24/09/09 (B517) Yémen Express (2 articles en Français)

___________________________ 2 – L’Express avec AFP

La situation humanitaire dans le nord du Yémen reste critique (HCR)

La situation humanitaire dans le nord du Yémen, où le pouvoir central combat une rébellion chiite, reste critique en l’absence d’un cessez-le-feu solide, a souligné mardi le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

« La situation humanitaire (reste) critique (…) et instable dans la province septentrionale de Saada en dépit de l’annonce d’une suspension des hostilités pour deux semaines » à l’occasion de la fin du jeûne du ramadan, explique le HCR dans un communiqué.

Le gouvernement yéménite avait annoncé en fin de semaine dernière un cessez-le-feu unilatéral, qui n’a tenu que quelques heures et a été suivi par de violents combats entre l’armée et la rébellion zaïdite.

Selon l’armée yéménite, plus de 140 rebelles ont été tués dimanche dans ces combats, qualifiés de « plus violents » depuis le début de l’offensive lancée le 11 août par le pouvoir central.

Les hostilités ont repris mardi après une accalmie relative lundi.

Selon l’ONU, quelque 150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis le début du conflit en 2004, dont 55.000 depuis le 11 août.

Le HCR, qui a pu établir récemment un nouveau camp dans la province voisine d’Omrane, souligne dans son communiqué que « les stocks (d’aide) diminuent ». L’ouverture de corridors humanitaires pour acheminer l’aide dans cette zone reste une haute priorité pour le HCR », poursuit-elle.

« Chaque jour des familles arrivent dans le camp d’Al-Mazrak, dans la province du Hajjah, qui compte désormais quelque 5.000 déplacés », ajoute l’organisation onusienne.

« Certains marchent pendant plusieurs jours pour rejoindre ce site. Les gens dans le camp se battent pour leur survie d’autant que la météo est mauvaise », avec de fortes pluies, signale-t-elle.

Mi-septembre, le HCR et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient déjà dénoncé le lourd tribut payé par les civils dans les combats.

Mardi, un porte-parole de la rébellion a réclamé des observateurs indépendants pour surveiller toute trêve, « en raison du manque de confiance entre les parties ».

___________________________ 1 – L’Humanité

Poursuite des combats au Yémen

Sanaa . L’offensive militaire contre les insurgés chiites s’accentue dans le nord du pays. Bilan : plus de 140 morts.

La suspension annoncée samedi par le gouvernement yéménite de son offensive contre les insurgés chiites zaïdites à l’occasion de la fin du jeûne du mois de ramadan n’a pas été respectée ou n’a duré que le temps de son annonce : les combats entre les forces gouvernementales et les insurgés, qui se sont poursuivis dans les massifs montagneux du nord du pays, ont fait plus de 140 morts côté insurgés.

Cette trêve annoncée unilatéralement par les autorités yéménites fait suite au bombardement, effectué mercredi, contre un camp de réfugiés à Wadi Soufiane (nord chiite du pays) ayant fait 87 morts civils et plusieurs dizaines de blessés. Selon le chef des insurgés, Abdel Malik al-Houthi, « des avions de type Mig ont bombardé un rassemblement de déplacés ». Un carnage qu’a dénoncé l’ancien président du Yémen du Sud, socialiste avant la réunification avec le Nord pour former un seul pays en 1990, Ali Salem Al-Beidh, accusant le régime de Sanaa d’avoir commis des crimes de guerre.

À Genève, Navi Pillay, haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, a invité vendredi les autorités yéménites à ouvrir une enquête, exhortant le gouvernement de Sanaa à s’abstenir de rééditer ce genre d’attaques en rappelant son devoir de protéger la population civile. « Il s’agit de la seconde attaque aérienne meurtrière en trois jours qui s’est soldée par des victimes civiles », a-t-elle assuré.

Depuis 2004, le régime du président Ali Abdallah Saleh est confronté à une insurrection des chiites zaïdites qui ne reconnaissent pas son autorité. En 2007, les insurgés sont parvenus, au prix de terribles combats, aux portes de la capitale yéménite. Suspectant la main de l’Iran derrière cette révolte chiite, le régime de Sanaa a lancé, le 11 août dernier, une offensive « Terre brûlée », soutenue par Washington, pour en finir avec la « rébellion ». Visiblement, il n’en est rien.

Hassane Zerrouky