18/08/09 (B511)  Le rapport Deberkalleh (suite – 9 -) La réalité de la gestion politique – 2 ère partie : les renseignements et la sécurité.


Le dossier complet

Plainte déposée devant le Procureur éthiopie pour l’assassinat des vieillards et d’enfants Afar à Guerrissa et dans les localités voisines (lien avec l’article – 2005)

De la Primauté et de l’omniprésence de la sécurité

 

2) De la Primauté et de l’omniprésence de la sécurité

I.O.G. étant persuadé que le peuple ne l’aime pas (sur ce point il a parfaitement raison) et qu’il n’adhère à sa politique que parce qu’il le craint, a comme nous l’avons précédemment précisé, donné une importance démesurée à ses services de sécurité et mis a leur disposition tous les moyens de l’état. Cet état des choses démontre clairement la volonté d’I.O.G de baser son mode de gouvernance du pays sur une « sécurisation » à outrance de la population.

De ce fait, dans cette partie, outre les explications données plus loin sur certains organismes ou systèmes de sécurité officieux, nous allons nous efforcer de fournir à nos lecteurs un aperçu détaillé de l’organisation des services de sécurité officiels ou semi- officiels ainsi que leurs imbrications et leurs hiérarchisations.

a) Le Service de Documentation et de Sécurité
(Communément appelé S.D.S)

En avant propos, il faut savoir qu’il était question de faire de ce service, une direction vu l’importance que depuis l’accession au pouvoir d’I.O.G, il a pris dans la politique gouvernementale de Djibouti.

Le S.D.S. est chargé de la sécurité intérieure et extérieur de la République de Djibouti. Il est directement commandé par le nommé Hassan Saïd Kaireh, bien que celui-ci ai été nommé l’an dernier au poste de Chef de la Sécurité Nationale à la Présidence. Il bénéficie de l’entière confiance d’I.O.G. pour qui il a longtemps été l’homme des basses manœuvres et l’exécuteur des coups tordus et autres manipulations illégales.

Toutefois, I.O.G. étant un instinctif méfiant et toute sa politique et son régime étant basés sur la sécurité, il fait transiter tous les dossiers traités par Hassan Saïd Kaireh par sa femme Madame la Présidente Khadra Haid.

Cependant, il se réserve de traiter certains dossiers avec lui. On peut donc dire qu’Hassan Saïd Kaireh est supervisé par Madame Khadra Haid. Cette dernière est très active, très influente sur son mari, et mille fois plus manipulatrice que lui tant à Djibouti que sur le plan régional (Somalie, Somaliland & Éthiopie).

Le S.D.S. est le principal instrument de gouvernement d’I.O.G. qui grâce à ce moyen contrôle, terrorise et pressure le pays. Les agents apparents de ce service, ne sont à priori pas nombreux mais les gens qui à la fin de chaque mois pointent à ce service sont innombrables puisque une très large partie du budget national lui est affecté. De plus, le S.D.S. à de très nombreuses autres sources de revenus dont certains ont été déjà cité dans le présent rapport.

En outre, un nombre élevé d’agents non apparents ayant pour les besoins de leur fonction, des activités commerciales et donc par conséquent, faisant des bénéfices énormes, reversent une partie à leur service ou sur ordre, prennent en compte et financent certaines opérations secrètes.

A une certaine époque, le rédacteur du présent rapport, se rappellent que cette méthode était généralement celle qui s’appliquait pour les opérations dans les pays limitrophes comme l’Éthiopie, la Somaliland,…etc. Cela était d’ autant plus aisé que certains de ces riches agents étaient déjà installés dans ces pays.

Toujours dans le cadre des modes de financement de ce service, il faut savoir, qu’étant compétent dans le domaine de la légalisation des investisseurs et des intérêts désirant s’installer à Djibouti, il ne se gêne aucunement pour percevoir ce qui se doit en commission ou en pourcentage.

Pour le reste, tout le monde peut comprendre qu’un tel service qui détient un tel pouvoir dont il use royalement et arbitrairement, peut se permettre de racketter n’importe qui ou n’importe quel organisme social ou commercial.

