17/07/09 (B508) Nouvelles de Somalie … (2 articles en Français)

______________________ 2 – Afrique Avenir

Retour sur le 13ème sommet de l’Union Africaine: vers le renforcement d’une défense commune

Somalie, Madagascar, Guinée Bissau… Les crises politiques africaines ont été au centre des discussions du treizième sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en Libye du 1 au 3 juillet dans la ville de Syrte.

Crée en 2002, l’Union Africaine oeuvre à la promotion de la démocratie des droits de l’homme et du développement à travers l’Afrique, par l’augmentation notamment des investissements extérieurs par l’intermédiaire du programme du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).

Initialement prévue au programme des discussions, la question des investissements dans l’agriculture pour réaliser la croissance économique est passée derrière les dossiers brûlants de l’actualité africaine.

Le cas somalien: l’Union Africaine parle d’une même voix

L’Union africaine s’est montrée ferme avec la Somalie. Pour la première fois, les pays africains ont pointé du doigt l’Erythrée. Ils accusent le régime d’Issayas Afeworki de soutenir les groupes armés qui s’attaquent au gouvernement de transition, à la population civile et à la force africaine AMISOM.

Le mandat de la mission de la force africaine AMISOM va ainsi être modifié pour lui permettre de combattre les rebelles somaliens et l’interdiction qui pesait sur les pays voisins voulant envoyer des troupes en aide au régime a été levée. Mais surtout, le sommet a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer des sanctions à l’Erythrée, pays accusé de participer à la déstabilisation de la Somalie en armant les islamistes radicaux.

Autre sujet d’inquiétude pour les chefs d’Etats réunis à Syrte : les coups d’Etats non résolus

A Madagascar, les principaux responsables de l’UA ont été gravement préoccupés par l’absence de progrès vers le retour à l’ordre constitutionnel. Pour sortir le pays de l’impasse, le Groupe international de contact sur Madagascar travaille activement à réunir dans une capitale africaine Andry Rajoelina qui s’est emparé du pouvoir et ses prédécesseurs à la tête de l’Etat: Albert Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana.

En Guinée Conakry, l’Union Africaine a invité les autorités à respecter leurs engagements en faveur d’une élection, adressant ainsi un avertissement au capitaine Dadis Camara.

En Guinée Bissau, ils ont dénoncé la spirale de violence et ont exhorté l’armée à ne plus s’ingérer dans les affaires politiques.

Une “Autorité” disposant d’un rôle en matière de politique de défense commune et de diplomatie remplace la Commission de l’UA

C’est au terme de longues discussions que les domaines de compétence de la fameuse Autorité qui a remplacé depuis vendredi 3 juillet 2009 la Commission de l’UA ont été fixés. Cette nouvelle Autorité sera dirigée par un président et un vice-président. Les secrétaires remplaceront les actuels commissaires.

Principal pierre d’achoppement à avoir été surmontée: la question de l’abandon de souveraineté en matière de défense et d’affaires étrangères. En effet, deux conceptions se sont affrontées. Le Nigeria et le bloc de l’Afrique australe, avec l’Ethiopie, ne voulaient pas entendre parler d’une « Autorité continentale » aux pouvoirs élargis.

En face, les partisans du colonel Kadhafi, souhaitaient que la future Autorité gère les questions diplomatiques et de défense du continent africain – avec un « Monsieur Défense » et un « Monsieur Affaires étrangères ». Ces derniers ont dû faire des concessions. L’accord passé définit que la nouvelle ‘Autorité n’assurera que la coordination de la politique africaine de défense commune. Dans le domaine diplomatique, l’Autorité ne coordonnera que la position des Etats membres, lors des négociations internationales.

Pour valider la création de cette nouvelle Autorité, les Parlements nationaux devront maintenant se prononcer sur cette modification de l’institution africaine.

______________________ 1 – Casafree (Maroc)

Somalie : Les combats à Mogadiscio alourdissent le bilan des victimes civiles

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a déclaré jeudi que les derniers affrontements armés à Mogadiscio ont fait beaucoup de victimes parmi les civils, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Dans un communiqué publié à Nairobi, l’agence humanitaire a déclaré que depuis mai, des dizaines de milliers de civils ont dû fuir la ville pour tenter d’échapper aux violences.

« Les médecins et infirmiers travaillent avec acharnement pour soigner les patients », a expliqué Valéry Sasin, chirurgien travaillant pour le CICR qui coordonne les activités de santé de l’organisation en Somalie.

« Leurs capacités sont souvent poussées à la limite. Néanmoins, ils ont réussi à faire face aux flux de nouveaux arrivants. Les hôpitaux reçoivent assez de livraisons médicales du CICR pour pouvoir maintenir tous les services même en temps de grande demande ».

Les hôpitaux Medina et Keysaney acceptent tous les patients, sans tenir compte de leur appartenance religieuse ou politique.

Depuis le week-end dernier, le CICR a déclaré qu’environ 300 patients blessés par des armes ont été admis à l’hôpital Keysaney géré par la Société somalienne du croissant rouge, et à l’hôpital communautaire Medina.

Le CICR et la Société somalienne du Croissant rouge sont très inquiets du sort des civils pris dans les combats. L’agence humanitaire a appelé toutes les parties en conflit à respecter les règles du droit humanitaire international, et en particulier à faire la distinction entre civils et objets civils d’une part, et les personnes prenant part directement aux hostilités et aux objectifs militaires d’autre part.