11/09/09 (B515) Yémen Express (6 articles en Français)

_________________ 6 – Quotidien du Peuple (Chine) avec Xinhua

12 rebelles chiites tués dans le nord du Yémen

Douze rebelles chiites ont été tués mercredi dans des affrontements avec les forces du gouvernement dans le nord du Yémen, a rapporté la chaîne de télévision panarabe, Al-Jazira.

Les douze militants – plus trois soldats yéménites – ont été tués dans ces affrontements qui ont éclaté dans la région montagneuse de la province de Saada, qui se situe près de la frontière saoudienne, selon le média.

Par ailleurs, l’armée yéménite a déclaré avoir bombardé les cachettes des rebelles Houthis et repris les positions à Saada aux mains des rebelles chiites lors de l’offensive militaire qui entre dans sa cinquième semaine.

Un officiel de l’armée, cité par l’agence de presse Saba, a affirmé que l’armée a balayé ces deux derniers jours la région de Jabal al-Ahmar, au sud de la ville de Saada, où les rebelles chiites ont incendié des tours de communications.

"Les avions de combat ont porté un coup aux rebelles, tuant nombre d’entre eux pendant les frappes aériennes et les troupes ont nettoyé les montagnes et repris les positions", a révélé la source non identifiée.

Par ailleurs, les rebelles Houthis ont déclaré avoir déjoué une attaque lancée par les forces du gouvernement dans la région montagneuse de Harf Sufian près de Saada.

Des sources locales ont fait savoir que les rebelles tentent de prendre le contrôle d’un poste d’observation sur une montagne surplombant la ville de Saada.

Des allégations émanant du groupe affirment que les rebelles ont déjà pris le contrôle d’un-tiers de la montagne menant à ce poste. Cependant, l’armée yéménite nie complètement cette rumeur.

Les Houthis accusent le gouvernement d’attaquer les régions près de la ville de Saada. Cependant, les forces du gouvernement nient ces accusations, déclarant que les opérations militaires se sont concentrées sur les régions montagneuses où les rebelles Houthis se réfugient.

Après trois semaines d’offensive menées contre les rebelles chiites, le gouvernement yéménite a annoncé vendredi qu’il observera une trêve pour répondre aux appels lancés par les organisations humanitaires et l’ONU, afin de permettre à l’aide d’atteindre les populations dans le besoin.

Néanmoins, les forces yéménites ont relancé l’offensive samedi, quelques heures seulement après la suspension des opérations militaires, accusant les rebelles d’avoir rompu le cessez-le-feu en menant des opérations de sabotage à Malaheez et Harf Sufian, dans la province de Saada.

Les rebelles Houthis ont répondu ne pas avoir reçu la décision de cessez-le-feu avant d’attaquer l’armée.

_________________________ 5 – Le Figaro avec AFP

Un médecin russe enlevé au Yémen

Un médecin russe exerçant au Yémen a été enlevé hier soir à l’est de la capitale Sanaa, a indiqué un chef tribal, indiquant vouloir l’échanger contre son neveu emprisonné. Ce chef tribal, Naji Douaïhane, joint par téléphone par l’AFP, a précisé que ses hommes avaient enlevé le médecin sur la route reliant Sanaa à Maarib, à l’est de la capitale, et l’avaient conduit dans la zone montagneuse de Wasset.

Il a ajouté vouloir échanger ce ressortissant russe exerçant dans la province de Chabwa, voisine de celle de Maarib, contre son neveu, emprisonné à Sanaa pour avoir volé une voiture appartenant à un service gouvernemental. "La voiture a été restituée mais mon neveu, Qaed Douaïhane, est toujours détenu", a déploré ce chef, qui appartient à la tribu des Al-Chaafa.

_________________________ 4 – Le Monde

Depuis cinq ans, une guerre civile anonyme ravage une partie du Yémen, le pays de loin le plus pauvre de la péninsule Arabique.

Ce conflit qui oppose aux autorités de Sanaa des rebelles zaïdites, une chapelle minoritaire du chiisme, a sans doute déjà fait près de 10 000 morts et provoqué le déplacement de milliers de personnes livrées à une grande précarité, mais, parce qu’il échappe en grande partie à la grille de lecture que les puissances les plus influentes de la planète plaquent sur la région, il n’intéresse pas grand monde.