A Djibouti, la réalité de la terreur qu’inspire ce service est telle que tout le monde sollicite les faveurs de ses agents et surtout les faveurs d’Hassan Saïd Kaireh.

En effet, du plus simple chômeur, en passant par les plus hauts gradés (officiers supérieurs) de l’armée et de l’administration ou par les ministres du gouvernement, tout le monde est aux petits soins pour lui et exécutent à la lettre ses directives.

Pourtant, en tant qu’homme il est plutôt effacé, timide et fait preuve d’une faible personnalité. Mais nous pensons que c’est ce dernier point qui fait sa force car c’est le genre de personnalité que préfère I.O.G. puisque à priori un tel individu lui assure une exécution fidèle de ses directives et une transmission sans interférences des informations qui lui sont transmises.

Une des qualités qu’il préfère chez Hassan Saïd Kaireh est sa faculté à ne pas avoir d’état d’âme et de cas de conscience lorsqu’il s’agit d’éliminer des êtres humains pour raison d’état ou raison personnelle.

Afin de donner un aperçu général de ce service à nos lecteurs, il convient d’évoquer son domaine d’action. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce service a le droit de faire tout ce qu’il veut car de fait (son chef étant le Chef de la Sécurité Nationale), il est compétent partout et pour toute affaire quelle qu’elle soit. Il ne souffre d’aucune restriction sauf en cas de contre-ordre d’I.O.G. et de sa femme. Il est non seulement compétent sur le plan économique, comme nous l’avons vu tout à l’heure mais aussi sur le plan de l’administration, de l’Armée, de la Force Nationale de Police qui sont sous ses ordres, ainsi que sur les activités de tous les autres Ministères.

C’est aussi le S.D.S. qui est chargé du contre-espionnage donc du suivi des activités des étrangers représentants diplomatiques ou pas. C’est encore ce service qui est chargé de superviser les opérations à larges envergures que le régime d’I.O.G. mène à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.

A titre d’exemple, c’était lui qui, vers la fin de l’année dernière, supervisait l’opération qui consistait à déclencher et à mener des actions armées en Somaliland. Les actions devaient déboucher sur la sécession de la région AWDAL (région ISSA et Gadabourcis) ainsi que sur le sabotage du port de Berbera en y faisant coulé des bateaux et en détruisant les quais et les autres infrastructures importantes.

Cette supervision de la part de ce service s’est effectuée malgré le fait que deux ministres du gouvernement (Le Ministre des Finances et de l’économie Yacine Elmi Bouh et le Ministre du Travail et des Affaires Sociales. Mohamed Saïd Barkat) avaient déjà eu ce dossier en charge. Dans un autre cas, c’est bien le S.D.S qui en utilisant l’Armée Nationale et ses moyens a supervisé les opérations de réception, de transit et de transport de l’armement Érythréen vers la ville de Mogadiscio au profit du Gouvernement Somalien de Transition.

C’est aussi le S.D.S. qui s’occupait exclusivement et qui doit toujours continuer à s’occuper de la question du dossier du Front de Libération Oromo, très bien vu à Djibouti ces derniers temps.

De façon générale, il convient de ne pas perdre de vue, que, bien qu’I.O.G. utilise habituellement des étrangers pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans le cadre de sa politique régionale, c’est bien à la S.D.S. qu’est confiée le suivi et la direction en employant les moyens financiers de l’état et en employant surtout les éléments déjà installés dans le pays où l’opération doit se faire.

Sur un tout autre plan l’aspect de ce service qui fait qu’il est puissant à Djibouti tient à sa facilité à pouvoir emprisonner, torturer ou éliminer moralement ou physiquement une personne.

Non seulement sur le plan judiciaire, le S.D.S a sous ses ordres la Gendarmerie et la Force Nationale de Police (F.N.P) à qui il peut confier n’importe quelle enquête mais ce service à la capacité de traiter lui-même toute affaire de justice. Pour ce faire il a ses propres hommes et ses propres départements qui lui permettent de légaliser ses diverses activités, même les plus illégales.

