11/07/09 (B507) FreeDjibouti -> Les enjeux de l’Heure

L’heure est grave, tellement grave que si nous ne prenons pas la mesure de ce qui se joue actuellement, il ne faudrait que nous en prendre à nous-mêmes et non à la fatalité ou à un quelconque Dieu qui n’aimerait pas l’homme noir en général et le Djiboutien en particulier, sur ce qui s’ensuivra pour très longtemps encore à Djibouti.

Ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est pas seulement cinq années de plus de Guelleh au pouvoir ! Si ce n’était que cela, croyez moi, les Djiboutiens qui ont acquis par la force des choses, la faiblesse de s’accommoder avec la gestion chaotique et inhumaine du pouvoir de Gouled et de ses obligés, auraient su développer, en eux, une sorte d’anticorps qui les préserverait de la réalité monstrueuse dont est fait leur quotidien.

Cela va bien au-delà.

La gravité de ce qui se joue actuellement dans notre beau pays Djibouti est au delà même de cinq années supplèmentaires de Guelleh. A mon sens, l’enjeu véritable est de mettre un terme à la pérennisation d’une culture politique, dont le gouvernement est totalement responsable, qui encourage la dilapidation des deniers publics et ce, depuis l’indépendance.

Ce qui se joue aujourd’hui, c’est de décider si nous voulons ou non que l’organisation des institutions de l’Etat décidée depuis le cabinet d’un homme qui s’est imposé par la stratégie de la diversion devienne la règle à Djibouti, et serve d’exemple ou d’appel d’air à de futurs aventuriers.

Ne nous voilons pas la face, depuis toujours Guelleh envoie un message aux hommes politiques Djiboutien, actuels ou à venir : le pouvoir s’obtient et se garde par la force et par la peur. Cette conviction qu’il s’est faite et qu’il distille de façon subliminale aux Djiboutiens tombera si nous lui barrons la route sans armes en 2011.

Ce qui se joue c’est de faire sortir les Djiboutiens de la torpeur et de la peur suscitées par les sbires car si nous échouons n’attendez plus de ceux-ci, en tout cas pas avant longtemps, une mobilisation conséquente car ils auront compris que la politique du ventre l’emporte toujours au final.

Ce qui se joue aujourd’hui, c’est la crédibilité même du politique, de l’homme politique, en tout cas de tout ceux qui viendront encore proclamer leur opposition à Guelleh car à n’en point douter, ils prêcheront dans le désert car le peuple ne croirait plus à ceux qui n’ont jamais su comment faire tomber un dictateur en toute intelligence.

Ce qui se joue maintenant, ce n’est pas un « Tout sauf Guelleh » bête mais plutôt le risque de la perpétuation d’un système et d’une culture politique par délà celui-ci constitués de la violence comme arme de dissuasion, de la corruption pour faire taire les talents, et de l’enrichissement illicite comme finalité de l’engagement politique.

Non, nous ne voulons certainement pas que la postérité, que nos enfants fils naissent dans un pays qui n’offre aucune perspective d’avenir, où le sens même du mot « talent » n’effleure aucun esprit et où seul le clientélisme politique rampant, a droit de cité.

Vous l’avez compris, empêcher Guelleh de se maintenir au pouvoir est une question de vie ou de mort, j’insiste, de vie ou de mort, dans le sens ou la vie ça n’est pas simplement réaliser un cycle biologique, c’est à dire manger, se reproduire, puis mourir.

Vivre, c’est être libre d’aller et de venir sur toute l’étendue du territoire de son pays, c’est exprimer en toute liberté sa pensée, échanger ses idées et ses opinions, s’épanouir dans le domaine de la vie sociale où son talent excelle, et pouvoir se soigner aisément.

Non, cette vie là, celle digne d’un être humain, nous le savons tous, en 32 ans du régime du RPP et de ses obligés, le Djiboutien ne l’a jamais vécue, c’est à tout le moins un rêve pour lui.

Ce qui se joue aujourd’hui, c’est plus fort et plus important que mon ego, ma carrière, mon ambition personnelle, c’est le sort de tout un peuple, et de tous ceux qui naîtront dans un futur proche ou lointain dans le territoire de notre pays, et qui devront vivre les mêmes monstruosités qu’aujourd’hui, si jamais nous venons à échouer.

Les enjeux de la période trouble dans laquelle nous entrons sont immenses car ils ont des ramifications jusqu’à l’Elysée, touchant à la conception de sa politique africaine et de « l’homme noir qui n’est pas suffisamment entré dans l’histoire ».

Nous ne devons pas, et les leaders de l’opposition doivent le savoir, échouer aujourd’hui car demain sera trop tard, le prix de l’échec sera lourd à payer : préparatifs d’une succession à la togolaise, privatisation de l’armée, exacerbation des tensions ethniques, exil de la jeunesse à l’étranger.

Non, le système incarné par Guelleh issu de la culture politique générée par le RPP doit être défait par un sursaut populaire pacifique afin de prévenir et de dissuader les candidats futurs à la dictature à l’exemple de Guelleh.

Ce qui se joue enfin, c’est le sort des leaders de l’opposition et de tous ceux, appartenant à l’ancienne classe politique issue de l’idéologie politique du RPP, qui au cas où Guelleh se maintiendra au pouvoir (qu’il nous en soit préservé), auraient démontré leurs limites et leurs incapacités à répondre aux attentes du peuple djiboutien.

Dans ce cas, ils n’auraient plus qu’à s’effacer humblement dans leur inefficacité politique pour laisser la place à des hommes neufs, patriotes, dotés d’une véritable intelligence d’organisation et d’une vision de la société nouvelle à construire qui conduiront une vraie et crédible opposition en restaurant l’espoir des Djiboutiens.

En conclusion, je pense que, même la patience proverbiale des Djiboutiens, a ses limites. Ils ont déjà fait preuve de trop de patience. Aucun peuple de la sous-région n’aurait jamais pu supporter cette arrogance et cette insolence qui sont imposées par la dictature djiboutienne et ses « obligés ».

Le peuple djiboutien doit se mettre en tête que Guelleh ne partira jamais de lui-même et qu’il va falloir envisager sérieusement et sans haine, sa destitution. Ce n’est pas en restant tranquillement dans son coin que la dictature va s’effacer toute seule comme par magie. Pour ce faire, il faut que tous les Djiboutiens contribuent à tous les niveaux et selon les capacités de chacun.

Pour cela, il faudrait bien que les leaders de l’opposition arrêtent leurs tiraillements futiles sur certains sites et mettent leurs énergies au combat contre la dictature de Guelleh.

Nous avons une responsabilité devant l’Histoire et devant les générations futures !

Djiboutiennement

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