Président de la République arabe yéménite (nord) à partir de 1978, puis du Yémen réunifié depuis 1990, l’inamovible président Ali Abdallah Saleh accuse ces rebelles de vouloir renverser son régime pour rétablir l’imamat zaïdite, aboli en 1962 à Sanaa, et d’être manipulés par l’Iran. Même s’ils sacrifient volontiers à une rhétorique antioccidentale, les houthistes, du nom d’Hussein Al-Houthi, figure de proue du soulèvement, tué en 2004, dénient toute instrumentalisation de leur cause par une puissance étrangère et insistent au contraire sur l’aide que le royaume saoudien apporterait au président.

Les houthistes assurent défendre une identité menacée selon eux à la fois par la politique du pouvoir central, qui maintiendrait leur région dans le sous-développement, et par la poussée d’un fondamentalisme sunnite à l’égard duquel Sanaa entretient souvent l’ambiguïté.

Au cours des derniers mois, le président Saleh a multiplié sur ce front les annonces de trêves et les offensives destinées à étouffer la rébellion une fois pour toutes, même si les multiples campagnes conduites dans un milieu souvent propice à la guérilla font douter de la pertinence d’une solution militaire. Au contraire, ce conflit semble se nourrir d’une dynamique qui lui est propre : les ravages de la guerre, l’émergence de chefs locaux et les promesses de reconstruction non suivies d’effet ou torpillées par la corruption alimentant la rébellion plus sûrement que ses mots d’ordre initiaux.

Il semble pour l’instant que le caractère très identitaire du soulèvement interdit une jonction tactique avec le Sud, qui se sent aussi délaissé, voire "pillé" ou "colonisé", par le Nord, si on en croit les critiques sudistes les plus virulents vis-à-vis du pouvoir central. Une alliance avec les groupuscules djihadistes se revendiquant d’Al-Qaida qui perdurent au Yémen semble tout aussi exclue, compte tenu de la fracture irréfragable entre sunnisme et chiisme.

Le désintérêt occidental vis-à-vis de cette guerre civile yéménite n’en est pas moins dommageable, parce qu’elle entretient dans la péninsule Arabique un foyer de déstabilisation dont le potentiel ne saurait être sous-estimé. Si on y ajoute le pandémonium somalien sur la Corne de l’Afrique, on prend la mesure de la fragilité de cette zone où se croisent pourtant nombre de routes stratégiques.

_________________________ 3 – MondeActu

Double menace sur le régime d’Ali Abdallah Salah au Yémen

Le Yémen, où sévit déjà la violence terroriste exercée par des groupes islamistes extrémistes agissant sous la bannière d’El-Qaïda, est de plus le théâtre d’affrontements dans le nord du territoire entre les forces armées fidèles au régime républicain du président Ali Abdallah Salah et des rebelles zaydistes, luttant pour le rétablissement du régime monarchiste sous la forme de l’imamat.

La confrontation entre les deux camps remonte au coup d’Etat qui renversa en 1962 l’imamat zaydite, alors forme de pouvoir yéménite, pour lui substituer la république. Après des années d’une guerre fratricide, les deux courants antagonistes étaient parvenus à conclure un accord de paix, grâce à l’entremise de pays voisins pour qui, dans le contexte de l’époque, la guerre civile sévissant au Yémen représentait un danger de déstabilisation régionale dont ils craignaient l’extension à leurs pays respectifs.

La résurgence de cette guerre yéméno-yéménite est à décrypter à l’aune de celle feutrée que se livrent l’Iran et les Etats arabes dits modérés de la région avec pour toile de fond des oppositions de l’ordre du religieux, attisées par l’ambition du premier nommé de s’imposer en tant que première puissance régionale.

D’où le paradoxe que si dans les années 60 les insurgés monarchistes, de confession chiite de surcroît, ont bénéficié du soutien multiforme massif de l’Arabie Saoudite, voisine wahhabite, dont la stratégie à l’époque était de faire pièce à l’influence du régime nassérien républicain et antimonarchiste, qui avait pris fait et cause pour leurs adversaires, ils bénéficient cette fois, selon des sources concordantes, de l’appui de Téhéran alors que Ryadh accorde le sien au président Ali Abdallah Salah et ses partisans.

Cette configuration des alliances étrangères dont bénéficient les belligérants confirme que le Yémen est un nouveau terrain où les Etats régionaux en conflit ont décidé d’élargir leur confrontation. Il en résulte que le régime d’Ali Abdallah Salah doit faire face désormais à deux menaces: celle représentée par la violence terroriste pratiquée par les affidés de la nébuleuse d’El-Qaïda, bien implantée dans le pays, qui est à majorité sunnite précisons-le, et par l’insurrection animée par les zaydistes islamistes chiites.