L’un de ces départements est celui en charge de l’élimination physique d’individu dangereux pour le régime ou pour I.O.G., ce département est considéré comme secret et n’intervient que sur ordre direct d’I.O.G. et n’agit qu’après que toutes les conditions politiques aient été consideré adéquates, hormis bien sûr le cas d’une urgence. Ce département est constitué d’éléments dont la fidélité a été éprouvée au fil des années et d’éléments occasionnels issus de la délinquance Djiboutienne ou régionale. Généralement, ces derniers sont, une fois leur mission accomplie, pur et simplement exécutés, c’est à dire qu’eux même sont par la suite éliminés physiquement.

Cette dernière élimination sera le fait, soit d’éléments sûrs de la S.D.S., soit le fait d’une équipe réduite de liquidateurs de la très proche famille d’I.O.G.

Ainsi, de cette façon, il n’y aura aucune trace et personne ne pourra remonter à lui, d’autant plus que la règle pour toute élimination est de la camoufler au maximum en suicide ou en accident. C’est l’une des raisons pour laquelle, à Djibouti il y a un nombre considérable de suicidés et de morts inexpliquées.

Un autre département de pointe de ce service est celui en charge de l’écoute et du suivi des communications téléphoniques et informatiques de résidants dans le pays. Il faut savoir que ce département est en plein développement car la Présidence y porte un intérêt particulier. C’est en effet un des moyens le plus adapté à notre époque pour la récolte des informations dans un pays policier qui n’a vraiment aucune confiance en sa population et qui la craint.

b) La Force Nationale de Police -FNP

Sous le régime du Président Hassan Gouled, la F.N.P. était puissante et dépendait directement d’I.O.G. qui en avait fait un instrument susceptible de contrebalancer la puissance de l’Armée Nationale en qui sa confiance n’était pas totale.

Pour I.O.G., la F.N.P. à cette époque était aussi un instrument pour asseoir son pouvoir et mettre à l’écart les autres prétendants au pouvoir. En effet, en combinant les prérogatives de la S.D.S et de la F.N.P il montait des affaires généralement fictives sur les autorités qu’il voulait éliminer.

Cette main mise de la F.N.P lui a été facilité par la présence à la tête de cette force de son ami de toujours, le Général Yacin Yabeh Galab (Issas Fourlaba).

Après 1999, c’est à dire après qu’I.O.G. ait accédé à la fonction suprême et qu’il soit devenu Président de la République, il se rapprocha de l’état-major de l’Armée Nationale et commença à l’assujettir et a l’organiser à sa façon. Estimant avoir pris en main l’Armée Nationale puisque l’État-major a fait acte d’allégeance, I.O.G. ressentit de moins en moins le besoin de garder la F.N.P. et commença à voir, de plus en plus, cette force comme une menace pour lui, d’autant plus que des divergences de points de vue étaient apparues entre lui et le Général Yacin Yabeh, le chef de la F.N.P. celui-ci estimant avoir jouer un rôle principal dans la réussite professionnelle de son ami, revendiquait en guise de récompense de ses effort, le poste de Chef de la Sécurité Nationale.

A partir de là une incompréhension s’installa entre eux et finie par déboucher sur la tentative du coup d’état avortée du mois de Décembre 2000. C’est suite a cet évènement qu’I.O.G. commença à démanteler la F.N.P. et qu’il nomma le Colonel Ali Hassan (Origine Yéménite) à sa tête. Étant d’origine arabe ce dernier n’a pas et n’aura pas de velléités de pouvoir contre le régime. Nous pensons que celui-ci restera à ce poste tant qu’I.O.G. n’aura pas terminé le démantèlement total de la puissance de la F.N.P. ou tant qu’il n’aura pas trouvé un fidèle sans faille qu’il placera à la tête de cette force de sécurité (depuis ce Colonel a été mis à la retraite anticipée et remplace par le colonel Hassan Djama).

Pour le moment, la F.N.P est bien rentrée dans le giron de la S.D.S et exécute à la lettre les ordres qu’elle reçoit de ce service.

