30/08/09 (B514)  Jean-Paul Noël Abdi, Président de la LDDH, avait répondu par écrit à plusieurs questions qui lui avaient été posées, dans la mesure où l’on ne savait pas si une interview enregistrée en Audio aurait été possible.

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Questions 1 et 2 (ARDHD)

(1) Depuis des années, vous êtes harcelés par le régime : arrestations, convocations dans les locaux de la Police ou de la Gendarmerie, incarcération, procès sur des motifs qui ne semblent pas être établis ni prouvés, etc.. Comment pouvez-vous résister « sans craquer » et en continuant inlassablement votre mission ?

(2) N’êtes-vous pas contraint dans certaines occasions de « transiger » avec le régime, pour recouvrer soit votre liberté, soit une certaine accalmie par rapport aux tracasseries policières et judiciaires ?

Réponses 1et 2 (Jean-Paul Noël Abdi)

Votre question est importante.

Je serais bref car, mes amis les plus fidèles, souvent me traitent de « naïf-rêveur », c’est peut-être ma nature et inéluctablement avec des convictions bien ancrées.

Quand mes rêves ne se réalisent pas, alors, je continue de rêver : il est difficile de « craquer » dans ces conditions.

L’essence même de mes convictions et celle de mon combat sont contraires à celle de Maître Aref, c’est peut-être pour cela qu’il m’est difficile de « transiger » ou de « badiner » avec ceux qui vous persécutent et qui vous humilient de façon magistrale..

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Question 3 (ARDHD)

Les observateurs s’accordent pour dire que l’action de la LDDH et en particulier la vôtre sont crédibles, sérieuses et indépendantes. Nous savons, par notre propre expérience, que dans un pays où le régime contrôle tout : police, presse, renseignements, justice il est parfois difficile de vérifier les informations …

J’aurais deux questions sur ce sujet.

Comment faites-vous pour obtenir des informations fiables ? Comment faites-vous pour conserver cette indépendance qui est l’une des caractéristiques reconnues de la LDDH ?

Réponse 3 (JPNA)

Quand, vous naviguer en eaux troubles, il suffit tout simplement de « barrer » dans le seul but et dans le seul espoir de espoir de déceler la Vérité.

C’est la première, l’unique et la meilleure consigne.

L’unique objectif d’un Défenseur est celui de ne pas se soucier des paradoxes SUR SES CONCTATS OU/ET SES SOURCES D’INFORMATION.

Une partie de nos sources d’Informations « paradoxalement » nous sont fournies, d’une manière informelle, par des « zélés du régime » qui cherchent probablement à se redonner « une bonne conscience ».

Pour nous, la plus grande part de nos sources d’information ne sont nullement secrètes. Tout simplement ce sont les victimes de la dictature qui nous informent !!.

Mais si nous dévoilions nos sources d’Information, en tant que Défenseur des Droits de l’homme, nous commettrions un crime : le crime de désigner aux forces de répression une victime qui est déjà persécuteée !

Ma réponse se résume en deux points.

1. Préserver, même au risque de sa vie et/ou de sa liberté, toutes nos sources d’information, car un Défenseur des Droits fondamentaux n’est pas un journaliste « Maison » d’autant plus que tout Défenseur pourrait être poursuivie et jugée pour avoir commis un crime contre une « victime persécutée » s’il collaborait avec les tortionnaires, en dévoilant les noms de ses sources.

2. Ne pas être vénale, pire encore ne pas participer aux trafics pirates et/ou enfarinés .

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Question 4 (ARDHD)

Monsieur Sunil Saigal, le représentant résident du PNUD vient de faire ses adieux et il sera certainement remplacé dans les semaines à venir. Que pensez-vous de son action ?

Réponse 4 (JPNA)

A mon avis Sunil, avec ses actions tapageuses devant les écrans de la RTD de Djibouti, nous a permis de comprendre l’état de délabrement des Nations Unies totalement gangrénées par la « corruption passive ».

Il ne faut surtout pas s’attendre à accueillir, dans le contexte actuel, un remplaçant qui ne soit pas vénal lui non-plus.

Mais rien n’empêche d’espérer un miracle.

M. NOEL ABDI Jean-Paul