette mesure ne devait pourtant pas changer grand-chose au bourbier dans lequel s’enfonce le gouvernement, qui ne contrôle plus que quelques régions du centre de la Somalie et des quartiers stratégiques de la capitale (le palais présidentiel, le port, l’aéroport notamment) protégés par les soldats de la force de paix africaine (Amisom).

Les islamistes extrémistes des shebab et la milice Hezb al-Islamiya ont lancé depuis le 7 mai une violente offensive contre le gouvernement de M. Ahmed. Les forces pro-gouvernementales mènent depuis le 22 mai une contre-offensive, qui a rencontré de sérieux revers.

Les insurgés ont notamment revendiqué un spectaculaire attentat suicide jeudi à Beledweyne (300 km au nord de Mogadiscio) qui a coûté la vie au ministre de la Sécurité et à 19 autres personnes.

Depuis début mai, les combats ont fait environ 300 morts (civils et combattants).

Dimanche, l’Organisation de la conférence islamique (OCI), dont la Somalie est membre, a appelé à une action immédiate de la communauté internationale en Somalie afin notamment « de rétablir l’ordre dans le pays et d’alléger les souffrances des civils innocents ».

L’organisation a condamné « dans les termes les plus vifs les actions des insurgés, des actes terroristes contraires aux valeurs de paix et de réconciliation préconisées par l’islam ».

De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a estimé que le gouvernement somalien avait « le droit » de demander un soutien militaire international face à « l’agression » des insurgés.

M. Ping a dénoncé « la poursuite, avec un appui extérieur, de l’agression perpétrée par des éléments armés contre le peuple et le gouvernement » somaliens.

L’Amisom, déployée à Mogadiscio depuis mars 2007, est composée de 4.300 soldats ougandais et burundais, loin des 8.000 initialement prévus. Cette force est régulièrement la cible d’attaques des insurgés islamistes.

Paris s’est dit lundi « très préoccupé » par la dégradation de la situation en Somalie et a réaffirmé son soutien au gouvernement fédéral de transition.

« Nous sommes très préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale somalienne et par les attaques contre le gouvernement et les populations menées par des groupes armés radicaux bénéficiant de soutiens extérieurs », a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères

_____________________ 3 – AFP

Somalie: pour l’UA, le gouvernement a « le droit » de demander un soutien militaire

Le gouvernement somalien a « le droit » de demander un soutien militaire international face à « l’agression » des insurgés islamistes radicaux qui ont lancé une offensive pour renverser le président Sheikh Sharif Ahmed, a jugé lundi l’Union africaine (UA).

« Compte tenu (…) du fait que les insurgés seraient en train de se regrouper afin de lancer des attaques encore plus massives contre des points stratégiques à Mogadiscio, l’UA estime que le gouvernement somalien, en tant qu’autorité internationalement reconnue et légitime de Somalie, a le droit de demander le soutien des Etats membres de l’UA et des membres de la communauté internationale », indique un communiqué du président de la Commission de l’UA, Jean Ping.

M. Ping dénonce dans ce texte « la poursuite, avec un appui extérieur, de l’agression perpétrée par des éléments armés contre le peuple et le gouvernement » somaliens.

Le président du Parlement somalien, Aden Mohamed Nur, a exhorté samedi les pays voisins à « déployer des troupes en Somalie dans les 24 heures », citant le Kenya, l’Ethiopie, Djibouti et le Yémen.

L’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui compte 57 membres, a appelé de son côté dimanche à une action urgente de la communauté internationale en Somalie face à l’avancée des shebab.

Les islamistes radicaux ont répliqué dimanche en adressant une virulente mise en garde à ces pays s’ils décidaient d’y envoyer des troupes.

L’UA a une force de paix – l’Amisom – déployée à Mogadiscio depuis mars 2007. Actuellement composée de 4.300 soldats ougandais et burundais – sur 8.000 initialement prévus – l’Amisom est régulièrement la cible d’attaques des insurgés islamistes.

___________ 2 – Courrier International avec Daily Nation (Kenya)

Al-Qaida menace la paix en Afrique de l’Est

Cent quatre-vingts hommes d’Al-Qaida, dont certains ont combattu en Afghanistan, au Pakistan, voire en Irak, combattent désormais aux côtés des islamistes en Somalie.

Le quotidien de Nairobi confirme des informations de la presse américaine et s’inquiète : avec ce groupe, baptisé Al-Muhajirun et dirigé par un Kényan, « le conflit somalien s’internationalise ».

La stabilité de la région est menacée, l’ambition d’Al-Qaida étant de créer un super-Etat islamiste qui s’étendrait du Mozambique au nord de l’Afrique, précise-t-il.

__________________________ 1 – RFI

La population fuit Mogadiscio

Les combats de ces derniers jours autour de Mogadiscio ont jeté sur les routes 130 000 personnes. Elles seraient aujourd’hui sans assistance. L’offensive des islamistes radicaux, commencée il y a un mois et demi, fait sérieusement vaciller le gouvernement fédéral transitoire de la Somalie, qui craint pour sa survie.

Ce qui a conduit le président du Parlement à lancer un appel au secours exceptionnel. Aden Mohamed Nur a demandé ce week-end aux pays voisins d’intervenir militairement sur le sol somalien afin de stopper l’avancée des islamistes radicaux. La réaction dimanche des shebabs a été une virulente mise en garde aux pays voisins de la Somalie qui décideraient d’y envoyer des troupes.

Mise en garde des islamistes

Les combattants islamistes jurent de « lutter jusqu’au dernier » contre toute force étrangère qui viendrait au secours du gouvernement de transition. Tous les pays et organismes qui suivent la situation en Somalie s’accordent sur la nécessité de renforcer et d’épauler les 4 300 soldats de l’Amisom, la Mission de l’Union africaine en Somalie.

L’Organisation de la Conférence islamique appelle par exemple à une action urgente de la communauté internationale. Mais aucun pays ne veut intervenir seul. L’Ethiopie, qui avait déployé des troupes en Somalie il y a 3 ans à la demande de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), a fait savoir qu’elle n’interviendra pas sans la décision de la communauté internationale.