La F.N.P est non seulement chargée du maintien de l’ordre à Djibouti, mais elle est aussi depuis quelques années compétente sur le plan judiciaire grâce à I.O.G. Elle a donc le droit de diligenter des enquêtes Judiciaires qui peuvent lui permettre d’emprisonner des individus à la prison de Gabode. Et sur ce plan, la F.N.P ne se gène pas du tout et est même devenue l’experte à Djibouti pour emprisonner arbitrairement injustement les gens.

Le S.D.S a une préférence évidente pour elle dans les actions qui ont pour but de faire pression ou d’emprisonner les gens sur qui ce service veut sévir, punir ou donner une leçon inoubliable.

Cette force de police est aussi le moyen d’action de la Présidence pour s’opposer vigoureusement et casser tout mouvement de masse de la population ou de groupes d’opposition.

C’est donc l’instrument par excellence de la répression d’état d’autant plus que les méthodes qu’elle utilise font toujours appel à une brutalité bestiale sans commune mesure avec le vrai maintien de l’ordre légal.

De plus, il faut savoir que la F.N.P. est aussi un outil d’influence sur la population et c’est elle qui véhicule généralement les rumeurs que la S.D.S. veut faire circuler au sein de la population afin qu’elle soit désorienter vers une direction donnée soit de l’inquiéter ou de l’effrayer. En effet de cette force de sécurité dépends, le service des Renseignements Généraux (R.G.) dont les agents ont des rapports privilégiés avec le S.D.S.

Cette dernière n’hésite pas à utiliser pour ses missions particulières á l’intérieur ou a l’extérieur du pays, certains éléments des renseignements généraux en qui il a une entière confiance.

Cependant, les mesures qui ont suivi le départ du Général Yacin Yabeh ont participé à l’apparition d’un sentiment de mécontentement au sein de la troupe. Ce sentiment ne s’est pas encore extériorisé mais peut dans un proche avenir se manifester surtout si le pouvoir en place se trouvait confronter à une grave crise sociale sur le plan national.

Toutefois et pour lors, la F.N.P., applique et exécute les directives de la Présidence strictement et sans état d’âme. On peut donc dire qu’elle participe directement au système d’encadrement des hommes et des idées du peuple Djiboutien au même titre que la S.D.S, L’Armée Nationale ou la Gendarmerie Nationale.

C) La Gendarmerie Nationale

C’est un corps hérité de la tradition colonial et dont l’existence a été maintenu après l’indépendance sur ordre de l’ex- Président Gouled qui entre autre lui avait confié la charge d’assurer sa sécurité et celle de la Présidence, outre les autres missions qu’elle effectuait sur le plan national. En effet, la Gendarmerie est jusqu’à aujourd’hui compétente pour effectuer des enquêtes et des procédures Judiciaires. Elle peut aussi être appelée à faire du maintien de l’ordre en deuxième position après la F.N.P. avant l’Armée Nationale en troisième position.

Contrairement à la F.N.P. qui dépends du Ministère de l’Intérieur, la Gendarmerie est rattachée au Ministère de la Défense et est considérée comme faisant partie des forces Armées Nationales.

Toutefois depuis 2001, elle a pris son autonomie face à l’état-major de l’Armée Nationale et son chef le Colonel Mahdi Ahmed Cheick, fait tout pour en faire un instrument de sécurité performant pour le pouvoir. Mais Malheureusement pour lui, I.O.G. ne partage pas ce point de vue et se méfie de ce Colonel qui du fait de sa personnalité chaotique, lui rappel trop le Général Yacin Yabeh qui a fini par se rebeller contre lui.

La réalité de cette suspicion lui a été récemment confirmé puisque en début de cette année, il y a eu une très sérieuse confrontation entre eux après qu’I.O.G. eu séparé la Garde Présidentielle de la Gendarmerie Nationale. Cette décision réduisait non seulement considérablement les effectifs de la Gendarmerie mais démontrait aussi au Colonel Mahdi, que la Présidence n’avait vraiment pas confiance en lui, en soustrayant sa sécurité à la gendarmerie qu’il dirige.

