27/07/09 (B509) Nouvelles de Somalie (5 articles en Français)

______________________ 5 – Romandie News (Ch) avec AFP

L’UE envisage d’aider à la formation des forces de sécurité en Somalie

L’Union européenne envisage d’aider à la formation des forces de sécurité en Somalie, dans le cadre de sa stratégie de soutien au gouvernement de transition du pays (TFG).

Lors d’une réunion lundi à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont dit vouloir étudier "la possibilité d’un soutien supplémentaire de l’UE au secteur de la sécurité, notamment sous la forme d’un soutien (…) aux priorités et aux engagements du TFG et d’une formation des forces de sécurité".

"Il y a lieu d’appuyer une stratégie de sécurité nationale somalienne, axée sur le respect de l’Etat de droit, des droits de l’Homme et de l’égalité entre les femmes et les hommes", ont-ils ajouté dans une déclaration commune.

Pour étudier cette question, les Etats de l’UE ont décidé la semaine dernière d’envoyer une "mission exploratoire" en Somalie qui pourrait précéder une éventuelle mission de formation des forces de sécurité.

La mission exploratoire sera sur place "au début" du mois d’août, a précisé le diplomate en chef de l’UE Javier Solana.

Elle se concentrera sur trois points: "l’idée de former les forces de sécurité, comment aider à payer les salaires de ceux qui sont formés, et comment coopérer avec l’Amisom", la mission de l’Union africaine en Somalie a-t-il ajouté.

Si les 27 ont apporté un soutien de principe, il semble que la plupart des Etats de l’UE ne soient pas prêts à participer concrètement à une telle mission de formation, dans un pays dangereux où les enlèvements sont légion.

"La France a proposé et l’UE l’a accepté sur le principe, de participer à la formation de la police et de l’armée" mais "est-ce que d’autres pays nous soutiennent?", s’est interrogé le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

"Pour le moment nous sommes les seuls, beaucoup de pays nous annoncent de bonnes intentions (…) Il y a un certain nombre de pays qui sont d’accord mais sur le terrain, la France seule est décidée à faire quelque chose pour le moment, j’espère que cela ne durera pas", a-t-il répondu.

La France s’est engagée à former à Djibouti un bataillon de l’armée somalienne, soit 500 hommes.

Cette formation n’a pas encore commencé et risque d’être rendue plus compliquée après l’enlèvement de deux agents français, qui selon Paris étaient "en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien (…) dans le domaine de la sécurité".

Depuis des années, l’équation somalienne semble insoluble: le gouvernement a besoin d’un fort soutien international pour asseoir son autorité dans le pays, en guerre civile depuis 1991, mais toute intervention étrangère a pour effet de souder ses adversaires.

La seule force étrangère présente en Somalie actuellement, l’Amisom, composée de soldats ougandais et burundais, est la cible régulière d’attentats ou d’attaques au mortier menés par les insurgés islamistes.

Les ministres européens ont d’ailleurs estimé lundi qu’il fallait "recenser les besoins les plus urgents" de la mission de l’ONU et "déterminer le soutien supplémentaire que l’UE pourrait fournir à l’Amisom".

Plus généralement, l’UE "examinera les moyens d’accroître l’aide qu’elle apporte en faveur des institutions du TFG".


__________________________ 4 – AFP

Somalie: 7 morts dans des combats

Au moins sept civils ont été tués et 18 blessés aujourd’hui à Mogadiscio dans des combats entre les forces gouvernementales somaliennes et les islamistes radicaux des shebab, qui ont également attaqué une réunion de parlementaires, ont rapporté la police et des députés.

"Des combattants des shebab ont attaqué nos positions près du (carrefour de) K4 (dans la capitale) et nous les avons repoussés; sept civils ont été tués dans l’échange de feu et par des tirs d’obus de mortier qui ont atterri dans des zones habitées", a rapporté à l’AFP un commandant de police, le colonel Mohamed Yusuf.

En outre, les shebab ont tiré plusieurs obus de mortier, sans faire de blessés, sur une réunion d’environ 300 parlementaires dans un bâtiment du sud de la capitale somalienne.Le Parlement de transition ne peut plus se réunir à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) où il est théoriquement basé depuis que cette ville a été prise par les shebab.

