21/08/09 (B512) Yémen Express (2 articles en Français) Article corrigé le 23/08/09 -suppression de § qui étaient en double-

________________________ 2 – CasaFree (Maroc)

Ban Ki-Moon : Le chef de l’ONU appelle à la paix face à l’embrasement au Yémen

Le secrétaire général des Nations unies Ban-Ki Moon est préoccupé par l’escalade des hostilités dans le nord du Yémen entre les forces gouvernementales et le mouvement rebelle chiite zaïdite connu sous le nom d’Al Houthi, a déclaré mercredi une porte-parole du secrétaire général à New York.

Des informations régulières parviennent des zones montagneuses du nord du Yémen, indiquant que des civils sont pris au milieu des conflit plus meurtrier de jour en jour.

______________________________ 1 – CICR

Yémen : les civils sont contraints de fuir devant l’intensification des combats

On compte des milliers de déplacés internes au Yémen, où la situation humanitaire s’est dégradée ces derniers jours en raison de la reprise des affrontements dans les gouvernorats de Saada et d’Amran. Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Yémen, décrit ce que vit actuellement cette population déplacée.

Jean-Nicolas Marti, chef de délégation au Yemen Quelle est la situation actuelle à Saada et dans d’autres régions touchées par les combats dans le nord du Yémen ?

Les affrontements armés se sont intensifiés ces deux dernières semaines et se poursuivent à l’instant où je vous parle. Des milliers de personnes ont fui les combats pour chercher refuge dans la ville de Saada et ses environs. Dans le gouvernorat d’Amran aussi (district de Harf Soufyan), des centaines de personnes ont été déplacées par les hostilités ; elles sont maintenant dispersées dans tout le gouvernorat.

Ces déplacés internes n’ont sans doute pas pu emporter grand-chose avec eux, raison pour laquelle nous pensons qu’ils ont besoin d’assistance de toute urgence. À ce jour, le CICR ne dispose pas encore de chiffres précis sur le nombre de personnes déplacées. Notre accès aux zones les plus durement touchées est actuellement limité, mais nous mettrons tout en œuvre pour fournir l’assistance humanitaire nécessaire dès que les conditions de sécurité permettront à nos collaborateurs de se rendre dans ces zones.

En coopération avec le Croissant-Rouge du Yémen, le CICR porte assistance aux personnes touchées par les affrontements dans le nord du pays, notamment en leur fournissant des soins de santé, du matériel de première nécessité et de l’eau potable.

Par l’intermédiaire de ses services de recherches, le CICR aide les demandeurs d’asile et les réfugiés à rétablir le contact avec les membres de leur famille restés chez eux. Il permet aussi à des familles yéménites de rester en relation avec des proches détenus à l’étranger. Le CICR a visité deux détenus transférés de Guantanamo Bay au Yémen, et il espère pouvoir reprendre ses visites dans des lieux de détention de tout le pays.

Le CICR s’emploie à faire mieux connaître le droit international humanitaire, ainsi qu’à le faire intégrer dans la législation nationale, les programmes d’enseignement scolaire et universitaire et les programmes de formation des forces armées et de police.

Le CICR est présent au Yémen depuis la guerre civile qui a fait rage dans les années 1960. Aujourd’hui, son effectif pour tout le pays est de 117 collaborateurs : 20 expatriés et 52 collaborateurs nationaux basés à Sanaa, ainsi que 5 expatriés et 40 collaborateurs nationaux à la sous-délégation de Saada, dans le nord du pays.

Il paraît que de nombreuses personnes ont fui leur foyer. Quels sont leurs besoins aujourd’hui ?

Le CICR est très préoccupé par le sort des civils touchés par les combats dans les gouvernorats de Saada et d’Amran et dans les régions avoisinantes. Nous appelons les parties au conflit à prendre toutes les mesures nécessaires pour que leur vie et leurs biens soient épargnés.

À ce jour, des milliers de familles ont rejoint la ville de Saada, à la recherche d’un endroit sûr où se mettre à l’abri. Leurs besoins immédiats les plus importants concernent l’hébergement, l’eau, les vivres et l’accès aux soins médicaux. En collaboration étroite avec le Croissant-Rouge du Yémen, le CICR gère depuis quelques années plusieurs camps pour personnes déplacées dans la ville de Saada. Plusieurs familles récemment déplacées se sont réfugiées dans ces camps.

Des fournitures médicales essentielles ont été remises à certains camps et à un dispensaire du Croissant-Rouge du Yémen qui traite les personnes déplacées, et de l’eau est distribuée tous les jours. En outre, nous avons donné 100 tentes aux nouveaux arrivants.

Au vu du grand nombre de personnes récemment déplacées, nous sommes en train de rouvrir un camp qui avait été fermé l’année dernière, pour accueillir quelque 2 800 personnes supplémentaires. Dans les gouvernorats d’Amran et de Hajjah, au nord-ouest de Sanaa, des collaborateurs du CICR et du Croissant-Rouge du Yémen évaluent les besoins de la population. Une distribution d’urgence d’eau et d’autres biens essentiels est prévue ces prochains jours.

Le CICR et le Croissant-Rouge du Yémen gèrent des camps pour personnes déplacées dans le gouvernorat de Saada. Y avez-vous eu accès depuis la semaine dernière ?

L’accès aux camps situés dans la ville de Saada n’a pas posé de problème au CICR et au Croissant-Rouge du Yémen. Toutefois, nous avons effectivement rencontré certaines difficultés pour atteindre des camps situés à l’extérieur de la ville.

Nous avons entendu dire que 15 volontaires du Croissant-Rouge du Yémen ont été enlevés la semaine dernière. Votre personnel a-t-il été confronté à des problèmes de sécurité ?

Nous sommes heureux d’annoncer que les volontaires du Croissant-Rouge ont été libérés et qu’ils sont sains et saufs. Dans cette région du Yémen, la situation est actuellement très instable. Depuis l’enlèvement il y a deux mois de neuf ressortissants étrangers, dont trois ont été tués, les mouvements du CICR (et particulièrement de son personnel international) dans la région ont été passablement restreints.

Le CICR et le Croissant-Rouge du Yémen prennent toutes les précautions possibles pour que leurs collaborateurs puissent se déplacer sans danger. Entre autres, ils rappellent aux parties impliquées dans les affrontements armés qu’elles doivent respecter les travailleurs humanitaires et garantir à ceux qui portent l’emblème du croissant rouge un passage sûr pour atteindre les victimes des combats.

Ces dernières années, qu’a fait le CICR pour les personnes touchées par les combats dans le nord du pays ?

Le CICR est actif dans le nord du Yémen depuis 2004. En coopération avec le Croissant-Rouge du Yémen, il aide la population à supporter les conséquences des combats. En plus de nos autres activités, nous fournissons actuellement de l’eau potable et des articles ménagers de première nécessité aux personnes les plus durement touchées. Nous apportons aussi un soutien à plusieurs structures médicales, dont celles qui desservent les camps pour personnes déplacées de la ville de Saada.