Par la suite, ayant fait état de son mécontentement de plusieurs manières différentes, il fut mis aux arrêts et seule l’intervention de son oncle Cheick Souleiman Cheick Moussa (grand notable mamassan) lui a permit de garder jusqu’à maintenant son poste de commandement. Là aussi, nous pensons que la scission est consommée et qu’à la moindre occasion, elle éclatera au grand jour par une façon ou par une autre.

En ce qui concerne, la gendarmerie elle même, il semble clair qu’I.O.G. ne lui accorde aucune confiance et qu’il va continuer à l’affaiblir de plus en plus, jusqu’à la faire disparaitre en l’intégrant à un corps comme la F.N.P. ou à la Nouvelle Garde Républicaine chargée de sa sécurité. Pour le moment, ce qui est sûr, c’est que cette situation a crée des terribles incertitudes sur l’avenir professionnel des gendarmes. Ce sentiment d’incertitude et d’abandon est aussi entretenu par la décision du régime de mettre un terme à leur mission de sécurité de certains points névralgiques et capitaux pour l’économie nationale, comme le port ou l’Aéroport, afin d’en confier la responsabilité à des entreprises privées dont le professionnalisme laisse à désirer.

Face à cette insécurité professionnelle qui se profile à l’horizon, les gendarmes sont tous dans l’attente d’un évènement national, assez important pour réagir selon leurs intérêts personnels.

Toujours est-il que ne voyant rien venir, ce corps continu à effectuer normalement les fonctions qui sont les siennes, c’est à dire les enquêtes judiciaires et la garde statique de certains points sensibles comme le trésor public.

En conclusion, on peut aisément dire que la gendarmerie dans l’état où elle se trouve actuellement, fait penser à un oiseau à qui on aurait enlevé les ailes car totalement démoralisée, elle n’est plus que l’ombre d’elle même.

d) L’Armée Nationale

Chargée de sauvegarder l’intégrité et la souveraineté du territoire national, l’Armée Nationale est réellement en grande partie utilisée à plutôt sauvegarder la pérennité du régime totalitaire d’I.O.G., les chefs militaires de l’Armée quand à eux ne pensent qu’à tellement se faire bien voir par I.O.G. qu’ils en oublient très souvent de s’occuper correctement des hommes de la troupe ainsi que de la mission qui leur a été confié par la nation.

De plus, ils se font une concurrence effrénée afin d’accaparer le budget mis à la disposition de la défense nationale. Ce phénomène de corruption des hauts gradés de l’Armée atteint des proportions inimaginables et surtout n’échappe pas à I.O.G. qui loin de lutter contre cela, le favorise et l’encourage en mettant régulièrement à leur disposition des budgets extraordinaires puisés à la caisse des finances publiques ou du trésor national.

Cette collaboration pour détourner des fonds publics, à pour but avoué d’éviter à ces chefs militaires de s’en prendre à un système qui les enrichit régulièrement chaque fois un peu plus. Entre-temps I.O.G. ne leur faisant vraiment pas confiance sauf quelqu’un avec qui il a des liens très solides (liens familiaux et liens d’intérêts pécuniaires) comme les Colonels Omar Bouh et Houssein Djama ou le Colonel Kayad (famille de Abdurahman Boreh) donc, alors qu’ils ont leurs regards détournés vers la meilleure façon de récupérer l’argent, il se construit une petite armée personnelle essentiellement chargée de sa sécurité pour le moment.

En effet Hassan Saïd Kaireh et le L/T Colonel Abdo Abdi Dembil (Chef de la Garde Présidentielle) accélèrent les choses pour étoffer et mettre vraiment sur pied dans les plus brefs délais la Garde Présidentielle.

D’après nos informations outre la mutation des meilleurs éléments de l’Armée à ce nouveau corps, on assiste à la mise à sa disposition de nouveaux casernements ainsi que de l’artillerie et très certainement dans un proche avenir des blindés et d’autres matériels sophistiqués. Pour I.O.G., le reste de l’Armée nationale ne l’intéresse pas mais comme il semble pourtant craindre une réaction de sa part contre lui, il entreprend périodiquement par le biais de la S.D.S et de la Sécurité Militaire (fidèle à I.O.G. et commandée par le Capitaine Omar Saïd qui est le frère du patron de la Sécurité Nationale Mr. Hassan Saïd), parmi les hommes de troupe, des opérations de désinformation portant sur la diabolisation des chefs militaires de l’état-major.