A bien des égards la situation qui prévaut au Yémen renvoie à celle que vit l’Irak, ce qui fait planer le même risque d’explosion de son unité nationale pour le premier nommé que celui qui menace le second. Ali Abdallah Salah est réputé pour son intelligence manoeuvrière qui lui a permis de maintenir à flot son régime en des circonstances qui furent périlleuses pour sa survie.Sauf que cette fois la conjugaison des périls auxquels il fait face se produit alors que son régime a perdu du soutien dont il a bénéficié en ces occasions au sein de la majorité de la société yéménite. Celui que lui prodiguent les Etats-Unis au nom de la lutte contre le terrorisme international à laquelle il s’est rangé et celui que lui accordent Ryadh et les pays arabes «modérés», motivés par leur détermination à contrecarrer «l’expansionnisme iranien» dans la région, ne seront pas de trop pour l’aider à ne pas perdre pied sous les coups de boutoir des deux offensives auxquelles son pays et son régime sont soumis.

Kharroubi Habib
Journalist
e algérien

_________________________ 2 – Le Parisien avec AFP

Yémen: attaque massive de l’armée contre la rébellion, 17 tués

L’armée yéménite a lancé jeudi à l’aube une attaque massive contre les rebelles chiites dans le nord du Yémen, où 17 membres de la rébellion ont été tués dans la nuit, a annoncé un responsable local à l’AFP.

De violents combats se déroulaient dans la région montagneuse de Hafr Sufyane, dans la province d’Omrane, où l’armée menait une attaque tous azimuts, tirant des obus contre les repaires des rebelles, a ajouté le responsable.

Des unités de chars et d’infanterie participaient aux opérations, entamées à 06H00 GMT (03H00 GMT), a-t-il poursuivi.

Selon lui, l’attaque est destinée à "nettoyer les derniers repaires des rebelles" à Hafr Sufyane et à "rouvrir la route reliant (la région à) Sanaa".

Il n’a pas été en mesure de fournir un bilan des combats.

Plus tôt dans la matinée, l’agence officielle Saba avait rapporté que 17 combattants chiites avaient été tués dans la nuit par l’armée qui a intensifié l’offensive lancée il y a près d’un mois contre la rébellion dans le nord du pays.

Quatre autres rebelles hostiles au gouvernement du président Ali Abdallah Saleh ont été capturés alors qu’ils tentaient de s’enfuir de la province de Saada, principal fief de la rébellion, a ajouté Saba, citant un responsable local.

"L’armée et les forces de sécurité ont infligé de lourdes pertes humaines et matérielles aux saboteurs et rebelles", a affirmé le responsable non identifié, ajoutant que des avions de combat avaient bombardé des positions des rebelles.

Les soldats ont a également détruit plusieurs véhicules qui acheminaient des vivres, des munitions et des armes aux rebelles, selon lui.

L’armée poursuit son offensive "Terre brûlée" lancée le 11 août, une trêve annoncée le 4 septembre pour permettre l’acheminement de secours aux populations civiles dans les zones de combats n’ayant tenu que quelques heures.

Les organisations humanitaires mettent en garde contre une détérioration des conditions de vie des dizaines de milliers de personnes déplacées par la guerre et accueillies dans des camps de réfugiés.

Les rebelles chiites affirment lutter pour le rétablissement de l’imamat zaïdite, un régime monarchique renversé par un coup d’Etat militaire en 1962, année où la République a été proclamée au Yémen, pays à majorité sunnite.

La veille le président Ali Abdallah Saleh a affirmé que la rébellion était soutenue financièrement par "certaines parties en Iran", sans en accuser officiellement les autorités de Téhéran.

_________________ 1 – Quotidien du Peuple (Chine) avec Xinhua

Le Yémen accuse des Iraniens de soutenir financièrement les rebelles

Le président yéménite Ali Abdullah Saleh a accusé des Iraniens de soutenir financièrement les rebelles chiites dans la volatile région du nord du Yémen, a rapporté mercredi la chaîne al-Jazira TV.

Dans un entretien avec la chaîne qatariote, le président Saleh a révélé que les deux membres arrêtés de la cellule Al Houthi ont confessé avoir reçu environ 100.000 dollars de la part de Téhéran, accusant certains Iraniens et le chef radical religieux en Irak, Moqtada al-Sadr, de contacts directs avec les rebelles Al Houthi.

Le président yémenite n’a toutefois pas précisé les noms des Iraniens impliqués.

Pour sa part, Téhéran a démenti à maintes reprises toute implication dans ces conflits.