07/08/09 (B510) LDDH : lettre ouverte au Chef de l’Etat, Premier magistrat de la République, à propos des incarcérations à Gabode et en particulier de celle de Mohamed Ahmed Abdillahi, en écho à l’appel ugent émis par l’OMCT


Le Président

LETTRE OUVERTE
AU
Chef de l’Etat, 

Premier Magistrat
de la République de Djibouti

Le 7 août 2009.

Monsieur le Premier Magistrat,



La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) reste toujours préoccupée par la situation carcérale en République de Djibouti en particulier lorsque le détenu est considéré potentiellement comme un ennemi (politique ou financier).


La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) considère comme arbitraire la détention de Mohamed Ahmed Abdillahi frère du défunt Mahdi A. Abdillahi mort tragiquement alors qu’il était en détention Arbitraire au motif « top secret » dans un contexte politique tendu, sans oublier que sa santé nécessitait  probablement un suivi hospitalier plus poussé.


Consciente que, depuis les Etats Généraux  de la Justice en 2000, la Ligue Djiboutienne a constamment dénoncé les détentions Arbitraires (dite Provisoire) souvent aux aspérités politiques et périodiquement financières, souvent avec des détentions moins de deux ou trois  ans, mais, très souvent ces détentions sont suivies par des promotions pour certains hauts fonctionnaires arrêtés pour détournements des fonds publics, ou des biens sociaux et très rarement pour abus de pouvoir.


Ce tarif de détention sans condamnation est aussi valable pour certains commerçants arrêtés en général proches du pouvoir pour « faux dollars ou autre motif pénal »). 


Toutefois, il est important de rappeler que certains des mandats de dépôt  (souvent à caractère criminel) entrainent des détentions provisoires parfois plus de cinq ans  avant d’être traduits en Audience publique et en général condamnés dans les mêmes limites de la détention  provisoire.


Monsieur le Premier Magistrat, permettez-moi d’attirer votre aimable attention  afin de permettre à la Justice Djiboutienne une plus grande autonomie du Ministère Public facilement amalgamé avec le Ministère de la Justice


J’ose encore soulever le problème de l’Indépendance de la Justice de notre pays, mais aussi la nécessité urgente des dispositions nécessaires afin de permettre aux Juges de constituer (librement et sans risque) un ou des Syndicat(s) des Magistrats.

Avec mes sentiments déférents

NOEL ABDI Jean-Paul

Pièce jointe : appel de l’OMCT (lire sur notre site)