En effet aux yeux des hommes de rang et sournoisement, il culpabilise et rends ces chefs militaires seuls responsables de la situation déplorable dans laquelle se trouve l’Armée Nationale et les militaires subalternes. De plus, I.O.G. se méfie des chefs militaires pour la simple et bonne raison qu’ils sont pratiquement tous issus des forces françaises qu’ils servaient avant l’indépendance.

Il pense que la France pourrait éventuellement les utiliser très facilement pour fomenter un coup d’état en son encontre.

D’où la raison pour laquelle, il tient à se faire son Armée personnelle tout en surveillant de très près les responsables militaires pourtant bien corrompus.

Dans le même cadre, il n’hésite pas à éliminer les jeunes cadres de l’armée susceptibles de présenter un danger pour son régime car ils ne veulent pas rentrer dans son système d’abrutissement et de corruption.

Tout cela fait qu’on assiste à une totale démoralisation des hommes de troupe puisque ce phénomène de corruption généralisée ne les épargne pas.

En effet les chefs de l’armée nationale complètement corrompus ont pris, par appât de gain là aussi, l’habitude de taxer à titre personnel tous les matériels et produits destinés aux militaires (les tenues, le carburant, la nourriture, le salaire mensuelle,…etc.). Cela a des répercussions négatives sur les conditions de travail et de vie des soldats et de leur famille qui réellement ont en assez de cela.

Là aussi nous pensons que si les militaires pouvaient avoir la chance d’apercevoir une autre alternative bien organisée et surtout différente de celle auxquelles ils sont confrontés dans leur vie actuelle, ils n’hésiteraient pas très longtemps pour y adhérer pleinement avec armes et bagages.

Sur le plan organisationnel, l’Armée nationale fort de plusieurs milliers d’hommes est placée directement sous les ordres de la Présidence car I.O.G. est le chef suprême des Armées de la même façon qu’on le qualifie de Chef Suprême du Gouvernent ou de Magistrat Suprême de la Justice.

A ce titre, donc, il commande l’Armée par le biais de son Cabinet Militaire dont le Chef est Hassan Saïd Kaireh, là aussi. Quand a << Mon ami et ancien collègue >> le Ministre de la Défense (Monsieur Ougoureh Kifle), il n’a qu’un rôle de protocole et de transit de pièces administratives.

En conclusion, on peut dire que, là aussi le S.D.S. a bien la main mise sur l’Armée qui de toute façon était déjà bien noyautée par son propre service de Sécurité Militaire qui travaillait et travaille toujours pour le S.D.S. (à voir l’organigramme qui indique les personnes  » CLES  » qui dirige le pays d’une  » Main de fer « )

e) Tableau de l’ Hiérarchie de la sécurité Djiboutienne

Ce simple et sommaire tableau sur la hiérarchisation de l’instance intervenante dans le dispositif de sécurité de la République de Djibouti démontre clairement une centralisation excessive qui conduit vers une main mise de l’ensemble du dispositif par le chef de la S.D.S. Mr. Hassan Saïd Kaireh qui est aussi le directeur du Cabinet Civil et Militaire Présidentiel. Toutefois, nos lecteurs ont aussi remarqué qu’il y avait au-dessus de lui, outre le chef du régime (I.O.G.), Madame Khadra Haid, sa femme qui en fait, est un important opérateur de la politique sécuritaire du pays. Dans une situation de la sorte, nos lecteurs comprendront que les détails de toute affaire de sécurité se règlent très souvent au domicile familial.

Que dire d’un pays dirigé de la sorte ? Dirigé, oui, car ne l’oublions pas, toute affaire à Djibouti est automatiquement une affaire qui touche le domaine de la sécurité nationale.

f) Les Services de Sécurité semi-officiels

Il existe à Djibouti, un certain nombre d’organismes qui bien qu’ayant des dénominations de sociétés commerciales privées ou d’organisations sociales à but non lucratif, (O.N.G) n’en sont pas moins des services de sécurité rattachés à la S.D.S.

