05/07/09 (B506) Forum de l’opposition du 27 juin (Compte-rendu) 1 – De l’indépendance à la dictature : bilan politique, économique et sociale par M. Mohamed Daoud Chehem (Président du PDD)

FORUM DJIBOUTIEN DU 27 JUIN 2009

UNE INDEPENDANCE CONFISQUEE PAR LA DICTATURE

De l’indépendance à la dictature :
bilan politique, économique et sociale

par M. Mohamed Daoud Chehem,

Président du PDD

– Remerciement aux organisateurs de ce Forum. C’est une bonne initiative.

– Les encourager à continuer.

– Pour ne pas prendre beaucoup de temps, mon intervention sera axée sur les premières années de l’indépendance où les dérapages vers la division et la dictature ont commencé. Beaucoup d’entre vous, surtout les moins de 40 ans, ne connaissent pas cette période. Il faut justement la connaître, non pas pour faire le procès des son auteur mais pour bien préparer notre avenir en évitant les erreurs du passé.

– Quant à la période d’IOG, nous y vivons. Presque tout le monde connaît la situation dans le pays. Moi, j’ai préparé le bilan de dix années de pouvoir d’IOG, j’ai quelques exemplaires avec moi et je peux vous le donner. Par contre, je veux rappeler d’IOG les trois années avant qu’il accède à la présidence pendant lesquelles il a eu le plein pouvoir sur presque tous les ministères par décret présidentiel en Avril 1996.

I- Bien qu’il y ait eu quelques tiraillements au début, nous avons pris l’indépendance dans l’UNITE.

Premier accroc à cette unité :
signature de l’ordonnance du 30 Juin 1977 attribuant les fonctions du chef du gouvernement au Président pendant que le Premier Ministre est absent en mission à l’étranger.

Deuxième accroc grave :
à la suite de l’attentat du palmier en zinc du 15-12 1977, au lieu de se limiter à l’arrestation des personnes soupçonnées, il y a eu la chasse à toute une ethnie. Cela a conduit déjà à la division et le départ des jeunes vers l’Ethiopie prendre les armes contre le pouvoir de Gouled.

Troisième accroc :
en 1978, ce fut le tour des anciens membres de l’unicas de subir la répression.

C’était un groupe choisi pour leur appartenance à une communauté donnée.

Création du RPP le 04 mars 1979, mais pas encore déclaré parti unique.

Quatrième accroc :
en 1981, les poids lourds de la politique Djiboutienne ont tenté de créer un parti d’opposition PPD ( feu Ahmed Dini, Abdallah Kamil, Moussa Ahmed, Omar Osman Rabeh, feu Mohamed Ahmed Cheiko, feu Mohamed Saïd, etc….).

Arrêtés et emprisonnés à Damerjog illégalement.

Cinquième accroc :
en mai 1986, Monsieur Aden Robleh quitte le pays, alors ministre, avec six de ses amis. A suivi répression sur ses proches et ses partisans.

Sixième accroc :
27 septembre 1990, à la suite de l’attentat de café de Paris, une composante nationale a été victime d’une répression féroce. Par la suite innocentée mais le mal a déjà été fait.

Déjà nous avions glissé vers la dictature sur le plan politique. Ce qui a conduit à la guerre civile de 1991.

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On peut quand même reconnaître à feu Gouled que :

– Il a laissé l’Administration et les institutions républicaines intactes. L’Etat existait et son autorité aussi.

– Il respectait ses Ministres.

– Il ne cherchait pas à s’enrichir même s’il fermait les yeux sur les détournements que font les autres. Un jour en plein conseil des Ministres, il a remis au Ministre des finances un chèque d’un million de dollars qu’un émir du golfe lui avait donné à titre personnel.

– Il respectait la légalité. Une fois, pour faire libérer son appartement personnel par un occupant qui résistait, il n’a pas cherché à lui envoyer la police ou les gendarmes, mais tout simplement il a porté plainte contre lui auprès du tribunal dont le jugement a pris deux ans.

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Période avant son accession à la présidence d’IOG :

Dès l’indépendance, la RTD a été rattachée à la présidence de la république, sous tutelle du chef de cabinet :IOG.

En avril 1996, IOG a eu plein pouvoir par décret présidentiel qui plaçait presque tous les ministères sous sa tutelle.

Il a donc commencé à fermé dès 1996 deux établissements publics : ONAC et EPH qui n’avaient aucun problème financier. Aujourd’hui, l’absence de l’ONAC se fait sentir par la population. Cet établissement chargé de réguler le marché des denrées alimentaires, aurait pu jouer son rôle de régulateur au moment de la hausse vertigineuse des prix.

Entre 1996 et 1998, il a fait diminuer de 35 à 40%, les salaires des agents de l’administration. Ceux-là qui constituaient la classe moyenne sont tombés dans la pauvreté.

Il a fait fusionner la Police nationale à la FNP.

Devenu Président, il a continué sur sa lancée de 1996 à détruire toutes les institutions républicaines. Consulter le bilan de dix années de pouvoir d’IOG.

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II- Pour sortir le pays de cette situation, il faut refaire l’unité qu’il y avait eu au début de l’indépendance et se mobiliser contre la modification de la Constitution aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Texte transcrit et diffusé
par le Comité d’organisation