__________________________ 3 – Google

De jeunes Somaliens de Minneapolis enrôlés par la milice Al-Shabab

De Patrick Condon Et Amy Forliti (CP)

Abdifatah Yusuf Isse a été arrêté aux Etats-Unis alors qu’il rentrait de Somalie. Mais le jeune homme, inculpé d’aide au terrorisme, avait-il bien compris qu’il rejoignait l’insurrection islamiste quand il a accepté un billet gratuit pour son pays d’origine? Son histoire fait écho aux témoignages de proches de Somaliens de Minneapolis qui ont disparu depuis un an et demi.

Abdifatah Yusuf Isse a raconté aux enquêteurs qu’il avait sauté sur l’occasion d’un billet gratuit pour aller rendre visite à sa grand-mère en Somalie. Enrôlé dans la milice islamiste Al-Shabab, il dit s’être échappé pour rentrer aux Etats-Unis où il a été interpellé à l’aéroport de Seattle en février dernier.

Depuis un an et demi, ils seraient près d’une vingtaine de jeunes d’origine somalienne à avoir disparu de Minneapolis. Trois d’entre eux sont morts en Somalie. Tout petits quand leurs familles ont fui la guerre civile, la plupart partageaient les préoccupations des jeunes de leur âge aux Etats-Unis: les études, le sport, les filles.

Mais une fois en Somalie, Abdifatah Yusuf Isse et les autres ont rejoint les rangs du groupe islamiste al-Shabab, qui figure sur la liste des organisations terroristes du département d’Etat américain. Leurs disparitions ont entraîné l’ouverture d’une enquête fédérale, dans la crainte que ces détenteurs de passeports américains ne puissent menacer le territoire américain.

D’après les procureurs, en Somalie, ils vivaient dans des maisons appartenant à Al-Shabab, s’entraînaient au maniement des armes et participaient à la construction d’un camp d’entraînement. La milice en lutte contre le fragile gouvernement somalien dément tout lien avec le réseau terroriste Al-Qaïda, mais les experts pensent que des centaines de combattants étrangers aident les insurgés islamistes.

Certains comme Isse semblent avoir basculé sans vraiment comprendre où ils allaient tomber, abusés par des recruteurs à la recherche de proies faciles. Mais d’autres, dont l’un s’est fait exploser l’an dernier dans un attentat-suicide, n’étaient peut-être pas aussi ignorants.

"Ces gars étaient très naïfs", assure Abdirizak Bihi, un militant associatif dont le neveu, Buhran Hassan, fait partie de ceux qui sont morts. "Ils ont mis le pied en plein milieu d’une guerre civile et de décennies de guerres de clans sans avoir aucune idée de ce qu’est la Somalie", explique-t-il. "Burhan me paraissait beaucoup plus intéressé par la NBA que par quoi que ce soit qui puisse se passer en Somalie."

Jamal Bana, également mort en Somalie, prenait des cours d’ingénierie dans un centre universitaire. Sa mère pense elle aussi que son fils n’avait "pas la moindre idée" de ce qui allait se passer en Somalie.

Leurs familles les décrivent comme des bons garçons, même si certains avaient eu affaire à la police. Certains pourraient avoir connu des problèmes identitaires, ne connaissant la Somalie que d’après ce qu’ils avaient réussi à glaner sur Internet, dans les livres ou les histoires des aînés.

Selon les données démographiques de l’Etat du Minnesota, plus de la moitié des quelque 32.000 résidents somaliens vivent dans la pauvreté et nombre de ceux qui sont partis venaient de familles très modestes. Beaucoup avaient été élevés par des mères seules dans une communauté qui valorise nettement l’autorité masculine. Nombre d’entre eux fréquentaient leur mosquée locale. D’après les documents de la justice, c’est dans une mosquée qu’une partie du recrutement pourrait avoir eu lieu.

Un jeune Somalien qui comparaît devant un grand jury fédéral avait ainsi été approché par un Somalien plus âgé, qui figure sur la liste des disparus, selon l’avocat du jeune homme, Me Stephen Smith. Il estime que l’autre l’a choisi "parce qu’il pensait qu’il était impressionnable", profitant de l’influence qu’il avait sur lui.

Shirwa Ahmed a perpétré l’un des attentats-suicide qui ont fait une vingtaine de morts en Somalie en octobre dernier. Ses amis racontent que dans les mois précédant son départ, la religion avait pris de plus en plus d’importance dans la vie de ce jeune homme qui aimait le cinéma et le basket. Il est soupçonné d’être le premier kamikaze de nationalité américaine, selon le FBI.

Jusqu’ici, l’enquête fédérale a conduit à l’interpellation de deux suspects. Adbifatah Yusuf Isse a plaidé non coupable de soutien aux terrorisme et coopère avec les enquêteurs qui tentent de reconstituer le réseau obscur reliant les jeunes à Al-Shabab. Un autre Somalien du Minnesota, Salah Osman Ahmed, doit comparaître en octobre pour des chefs d’accusation liés au terrorisme.