Ces cas s’appliquent en premier lieu aux différentes entreprises de gardiennage et de nettoyage qui depuis deux ou trois ans sont apparues à Djibouti. Ces entreprises sont des créations de Madame Khadra Haid qui sont directement en relation avec Mr. Hassan Saïd. Les capitaux utilisés pour leur existence proviennent pour une partie d’I.O.G. et ses acolytes financiers (Taher Saïd Seif, Al-Gamil, Monsieur Gianni Consul General d Italie, Monsieur Saïd barkat Ministre, Djib-clean, … etc.) et pour une autre partie, des banques de la place sommées de s’exécuter immédiatement.

Ayant la bénédiction et l’appui sans condition de la Présidence, ces entreprises assurent d’office le gardiennage et l’entretien dans les grands ensembles publics, privés ou semi-publics de la ville de Djibouti. Il faut savoir que personne ne peut refuser car la Présidence intervient directement pour que les contrats leurs soient délivrés d’office.

Les soi-disant entreprises sont réellement partout, du port à l’hôpital Peltier en passant par la Cité Ministérielle, à l’E.D.D ou les établissements de commerce de Djib-clean, Djib-net, de Taher Saïd Seif, Al-Gamil et, de leurs semblables. Il était même prévu d’intensifier leur développement et d’élargir leur domaine d’intervention à plusieurs autres services de l’état, aux autres commerces privées qui résistent encore, ainsi qu’ aux résidences privées.

Cela permettra à la S.D.S. non seulement d’être informée à 100% sur l’ensemble des activités professionnelles et commerciales à Djibouti mais aussi sur le déroulement de la vie privée des habitants et des résidants de ce pays.

Ces entreprises font généralement travailler des centaines d’individus dont bien sûr, une partie provient des opérations de démobilisation. L’autre partie est essentiellement composée de jeunes gens fidèles choisis par eux à cet effet.

L’une des caractéristiques de ces employés est leur jeune âge et leur parfaite connaissance du métier des armes donc de la guerre.

A ceci s’ajoute l’obligation de fournir des informations sur ce qu’ils constatent pendant leurs heures de service ainsi que leurs remarques sur les lieux qu’ils sont censés surveiller ou nettoyer. Dans le cadre de l’élargissement des activités de ces entreprises, il était prévu que leurs employés remplacent dans l’avenir les gardiens et les femmes de ménage d’origine Éthiopienne qui actuellement servent aux domiciles privés à Djibouti.

Pour ce qui est des organisations à but social c’est à dire les organisations crées pour œuvrer à l’aide et au dévéloppement social, il faut savoir là aussi, qu’elles sont du même ordre que les entreprises citées ci-dessus. Au début de son règne, I.O.G. n’étant pas réellement persuadé de l’efficacité du R.P.P. qu’il avait hérité du Président Gouled, avait intensifié et multiplié la création de petites O.N.G nationales.

Par cette façon il escomptait « encadrer » plus fermement la population et ainsi gagner ses faveurs en récoltant le maximum de renseignements sur elle et sur chaque individu afin de les tenir comme d’habitude par la menace, l’intimidation…etc.

Cette volonté a fait que les autorisations administratives pour créer une O.N.G nationale ont été, pendant longtemps, soumises à l’obligation de fournir des informations à la S.D.S. Outre les petites associations de quartier, il y a aussi à Djibouti des grands organismes eux aussi à but social qui pour certains sont connus sur le plan régional ou international. Mais ils ne sont rien d’autre que des officines de renseignement ou « d’encadrement » scientifique des gens et des idées.

C’est le cas de l’union des femmes Djiboutiennes (U.N.F.D), c’est le cas d’au moins l’un des deux syndicats chargés de défendre les intérêts des travailleurs Djiboutiens et c’est le cas des soi-disant partis d’opposition qui sont complètement noyautés et corrompus par des éléments de la S.D.S