__________________________ 2 – CasaFree (Maroc)

Somalie : Les forces gouvernementales somaliennes s’emparent d’un territoire contrôlé par les insurgés au centre du pays

Les forces gouvernementales somaliennes ont pris possession des territoires dans le calme des parties de la ville de Beledweyn, capitale provinciale de la région centrale somalienne d’Hiran, ont indiqué dimanchedes officiels gouvernementaux somaliens.

"Les éléments hostiles à la paix qui ont occupé les régions ont été chassés par les forces gouvernementales et les populations sont à nouveau libérées de gangs impitoyables", a indiqué aux journalistes Mohamed Dhaqane Elmi, législateur de la région d’Hiran, à Beledweyn.

La partie occidentale de la ville était sous contrôle des forces alliées anti-gouvernementales des groupes radicaux islamistes des shebab et du Hezbul Islam.

Beledweyn fait partie de la poignée de villes contrôlée par le gouvernement somalien qui se bat pour contrer l’insurrection islamiste croissante. Les forces gouvernementales nouvellement formées sont en train de venir dans la région en provenance de l’Ethiopie, selon certaines sources, où ils recevaient une formation militaire.

Elmi a indiqué que les forces gouvernementales iront de l’avant avec la "libération" de toutes les régions contrôlées par les forces islamistes de l’opposition qu’il a accusé de commettre des "atrocités" contre les populations locales.

Aucun des deux principaux groupes de l’opposition, à savoir les shebab et le Hezbul Islam, n’a jusqu’ici fait de commentaires au sujet des récentes avancées des troupes gouvernementales.

Les deux groupes contrôlent l’essentiel du sud et du centre de la Somalie et ont l’intention de renverser le gouvernement somalien internationalement reconnu et établir une république islamique qui applique une version rigoureuse de la loi islamique, la Charia.

La Somalie se prive de gouvernement effectif depuis deux décennies mais le gouvernement de transition qui est un aboutissement de la 15ème tentative de création d’une autorité centrale a été assailli par des groupes insurgés qui s’opposent à toute forme d’administration non islamique.


__________________________ 1 – Afrique Avenir avec APA (Blog)

Les forces somaliennes récupèrent une ville stratégique

Les forces militaires somaliennes ont récupéré dimanche la ville stratégique de Beled weyn, située près de la frontière avec l’Ethiopie suite à de brefs accrochages avec les milices islamistes.

Le gouvernement somalien avait déjà pris le contrôle des localités est de la ville qui longent la route reliant les régions sud au nord de la Somalie tandis que les milices appartenant au groupe séparatiste Hezbal Islam gardent leurs positions à l’ouest de la ville.

Dimanche tôt dans la matinée, les forces gouvernementales se sont dirigées vers les parties ouest de la ville où elles ont contraint, en moins d’une demi-heure, les rebelles islamistes à se retirer complètement des environs.

“Nous avons vu des centaines de militaires loyalistes à bord d’environ 20 chars de combat patrouillant toutes les rues après avoir repoussé les milices islamistes » a confié Ali Sheik, un résident de la ville de Beled Weyn, joint au téléphone par APA.

S’exprimant face aux journalistes à Beled Weyn, le Commandant des forces loyalistes somaliennes dans les régions centrales, le Général Muqtar Hassan Afrah a déclaré que ses troupes allaient encore traquer ce qu’il appelle les rescapés du groupe terroriste .

« Notre opération ne se réduit pas à la seule ville ou à la région de Hiiraan dont Beled Weyn est la capitale provinciale, nous savons que des terroristes se cachent encore dans certaines zones de la région et nous les y traquerons jusqu’à les éliminer de toute la Somalie », a indiqué le Général Hassan Afrah.

Réagissant aux informations selon lesquelles des centaines de forces éthiopiennes auraient installé des bases dans le village d’El-Gal à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Beled Weyn, le Commandant des forces loyalistes somaliennes a nié en bloc.

« Je viens de El-Gal et les troupes en poste sont celles du gouvernement somalien dont je suis le Commandant, aucun soldat éthiopien n’est présent dans la zone », a affirmé le Général Hassan Afrah..

S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un conseiller du président somalien a expliqué aux journalistes que les troupes loyalistes étaient à leur dernière phase de préparation en vue d’une plus grande offensive pour éliminer les rebelles dans tout le pays.